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 :: R.I.P CLAYESMORE PREP :: le complexe sportif
Nieve Flores
Nieve Flores
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 so alive I felt like I could die (ash)
Jeu 6 Aoû - 22:17
Nieve Flores

So alive I felt like I could die Happy for a moment, Happy 'cause you stole my spare time. C'est le retour à la case départ, l'été qui prend fin avec les premières senteurs d'une rentrée qui s'amorce. Elle en met du temps, Nieve, à se réhabituer à Clayesmore. Des murs marbrés d'un blanc immaculé, aux visages qui ont sensiblement changé, aux brefs saluts qu'on lui adresse au détour d'un couloir. Le lendemain, tout se mettra en branle. Le lendemain, les couloirs seront inondés de bruit et de souvenirs de vacances. Et dans quelques jours, les cours reprendront et la spontanéité se mettra en berne pour un temps. En attendant, Nieve déambule sans but, comme dans un songe, à se demander ce qu'elle fiche ici, au fond, et si elle ne serait pas plus heureuse, assise sur l'un des bancs du port de Bar Harbor. Certainement, qu'elle se dit, mais elle n'a cependant jamais ressenti un tel sentiment d'allégresse qu'en présence d'Ash, dans ce bon vieux port. A manger des glaces, à mêler son rire au sien, à imaginer un vaste monde qu'il a en partie découvert alors qu'elle n'a jamais rien vu d'aussi merveilleux que lui. Mais elle n'est pas envieuse, Nieve, non ; elle se laisse transporter par l'écho de sa voix grave, et par les rêves qu'il parvient à lui distiller sans effort. Ainsi, quitter Bar Harbor lui influe un sentiment à la fois doux, et fardé d'amertume. A peine descendue de l'avion que sa grand-mère lui manque déjà, et que l'impression d'être jugée revient se loger dans son estomac. Mais c'est le mieux pour moi, d'être ici, qu'elle se dit encore – s'efforçant vainement de ne pas se focaliser sur Ash, alors qu'il s'agit vraisemblablement du seul visage vers lequel ses pensées semblent se polariser. Sans surprise, et ça lui fait autant de bien, que ça lui fait du mal.

Alors, Nieve essaie. Enfile son short et son t-shirt aux couleurs de Falcone, et se rend seule sur le terrain de basket. A trouver un certain réconfort dans cette solitude, dans ses pensées silencieuses, à cette envie de jouer sans pour autant se démener. A être elle-même, une dernière fois avant la rentrée officielle, et la débâcle des classes qui tournent, et se débattent. A savourer aussi le soleil qui tape fort sur son dos, sur ses épaules dénudées, et qui réchauffent ses quelques réserves pour finement les disperser aux quatre vents.

Le ballon claque sur le sol en cadence. Nieve court ici, et s'arrête là. Saute, et retombe lourdement suite à un mauvais mouvement – cheville qui se tord, et lèvres pincées qui retiennent le merde qui menace de se faire entendre. Ses paupières se ferment, alors que son cul rejoint le bitume brûlant, et que ses doigts s'enroulent immédiatement autour de sa cheville élancée par une douleur blanche. Mâchoires serrées afin de ponctuer avec brio sa moue concentrée, la jeune fille relâche sa prise et, doucement, bouge sa cheville de droite à gauche, puis de gauche à droite. La peine revient ponctuellement mais, en sa qualité de non-professionnelle, Nieve espère qu'il ne s'agit de rien de trop grave. Elle n'ira voir personne, et croisera les doigts pour être en état de marcher proprement le lendemain. Rien de trop grave, qu'elle se répète, sans vraiment le savoir – juste pour se rassurer. Et ça fonctionne, puisqu'elle sent ses muscles saillants se détendre. Entourant ses genoux de ses bras, Nieve renverse lentement sa tête en arrière, cheveux noirs parsemant son dos en une cascade de mèches folles, essayant de profiter des rayons qui caressent la peau tendre de sa gorge.

Nuque à peine redressée que ses prunelles sombres repèrent immédiatement la silhouette, auréolée de lumière, à la bordure du terrain. C'est le sourire qui aussitôt pourfend ses lèvres rosées, et les doutes qui l'ont accablée quelques heures plus tôt, à l'aéroport, ne sont plus qu'une poignée de souvenirs parasites. Il y a toujours le même petit coup de sang, les battements de cœur si familiers qui semblent s'accélérer momentanément pour l'étourdir dans la foulée. Mais Nieve se reprend toujours, parce qu'elle ne peut pas se permettre de lui claquer entre les doigts, à Ash. Sans attendre, son corps roule sur le flanc et se déplie, impulsion donnée par ses mains et ses pieds. A peine relevée que ses chaussures de sport claquent aussitôt sur le sol de manière précipitée alors qu'elle file vers Ash comme elle pourrait filer vers le soleil. Elle boîte un peu, mais la douleur n'est là que pour lui rappeler qu'elle devrait faire un peu plus attention. Les quelques mètres qui les séparent ne sont que chimère lorsque, n'ayant cure de son t-shirt trempé et de ses membres moites, ses bras s'enroulent autour des épaules d'Ash. « T'es là. » qu'elle lui dit, comme s'il ne s'agissait vraiment que d'un effet d'optique. Ses paupières se ferment brièvement.

Elle aime se mettre sur la pointe des pieds pour l'enlacer. Elle aime son odeur, un peu poivrée, et la sensation de son corps contre le sien. T'es là, qu'elle lui a dit quand elle l'a retrouvé à l'aéroport de Bangor, lorsqu'il est venu lui rendre visite quelques semaines plus tôt. Coeur qui se déchire dès qu'il lui tourne le dos, et repart. T'es là, qu'elle lui a répété en l'apercevant à l'aéroport de Newark lorsqu'elle est allée lui rendre visite à son tour. Jamais rien n'est plus intense que leurs retrouvailles, que son nez qui s'enfouit dans le creux de son cou, que le besoin que ce moment s'étire jusqu'au lendemain, et son cœur qui se détraque.

« Tu viens d'arriver ? » Question qui marque la séparation des corps, dents serrées afin de ne pas l'assaillir d'interrogations qui pourraient l'étouffer. Mais c'est dur, alors qu'elle voudrait tout lui dire, tout lui demander, et tout savoir. Tais-toi, Nieve, bordel, tais-toi. C'est un regard tendre qu'elle lui adresse, visage lisse surplombé de boucles brunes, prunelles sombres dans lesquelles elle se perd volontiers. Puis sa cheville l'élance, alors elle lui attrape les doigts pour l'attirer vers le banc qui fait face au terrain, vers lequel elle boitille. La peau d'Ash est chaude sous ses phalanges. « Viens, on va se poser, j'me suis fait mal en jouant. » Lui avoue-t-elle, un peu honteuse d'être capable de se briser en deux alors que personne n'est là pour justifier ses douleurs.


 
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Ash Denbrough
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Lun 10 Aoû - 12:47
Ash Denbrough
“SO ALIVE I FELT LIKE I COULD DIE HAPPY FOR A MOMENT, HAPPY 'CAUSE YOU STOLE MY SPARE TIME.” & Détendu, à s'écrouler, enfin, sur le matelas, après avoir abandonné ses valises au beau milieu de la chambre. Les bras croisés dans la nuque, y'a un sourire idiot qui se glisse au coin de ses lèvres en agitant ses orteils. Comme l'impression d'être enfin rentré, de pouvoir respirer. A croire que tout ce que ses parents n'ont pu lui dire cet été, à cause de ses absences successives, se sont concentrées sur les sept jours séparant le départ de Nieve, de son retour à l'académie. Presque au regret qu'un voyage d'affaire n'ait pas emporté sa mère loin du domicile, faut croire que tous deux s'étaient concertés, n'avaient pas oublié que cette année, leur fils allait achever la première étape de son long cursus. Comme si le détail du diplôme pouvait lui échapper, il n'a entendu parler que de ça, Ash, toute la semaine. Et ça lui a semblé loin, soudain, le séjour habituel dans les Hamptons avec Iseut et Nicole. Les journées à découvrir le Maine natal de Nieve, guidé par son enthousiasme qui se révélait, loin de tout, contagieux. Les a fait défiler une bonne centaine de fois, les clichés pris avec son téléphone, les sourires éclatants et les poses exagérées de la brune sur fond de plage, de marina, de fête forraine. S'est endormi à plusieurs reprises en se remémorant son arrivée à New-York, l'absence totale de programme et la spontanéité avec laquelle il a pu redécouvrir rues, quartiers, monuments, à travers ses yeux émerveillés à elle. Euphorie effleurée à lui montrer, un à un, les espaces ayant accueilli son enfance, à creuser l'envers de son buste pour tâcher d'en extirper des souvenirs dignes de ce nom, des souvenirs qui comptent, pour de bon, loin des banalités habituelles. Parce qu'elle le mérite, Nieve, et Ash s'efforce de contenter ses questionnements, de se révéler plus loquace qu'il ne le serait avec d'autres. Nieve n'est pas les autres. Et s'il n'en doute pas, depuis que leur rencontre en a fait le nouveau centre de gravité de son monde, ça n'a fait que se confirmer au gré de ces moments précieux.

Et puis, le retour brutal à la réalite avec les Denbrough. Michelle et Roman. Comme ça qu'il les a appelés, au décours d'un dîner morose, ce qui n'a visiblement pas été relevé. Et ça l'a emmerdé, Ash, d'voir que ça ne suscitait aucune réaction. Aurait aimé qu'ils s'énervent, pour une fois, que son père, peut-être, se mette à hausser le ton en lui ordonnant de ne pas l'appeler par son prénom, avec autant de distance. Autant il s'doutait que sa mère jouerait au roi du silence, autant venant de lui, ça lui a laissé une sale sensation d'amertume qui ne s'est estompée qu'à moitié avec les kilomètres. Toujours à percevoir les vestiges d'une nausée qui, comme d'habitude, ne sera que passagère, qu'il se dit, avant toute autre chose, c'est à Nieve qu'il se met à penser. Et si ses paupières s'abaissent, pour quelques minutes, à appréhender ses battements de coeur agités à cette seule pensée, il ne tarde pas à se lever, et à farfouiller dans ses affaires. Vêtements soigneusement pliés pour lui, s'efforce de contenir l'urgence pour les ranger, par piles bien alignées. Se dévêtit déjà pour passer short et t-shirt aux couleurs de sa maison, enfiler une paire de baskets et s'mettre en tête d'aller courir, s'il venait à ne pas la trouver. Frustration qu'il prévoit déjà d'évacuer s'il découvrait le terrain vide, il aimerait mieux la voir, pourtant, combler le gouffre qui creuse sa peau depuis son départ, lui coupe l'appétit et l'empêche de réfléchir comme il le devrait.

Rayons brûlant qui perforent le coin de son champ de vision, il la repère avant qu'elle ne le voit, et les joues se creusent, font un peu de place au sourire qui grimpe toujours trop facilement en posant les yeux sur elle. Toujours le même pas nonchalant, Ash, mains calées dans les poches, y'a pas ses parents pour le reprendre sur cette sale manie, ceux qui ont toujours pas compris que ça lui donne juste une contenance. Et il en a besoin, surtout quand elle le remarque et qu'il s'illumine de plus belle, à sa manière bien à lui, au fond des yeux. Toujours à éclipser ses alentours, Nieve lui semble encore plus jolie que dans son souvenir. Une poignée de jours qui ressemble trop rapidement à une éternité, il semble à Ash qu'ils ont pu se quitter hier comme il y a mille ans. « J'crois bien. » Il le rétorque en se laissant aller à la taquinerie, celle qui sort bien pourtant bien sérieusement. Tout concentré qu'il l'est à ne pas se laisser submerger par la vague de chaleur qui l'envahit en réceptionnant Nieve contre lui, ses bras marquent une brève pause avant de se refermer autour d'elle en retour. Et il se penche autant qu'il le peut pour caler son menton sur son épaule. L'odeur de ses cheveux est humée brièvement, ardemment, lot de réminiscence qui accompagne son parfum jusqu'à la caboche déjà désorientée. « Ouais, il était temps, d'ailleurs. » Le commentaire s'extirpe trop facilement, contrarié par l'étreinte qui s'achève. Temps d'abandonner le foyer, de revenir investir les lieux, là où le pas ne se traîne pas à longueur de journée, où les réflexions adultes ne cisaillent jamais autant que celles de ses parents. Là où Nieve existe pour de vrai, pas que dans les images, les sons auxquels il harponne sa mémoire.

Et ce qu'il songe avoir remarqué se confirme, quand il se laisse docilement entraîner vers le banc, en suivant son pas claudiquant pour se poser à ses côtés. Baisse les yeux vers leurs doigts entremêlés et les serre naturellement, avant d'aligner les regards, sourcils arqués. « Beaucoup mal ? » Laisse pas de place à sa réponse qu'il se plie déjà en deux pour lorgner ses jambes. Et c'est qu'elles sont longues, à s'étendre de la lisière du short à ses chaussures. Il a déjà eu le loisir de les regarder, à la plage, mais jamais vraiment d'aussi près, et ça devient compliqué de déglutir, d'un coup. « C'est de quel côté ? » Il quémande, la voix un peu plus rauque que d'ordinaire, à venir attraper les deux, dans le doute, l'invitant à pivoter sur le banc pour pouvoir les déposer sur ses genoux. Emporté par l'élan des retrouvailles et cette facilité à la toucher elle, plus que les autres, lui même ne sait pas vraiment ce qu'il fout, quand les yeux se promènent sur ce qui ressemble à des kilomètres d'étendues dorées. « Il y en aurait quelques-unes qui seraient bien contentes si t'excellais pas au premier entraînement. » Là que s'éveille le rictus, à lui jeter un regard en biais. C'est bien ce qu'il en pense, Ash, sous couvert d'humour, et il n'a aucune envie que le perfectionnisme de Nieve se retrouve mis à mal pour un faux pas malheureux. « T'as trop de chance, j'espère que tu le sais, d'm'avoir comme kinésithérapeute privé. » Il s'improvise comme tel, en tout cas, à retirer basket et chaussette pour finalement caler son pied sous ses mains. « Tu reprends quand, exactement ? Demain ? Directement, comme d'habitude ? » La langue se délie pour ne pas se décontenancer. Rien de mal à initier un massage visant à la soulager, au moins un peu, de cette douleur qu'il n'a pas envie de voir résonner jusqu'à ses traits. Ni hanter leur échange. « Alors, t'en dis quoi ? Tu penses que j'ai de l'avenir dans le métier ? » Maintenant qu'il s'est lancé, de toute évidence, ça le canalise, à se contenter des gestes qu'il invente autour de la cheville blessée, pour se détourner des gambettes affolantes.
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Nieve Flores
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Lun 10 Aoû - 19:26
Nieve Flores

So alive I felt like I could die Happy for a moment, Happy 'cause you stole my spare time. Revoir Ash la comble de quelque chose qu'il lui est compliqué d'exprimer. Ce n'est pas comme si sa grand-mère n'a pas essayé de la faire parler, de lui faire mettre des mots sur ces émotions qui font palpiter son cœur, crisper son estomac et alourdir son bas-ventre. Elle sait qu'elle en est amoureuse ; elle l'a déjà dit, à sa maimeó, mais Nieve pense qu'il s'agit cependant d'une moindre information. Il y a tellement de choses qui se passent dans son corps, sous son épiderme – là où ça crépite, là où ça se tord parfois –, et derrière ses yeux, dans les tréfonds de ses pensées entremêlées. Même si elle parvient un jour à faire comprendre à Ash qu'elle l'a dans la peau, Nieve n'est pas certaine de savoir lui exprimer tout ce qu'il lui fait ressentir.

Il y aurait tant à dire, pourtant. Tant à explorer, et tant de reliefs à apprécier. Comme ce mouvement intérieur, déstabilisant s'il n'était pas aussi coutumier, que leurs retrouvailles lui inculquent insidieusement. Elle peut ressentir sa chaleur sous ses doigts, le sentir se mouvoir tout contre elle ; et chaque battement de cœur devient plus bruyant, plus douloureux, que le précédent. Elle se demande si elle va claquer un jour, à trop vouloir réprimer l'avalanche interne qui déferle dans sa carne au quotidien. C'est grisant, autant que c'en est éprouvant. « Ouais, il était temps, d'ailleurs. » Commentaire qu'elle appréhende, et comprend. Étreinte qui se défait à regret, sans qu'elle ne le laisse percevoir, au profit de ses yeux trop grands qui se fardent d'une interrogation ingénue. « Tu veux dire quoi ? Ca ne se passe pas bien, à la maison ? » Elle aurait eu plus vite fait d'évoquer ses parents – mais elle préfère tâtonner, Nieve, plutôt que de le braquer. Elle a bien compris les relations tendues, les conversations asséchées et les mâchoires serrées. Mais s'il ne veut pas en parler, alors ils n'en parleront pas.

Doigts entrelacés qui se serrent, alors qu'ils sont installés sur le banc. Ca lui a manqué, de l'avoir à proximité, de pouvoir le toucher. Fossettes creusées qui expriment mille idées à la minute, regard qui se perd sur le minois d'Ash dont les sourcils s'arquent et la question fuse. « Beaucoup mal ? » Nieve secoue la tête. « T'inquiète, je vais survivre. » Lui souffle-t-elle de sa voix fluette, rassérénée par ses propres observations – bien qu'un brin chancelantes. Réponse vite suivie d'une réplique, voix grave soulignant l'intérêt d'Ash pour la situation. « C'est de quel côté ? » Elle n'a pas le temps de répondre qu'il fait un truc qu'elle a pas vu venir. Mains qui vont chercher ses deux chevilles, l'invitant à pivoter afin de les installer sur son genou. Elle agit, Nieve, sans vraiment y réfléchir à deux fois. Par instinct peut-être, alors qu'une montée de chaleur commence à lui marquer les joues. « Le droit. » Qu'elle désigne aussi de l'index, essayant d'ignorer sa bouche sèche et sa gorge serrée. Elle a peur de comprendre ce qu'il s'apprête à faire – mais s'en sent aussi curieusement fébrile. Tout se réveille en elle, les nerfs à vif alors que le châtiment n'est pas encore tombé.

« Il y en aurait quelques-unes qui seraient bien contentes si t'excellais pas au premier entraînement. » Regard en biais qu'il lui coule alors qu'elle exagère une grimace faussement apeurée. Soupir qui passe les lippes, alors qu'elle se laisse tomber en arrière, dos rejoignant la dureté du bois. Elle se tortille un peu, cherche la position dans laquelle elle se sent le mieux. Essayant d'ignorer les doigts qui se promènent sur sa peau. « M'en parle pas, ça me fatigue déjà. » Dents qui s'enfoncent dans sa lèvre inférieure, se prend à rêvasser pour mieux échapper à l'excellence dont ils doivent tous faire preuve. « J'aurais bien voulu que les vacances ne s'arrêtent jamais. Imagine ce qu'on aurait pu faire d'autre, à Bar Harbor ou à New-York, si la rentrée avait été décalée d'un mois..ou deux. » Elle a le sourire fin, que de se souvenir de l'été qui vient de passer. A Bar Harbor, d'abord, où l'un et l'autre se précipitaient tous les soirs vers le sac de couchage que Nieve avait arrangé dans sa chambre, chacun désireux de laisser le lit à l'autre. Les journées passées au port, celles passées à la plage, et les regards que la jeune fille coulait à Ash, dont la peau nue était réchauffée par les rayons de soleil. Corps dévoilé pour l'occasion, marqué au fer rouge dans sa mémoire, et qui la fait rougir rien que d'y songer. Jamais plus heureuse que de l'avoir revu à New-York, quelques semaines plus tard, bien qu'intimidée par la demeure des Denbrough. Étendue sur un matelas moelleux mais bien trop grand pour elle, prunelles rivées vers le plafond, attendant le message qui la ferait sortir de la chambre. A parfois rejoindre Ash au beau milieu de la nuit, sur la pointe des pieds, dans la cuisine pour y manger quelques biscuits. Le plus souvent à s'endormir avec lui sur le canapé, devant la télévision après dîner. « J'aimerais bien qu'on refasse ça, l'été prochain, si ça te tente encore d'ici là. » Dents qui s'enfoncent dans l'intérieur de sa joue, en un geste nerveux. A peine sortie de Bar Harbor qu'elle souhaite déjà y retourner avec Ash. A New-York, aussi. Ou ailleurs. Là où il veut aller, dans le fond, ça ne changera rien.

« T'as trop de chance, j'espère que tu le sais, d'm'avoir comme kinésithérapeute privé. » Et elle le sent qui lui retire sa chaussure, puis sa chaussette. Ses paupières se ferment, essaie de retrouver un peu de contenance. Elle a du mal à déglutir. « J'espère bien que tu seras fidèle au poste après chaque entraînement. » Qu'elle lâche, d'une voix un peu frémissante, alors que ses prunelles sont de nouveaux aveuglées par le soleil. Curieuse, et parce qu'elle n'y tient plus, Nieve se redresse sur ses avants-bras et observe les phalanges d'Ash qui courent, qui effleurent, qui serrent, qui tordent. Elle pourrait y passer sa vie, à l'observer, à le sentir la toucher. Et il s'y prend bien, le bougre, alors que la poitrine de Nieve se soulève parfois plus haut lorsqu'il touche un point sensible. « Tu reprends quand, exactement ? Demain ? Directement, comme d'habitude ? » Elle a du mal à reprendre le cours de la conversation, focalisée plus que de raison sur la danse de ses mains. Avec difficulté seulement que Nieve arrache ses mirettes de cette contemplation qui pourrait durer une éternité. Pour mieux observer le profil aquilin d'Ash – qui ne l'aide en rien dans le bon cheminement de ses pensées. « N-non, dans quelques jours seulement. Alors, ça a le temps de passer, tu sais..et j'ai le temps de me refaire mal, histoire de profiter de nouveau de tes services. Faudra que tu me dises tes prix, si ça devient habituel, j'ai pas envie de t'exploiter. » Qu'elle lui souffle, taquine, le cœur un peu balbutiant de secousses frénétiques. « Alors, t'en dis quoi ? Tu penses que j'ai de l'avenir dans le métier ? » Ce serait plus simple, s'il ne lui posait pas de question. S'il ne l'invitait pas à parler. Parce qu'elle en oublie un peu tout, Nieve, à force de se sentir fondre sous ses mains. Mais elle est brave, alors elle se redresse davantage, main gauche étendue derrière elle, alors que sa main droite vient se poser sur l'épaule d'Ash qu'elle enserre afin de se maintenir en équilibre précaire. « Oh, je ne veux donner mon verdict qu'à la fin du massage. En attendant, ne t'arrête surtout pas. » Sourire qui claque, et clin d’œil qui s’opère. « C'est ça qu'on appelle trouver sa vocation ? » Main sur l'épaule qui se contacte brièvement, muscles qui tressaillent sous sa paume, avant de retrouver le bois froid du banc. A renverser sa tête en arrière, yeux fermés, à essayer de profiter – et de ne pas trop penser.

 
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Ash Denbrough
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Jeu 13 Aoû - 22:22
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“SO ALIVE I FELT LIKE I COULD DIE HAPPY FOR A MOMENT, HAPPY 'CAUSE YOU STOLE MY SPARE TIME.” & Nieve est parfaite. C'est ce qu'il s'est dit le premier jour, à relever un regard surpris dans le sien, et se laisser, déjà, désarçonner par ses prunelles. Superficielle, la première impression, à ancrer ses contours dans sa mémoire, se perdre pourtant dans les détails, à mesure qu'elle faisait la discussion. Du marron réconfortant de ses yeux tendres aux longueurs folles de ses cheveux coincés entre ses doigts, cascade libérée de l'élastique venant se répandre sur sa peau qui avait l'air si douce. Plus émerveillé qu'toutes ces fois où ses parents avaient pu le coller devant leurs nouvelles acquisitions, après l'énième inauguration d'une galerie déjà huppée. Plus submergé d'émotions qu'aux notes inscrites sous ses doigts sur le clavier, vibrant à ses oreilles dans des tonalités intenses. L'art, c'était la manière dont Nieve pouvait détacher sa queue de cheval, et puis, le moindre de ses gestes, chacune de ses postures. Grâce semblant l'auréoler sans qu'elle n'en ait conscience, Ash se l'est dit, à plusieurs reprises, en pensant à elle - et il y pense, un peu tout le temps : c'est parce que Nieve agit spontanément qu'elle est aussi belle. Et ça se confirme quand, à peine une poignée de jour après leurs au revoir sonnant toujours dans le mélodrame d'adieux, il la retrouve. Et c'est encore comme ça qu'il la préfère, sans maquillage, l'air défait par l'entraînement, et boitillante, même, quand ça l'accroche à lui de cette poigne qu'il tâche de rendre la plus solide possible.

De cela, Ash ne parle à personne. Comme un secret gardé précieusement, gardien de cette vérité décelée avant tout autre à l'académie. De crainte peut-être, que comme toute autre chose ici n'appartenant encore tout à fait à personne, l'on ne se mette à la convoiter avec moins de retenue, moins de pudeur que lui. Et la seule idée lui file l'envie de coller son poing dans le mur, de presser ses paumes sur ses paupières pour arracher les images de Nieve avec d'autres, ceux qu'il a déjà vu traîner son sillage comme autant d'indésirables à son sens. N'est pas capable de s'imaginer posséder un être comme cela semble s'imposer à d'autres, encore moins Nieve qu'il conjugue sans notion de temporalité, à l'ancrer sans distinction au présent, futur et passé, à la laisser devenir le synonyme de sa liberté.

Ash n'est pas adroit, et il le sait. Il aime pourtant à se dire que ce qu'il appelle précautionneusement leur amitié est, dans ses yeux à elle, tout aussi sacrée. Que malgré son absence certaine de loquacité en certaines circonstances, elle ne s'est toujours pas lassée. Même quand il peine à s'étaler sur le sujet familial et se contente d'abdiquer, à moitié : « C'est pas tout à fait la même chose quand t'es pas là. » Non, sa mère ne fait pas la conversation avec autant d'entrain que lorsqu'il s'agit de se rendre aimable aux yeux des invités. Non, son père ne raconte plus de blague et ne sourit plus de toutes ses dents depuis longtemps, Ash avait presque oublié ce que c'était de le voir effacer les lignes contrariées de son front le temps de quelques dîners. Non, il n'y a aucun rire dans la maison trop grande quand elle n'est pas là, qu'l'écho de ceux, passés, ayant appartenu à d'autres.

« Va pour le droit, alors. » Vague réponse. Peu importe, en réalité, parce qu'une fois les paumes arrimées aux chevilles, il oublie presque ce qu'il s'apprêtait à faire. A se demander à quoi correspond cette réponse qu'elle lui donne, se contentant de maintenir ses jambes sur ses genoux avant de se décider à s'activer dans un sursaut de conscience. N'a pas le loisir de voir ses joues s'empourprer quand il s'évertue soudain à contempler sa cheville et à entreprendre de la masser. Ne voit que rarement les choses qui concernent Nieve, en réalité, trop à s'en détourner pour camoufler son trouble. « C'était cool, c'est vrai. » Cool, c'est pas comme ça que ça devrait sortir, de ce détachement apparent qu'il se traîne depuis toujours. C'était fou, magique, épique, des termes enthousiastes qui pourraient hanter son vocabulaire mais qui n'perforent pas ses lippes déjà scellées. Alors, pour donner plus de poids à c'mot, cool, il acquiesce, sourire au coin des lèvres en l'observant, allongée sur le banc, à égarer ses prunelles sur la respiration qui creuse la ligne de son cou et soulève sa poitrine par intermittence. « Et on pourrait aller ailleurs, aussi, t'as pas envie de découvrir d'autres villes, d'autres pays ? On pourrait aller partout, j'crois. » Vraie réflexion, pour celui qui a déjà voyagé plus que de raison sous l'égide parentale, il se le demande, ce que seraient ces aventures avec Nieve à ses côtés, et elles lui semblent immédiatement plus belles, surtout quand elle se redresse et qu'il la contemple un instant, avant de se dérober à ses yeux en faisant mine de contempler les environs. « J'ai tellement de talent qu'il faudra bien que j'finisse par monnayer mes services, ouais, ou tu risquerais d'en abuser. » Rictus qui s'amorce mais s'étrangle en la voyant se redresser dans le coin de son champ de vision, au moment même ou sa main s'accroche à lui. Et la mâchoire se met à frémir de manière incontrôlée, les gestes marquent une pause avant de se ressaisir. Difficile de retrouver son souffle quand il incline légèrement la tête dans sa direction, clin d'oeil intercepté et sérieux qu'il regagne aux mots qui embrouillent toutes ses pensées. « Tu t'amuses bien, là. Vas-y, marre-toi. » Grognement là que pour la forme et parce qu'il se décontenance trop rapidement, Ash, aussi soulagé que dépité quand elle finit par se rallonger.

Sûrement comme ça, qu'sans s'en rendre compte, le massage se poursuit en gagnant progressivement le mollet, l'air de rien. S'éclaircit la voix pour reprendre, comme si son coeur n'était pas reparti sur un tout autre tempo : « Tu voudrais aller où, si tu pouvais aller n'importe où, tout d'suite ? » S'ose à la tenter d'une rêverie, Ash, celle qui a du mal à se projeter dans son crâne formaté à la rigueur. Celle qui s'effleure pourtant, au contact de Nieve, même si, à cet instant précis, à finir par lui pétrir le genou sans s'rendre compte qu'il part à la dérive, il aimerait qu'être là, Ash, nulle part ailleurs. « Promis, j'suis pas en mission, t'es pas sur écoute et tu peux dire tout ce que tu veux, personne saura qu't'as pas répondu CP directement, sans réfléchir. » Sur le ton de la confidence qu'il le lance, à reporter son regard, enfin, dans le sien. Et marquer une pause, capter, en retard, que ses mains ne se retrouvent plus à cajoler la cheville blessée mais commencent à s'attarder sur sa cuisse. Effroi glacial qui s'immisce dans ses veines, les traits se décomposent alors qu'il contemple ce qui ressemblerait presque à un méfait tout calculé. Et il ouvre la bouche une fois, la ferme. L'ouvre à nouveau, et la referme. Prêt à s'excuser et à la lâcher en sautant de bancs en bancs pour mettre le plus de distance possible et clamer son innocence, les mains en l'air - mais aurait l'air encore plus suspect, c'est ce qui le traverse et le contraint à s'accrocher à sa jambe pour être bien certain de ne pas bouger. « Voilà, c'est terminé ! » Qu'il clame, le tout assorti d'une petite tape amicale sur la cuisse droite de Nieve, ce qui le tétanise d'autant plus une fois le geste déjà parti.

« Ta jambe est toute neuve, j'crois. » Et il repose sagement ses mains sur le banc, chaleur qui s'infiltre dans son cou, palpitant en désordre, l'oeil résolument accroché au premier point insignifiant du paysage, un panier du terrain de basket.
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Nieve Flores
Nieve Flores
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 so alive I felt like I could die (ash)
Ven 14 Aoû - 23:07
Nieve Flores

So alive I felt like I could die Happy for a moment, Happy 'cause you stole my spare time. Il y a toujours des sujets qui lui semblent hors de portée. Par pudeur, par timidité. Mais jamais Nieve ne voudrait lui forcer la main, à Ash, et lui arracher des confidences qu'il n'aurait pas l'envie (ou le besoin) de lui murmurer. C'est en retrait qu'elle se tient, prête à se précipiter à la première confession qui lui sera octroyée. Prête à lui offrir l'épaule sur laquelle il pourra s'appuyer, et le réconfort, l'amour, qui farde déjà ses moindres gestes à son égard.

Ainsi, dès que la réponse s'échappe des lippes d'Ash, Nieve l'écoute en silence. « C'est pas tout à fait la même chose quand t'es pas là. » Mutisme qui perdure, alors que ses prunelles sombres s'affaissent vers le sol. Il ne lui faudrait qu'un peu plus de courage pour lui dire qu'il mérite mieux – pas difficile à fissurer, cette dorure qui semble étouffer son existence. Compassion qui peint le fond de ses yeux bruns qu'elle relève, tendresse qu'elle exprime dans la pulpe de ses doigts qui épousent la main d'Ash, pouce qui dessine une arabesque sur sa peau. Puis phalanges qui se resserrent naturellement, instinctivement, autour de leur prise. « J'suis désolée. » Lèvre inférieure qu'elle mordille brièvement avant que ses fossettes ne se creusent pour l'occasion. « Je peux être là plus souvent, alors, si ça te rend la vie plus facile. On s'habitue vite au grand lit de la chambre d'ami. » Elle se perd dans sa taquinerie – parce que ça se teinte d'une vérité compliquée à contenir. Il éclipse tout, Ash. Comment ne pas remarquer son regard énamouré à elle, pupilles qui se dilatent et se braquent sur sa silhouette dès qu'il existe dans son sillage, dans sa réalité – et qui ne s'en détachent toujours qu'à regret, toujours uniquement par nécessité. Il lui semble incroyable, parfois, de parvenir à se concentrer sur autre chose. Elle l'a toujours dans la peau, même lorsqu'il n'est pas là, à lorgner son téléphone plus que de raison pour combler l'absence qui s'étire. Dans un coin de ses pensées aussi qu'il réside, et dans son ventre lorsque les réminiscences prennent le pas sur l'appétit.

Massage qui s'amorce alors, et qui la fait se tendre, alors qu'il répond à son enthousiasme à propos de l'été passé par un « C'était cool, c'est vrai. » Nieve n'est jamais déçue de son manque visible d'allégresse. Ash n'est pas Nieve – et Nieve le préfère comme ça, plutôt que revêtu de réactions qui ne sont pas les siennes. Plus dans la retenue qu'elle ne l'est, dans cette rigueur statique qu'elle trouve plus attirante qu'effrayante. « Et on pourrait aller ailleurs, aussi, t'as pas envie de découvrir d'autres villes, d'autres pays ? On pourrait aller partout, j'crois. » Front plissé, Nieve s'esclaffe, s'efforce de ne pas lui taper l'épaule de son poing serré. « Evidemment que si, mais c'est ma grand-mère qui me paie les billets d'avion. Alors on ira où elle voudra bien m'envoyer, et ce sera certainement pas à l'autre bout du monde. » Elle hausse les épaules, dépitée malgré le sourire fin qui ne frémit qu'à peine. Nieve se sent ridicule, d'être de ceux qui attendent la bénédiction du parent pour se permettre ce genre de folie, alors qu'Ash n'a visiblement pas à y réfléchir à deux fois. Dans ces moments-là, elle se demande bien ce qu'il peut bien lui trouver, alors que tout ce qu'il a en tête peut certainement être contrecarré par une myriade de soucis qui jalonnent l'existence pourtant paisible de Nieve. C'est la gorge qui se serre – et les angoisses qui s'effacent lorsque ses yeux se font harponner par ceux d'Ash, et qu'elle y trouve une bienveillance qu'elle ressent comme une caresse.

Nieve s'y décroche à regret, contemplant les environs, savourant les doigts qui pétrissent sa cheville en une danse rapprochée. « J'ai tellement de talent qu'il faudra bien que j'finisse par monnayer mes services, ouais, ou tu risquerais d'en abuser. » Moue faussement outrée qui crispe ses traits. « C'est tellement pas mon genre, tu me blesses. » Mais l'intonation de sa voix est bien trop rieuse pour que ce soit vrai, pour qu'elle ne se laisse pas prendre au jeu. Voudrait que ce moment ne s'arrête jamais. Que les plaisanteries continuent à fuser, et qu'il continue à la toucher. « Tu t'amuses bien, là. Vas-y, marre-toi. » Grognement qui souligne le commentaire dédaigneux, alors que Nieve esquisse un sourire en se redressant – finirait par en avoir mal aux zygomatiques à force de s'émerveiller de tout ce qu'il fait, des petits détails aux attraits les plus superficiels, du son vibrant de sa voix grave à son intellect. « Commence pas à râler, Ash. C'est pas d'ma faute si t'es excellent dans tout ce que tu entreprends. » Qu'elle lui répond joyeusement, l'insolente.  

La gorge se serre cependant lorsque les mains d'Ash remontent, et se contractent autour de son mollet. Malgré la chaleur, un frisson s'empare de sa nuque, et sa poitrine se couvre de chair de poule. « Tu voudrais aller où, si tu pouvais aller n'importe où, tout d'suite ? » Elle comprend les mots, mais n'y trouve aucun sens. Focalisée sur les doigts qui touchent sa peau, épousent l'épiderme en une étreinte ferme et remontent jusqu'à son genou. Cils qui papillonnent alors qu'elle voudrait qu'il la regarde – voudrait qu'il relève les yeux. Ses prunelles à elle ne le quittent pas. « Je-je- » Qu'elle croasse mollement, plus pour elle que pour lui, sans doute trop terrifiée à la simple idée que ce moment prenne fin pour oser se faire entendre. « Promis, j'suis pas en mission, t'es pas sur écoute et tu peux dire tout ce que tu veux, personne saura qu't'as pas répondu CP directement, sans réfléchir. » Ses lèvres frémissent alors qu'elle se contracte imperceptiblement, attend de ressentir ses mains sur sa cuisse. Et c'est l'estomac qui s'alourdit lorsque les doigts atteignent la peau tendre de cette zone qui se fait momentanément effleurer, contact qui ne s'attarde que trop succinctement. Frustration des sens qui s'opère quand les regards se rencontrent, et que la lente remontée prend fin. Elle le comprend à la bouche d'Ash qui s'ouvre et se referme par deux fois. Elle le comprend aux traits de son visage qui se fardent d'effroi.

Et c'est quelque chose que Nieve peine à assimiler ; toutes ces fois, où elle a pensé qu'Ash pouvait vraiment bien l'aimer. Ces quelques moments où, par trois fois, elle a décidé de réduire l'espace entre eux, où elle a décidé qu'elle voulait sceller ce qu'ils partageaient en une étreinte inédite. Où plus rien ne comptait davantage que l'idée qu'elle se faisait du goût de ses lèvres, du contact de sa langue contre la sienne et de l'odeur qu'elle humerait en enfouissant son visage dans le creux de son cou. Tentatives avortées qui lui pèsent, autant sur la conscience que sur l'estomac. Parce qu'elle se perd en signaux qui, certainement, signifient tout et rien à la fois. Que doit-elle comprendre et, surtout, qu'est-elle censée faire ?

Exclamation qui semble la tirer de sa torpeur. « Voilà, c'est terminé ! » Main qui claque gentiment sa cuisse, afin de ponctuer ses dires. A-t-elle rêvé ? Et surtout, surtout, est-elle supposée faire comme si de rien n'était ? « Ta jambe est toute neuve, j'crois. » Paupières qui s'agitent, alors que le cœur continue à cogner sous la peau. Le regard d'Ash lui échappe. Elle en perd de sa verve. Elle sait juste qu'elle aurait voulu que l’ascension continue, et que son ventre est froissé d'un sentiment désagréable d'insatisfaction. « Merci, c'est gentil...mais tu sais que t'aurais pu continuer plus longtemps, j'aurais pas été contre. » Nieve ne sait pas trop d'où ça lui sort, mais ça la soulage de mettre des mots sur son ressenti. Qu'elle aurait voulu pouvoir oser encore, se hisser jusqu'aux genoux d'Ash pour mieux s'y installer, lui empoigner les joues et le dévorer. Jambes qui s'étirent de tout leur long, à vouloir les laisser reposer sur les cuisses d'Ash par besoin de prolonger le contact (et par défi, peut-être), mais pivote finalement pour reposer ses pieds, dont l'un dénudé, sur le bitume. « Tu me..euh, redonnes ma chaussette et ma basket, s'il te plaît ? » Demande-t-elle, en reposant également ses mains sur le banc. Baisse les yeux, et se demande jusqu'à où ses doigts peuvent glisser pour ressentir ceux d'Ash sans pour autant les toucher.

Lorsque Nieve relève enfin le regard vers Ash, ses lèvres se pressent en un sourire doux – mettant fin à la sentence du malaise qui s'étire, malgré la contrariété qui se mêle encore à ses émotions. « Tu me demandais où je voudrais être tout de suite, hm ? » Elle fait mine d'y songer, quelques instants. Mais son cœur et ses envies gravitent autour d'Ash, tant et si bien que ses rêves de découverte semblent bien fades à côté de ce qu'il lui fait ressentir. La seule chose qui compte, ce sont ses doigts qu'elle pourrait effleurer. Elle ne sait pas s'il s'agit là d'une bonne chose, ou si elle prend la décision de s'oublier au profit de ce qu'il lui inspire. Mais ils sont amis, et leur relation est précieuse – alors, c'est probablement ce qui compte le plus. Probablement ce sur quoi elle devrait se focaliser. C'est alors qu'elle ferme les yeux, se détache et s'imagine. Pieds qui se baignent dans de l'eau claire, nez frappé par l'odeur salée des embruns. « Santorin, en Grèce. » Dents qui se dévoilent un sourire plus large encore, yeux toujours fermés. « Tu connais Quatre filles et un jean ? J'ai lu ce livre quand j'avais neuf ou dix ans, Santorin y est décrit comme un petit morceau de paradis et c'est resté avec moi depuis. J'dirais pas non à cette idée, tu sais..j'imagine..de l'eau turquoise, et plein de poissons. Des petits bateaux, aussi. Des maisons qui reflètent le soleil. Du blanc, du bleu. » Elle ouvre un œil, puis le deuxième. Fronce le nez, en braquant ses prunelles dans celles d'Ash. « C'est là où je suis. T'es avec moi, ou t'es ailleurs encore ? » C'est avec curiosité, avec intérêt, qu'elle l'observe. Le trouve plus beau que dans son imagination, où ils s'enlacent sur le port de Santorin, réalité qui surpasse toujours ses souvenirs, ses attentes ou ses chimères.

 
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Ash Denbrough
Ash Denbrough
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 so alive I felt like I could die (ash)
Lun 17 Aoû - 21:10
Ash Denbrough
“SO ALIVE I FELT LIKE I COULD DIE HAPPY FOR A MOMENT, HAPPY 'CAUSE YOU STOLE MY SPARE TIME.” & Nieve lui répond, depuis toujours. Lui rentre dedans et le secoue, derrière ses jolis sourires et ses battements de cils qui pourraient presque lui donner l'air innocent. Mais Ash la perçoit, la malice, celle qui brille dans ses yeux et l'électrise, lui, en retour. Quand elle s'invente plus maligne que lui, et qu'il est persuadé qu'elle l'est d'ailleurs, sûrement. Parce qu'il faut bien l'être pour gagner aussi facilement l'ascendant, creuser des sillons de paroles vagabondant entre ses côtes pour mieux s'enrouler autour du palpitant. La voix de Nieve, il la porte jusqu'à l'intérieur du coeur, il en est persuadé, à en juger par la rapidité qu'a l'organe à lui répondre. Bonds en sursaut dans la poitrine, ça lui fait mal, parfois, tellement c'est brutal. Un peu comme en cette fin d'année scolaire, à la voir en saluer d'autres que lui dans un enthousiasme qui lui semblait bien trop important. Il se le demande, Ash, si Nieve taquine tous les mecs avec autant d'habilité, s'ils ont tous ses rires qui résonnent jusqu'au fond des os. « Moi qui allait te proposer de te les payer, tes billets d'avion, j'suis pas sûr que tu le mérites. » Il continue à grogner pour la forme, malgré le sourire qui hante ses lèvres à mesure qu'il détache son regard du sien, à soupirer quand elle l'évoque comme excellent. Dis ça à mes parents. Dans la gorge, ça reste coincé. Sans doute que ça le gonfle, de penser à eux trop souvent, ou plutôt, de se remémorer sans cesse le couperet de sermons prêt à tomber dans sa nuque au moindre faux pas. S'ils savaient. Pas étonnant qu'il se soit retrouvé embrigadé dans l'un de ces clubs secrets dont ils sont bien loin d'avoir connaissance. Parfois, ça le fait marrer de s'imaginer leur tête, s'ils le voyaient lors de ces soirées-là. Ou même, s'ils pouvaient l'apercevoir, à masser la cheville de Nieve, à profiter de sa présence, du soleil, au lieu de prendre de l'avance sur le programme. Il n'a jamais envie d'étudier, quand il est avec elle, et sûrement qu'elle l'a à de nombreuses reprises encouragé à le faire, l'an passé. Parce qu'il a juste envie de la regarder, de l'entendre lui parler, lui raconter tout ce qu'elle voudra, sans éprouver le besoin de formuler des phrases en retour. Pourrait se nourrir exclusivement de ses récits, de ses rêves, de ses idées, et oublier de manger durant des jours.

Ash se perd, trop facilement. Une fois de plus, c'est à la limite tacite de son genou qu'il se retrouve, du mauvais côté, du côté qui sous-entend d'autres choses. Des choses qu'il ressent, sans doute, dont il a envie, aussi, mais qui ne peuvent pas s'assumer. Il n'a pas beaucoup d'expérience dans le domaine, aucune même, pour tout dire. N'a jamais posé sa main sur la cuisse d'une fille, d'aussi loin qu'il s'en souvienne, hormis par mégarde. Interdit par ce geste qui semble ne pas lui appartenir, c'est bel et bien sa main pourtant qui se tient là, et sa peau tiède à elle, juste en-dessous. Peau tiède, rien que d'y penser, ça le saisit dans le ventre et il s'empresse de la lâcher. Tiraillement qu'il connaît mais n'a certainement aucune envie de ressentir en public, encore moins devant elle, en short, comme ça. Fait gaffe pourtant, le garçon, pensait avoir pris du gallon en terme de self-control après ces après-midi entières à la voir déambuler en maillot de bain. Faut croire que ses doigts sur sa jambe, c'est encore autre chose. Et il la sent trop bien, la chaleur qui lui réchauffe les reins, gravite tout autour et remonte en flèche sous sa peau, jusqu'à ses joues qui le brûlent. « Ah bon. » Qu'il souffle, à pas oser la regarder, à sentir les muscles de ses gambettes qui se contractent sur ses propres cuisses et à se bouffer l'intérieur des joues pour se ressaisir. Il aimerait lui dire de les virer de là, immédiatement, et partir courir un sprint sans se retourner, avec le secret espoir de s'effondrer en bout de parcours avec un poumon crevé, face contre terre, et ne plus jamais avoir à se relever. Comme si elle l'avait entendu, elle bouge, Nieve, et c'est aussitôt qu'il le regrette. Ne sait pas ce qu'il veut, Denbrough, et c'est bien là le problème.

« Euh ouais, ouais, tiens, voilà. » Les gestes mécaniques s'enchaînent et lui tendent, du bout des doigts, chaussette et basket, comme une conclusion merdique à cet instant qui lui a tant plu, pourtant, sur le moment. Il se sent un peu con, Ash. Mais il capte pas, lui qui aime tant observer, analyser, donner son avis sur un tas de chose. Nieve, il ne sait pas la décrypter. Et il sait certainement sa vision biaisée, un minimum, à l'adorer comme personne d'autre, envoûté et incapable de cerner ses intentions. Presque à se rappeler de sa question sur le tard, il revient s'arrimer à ses beaux yeux. Toujours comme ça, repris au piège à chaque bonne résolution. Et il se livre corps et âme, quand elle sourit comme ça et qu'il en perd toute notion de temps et d'espace. Emporté dans un tourbillon de sentiments infernal et inconnu, ses mains s'accrochent plus fort au banc, comme si le sol allait subitement se mettre à trembler, le ciel à rencontrer la terre. Il ne sait pas bien de quoi elle lui parle, ce livre qu'il n'a pas lu parce qu'il n'avait jamais vraiment lu de roman avant récemment, et qu'il n'avait aucune connaissance de ce bouquin jusqu'alors. « Mh, jamais entendu parler non. » Entre les cordes vocales crispées que ça sort, doigts qui tapotent le banc et rencontrent ceux de Nieve sans le vouloir. Il l'écoute lui décrire ce paysage qu'il ne connaît guère, lui envie cette passion arrachée d'entre les pages d'une lecture vieille de près de dix ans, ces images qui se sont ancrées dans sa tête de manière indélébile. N'a jamais connu ça, Ash, à ne pas suffisamment travailler son imagination par le passé. Il se demande, même, s'il sera jamais capable de vibrer avec autant d'intensité, un jour. S'il n'aurait pas dû, peut-être, lire quelques romans d'amour pour comprendre ce qui se trame dans son ventre et dans son torse quand Nieve lui parle, le regarde, lui sourit, ou se contente juste d'exister. Quand elle ferme les yeux qu'il est le plus facile de la regarder, sans retenue. Sur la ligne sereine de ses sourcils que glissent ses prunelles, le long de son nez bien tracé, jusqu'au creux de ses fossettes. Presque surpris dans sa contemplation, trop rapidement, Ash se canalise en détendant sa nuque et en arborant une posture moins formelle, nuque moins guindée et air détaché. Rappel à l'ordre qu'elle semble lui adresser, comme ça qu'il le perçoit, du moins, et sa paume achève d'envelopper le dos de sa main.

Il baisse les yeux vers leurs doigts qui s'entremêlent, pour mieux porter celle de Nieve à ses lèvres et l'embrasser, comme ça, sans réfléchir. « J'sais pas, tu penses que je m'y plairais, là-bas ? » Il arque un sourcil, avant de venir enrouler son bras autour de ses épaules pour la rapprocher de lui, coller leurs flancs et poser sa joue dans ses cheveux. « D'accord, je suis avec toi, mais seulement si t'es avec moi, après. » Ne sait pas trop ce qu'il raconte, baiser qu'il plante sur son front avant de laisser son bras glisser dans son dos, sa main retomber sur le banc, sur le faible espace qui les sépare. « J'voudrais bien gravir l'Everest, un jour. Mais il va falloir que tu t'entraînes avec plus de conviction, et moi aussi. J'suis sûr qu'à deux, on peut y arriver, c'est une question de motivation. » Il est sérieux, malgré son annonce qui détonne sévèrement avec Santorin découpée sur leur ligne d'horizon. « T'imagines, ce serait trop cool, non ? » Plus à l'aise en évoquant cette épopée qu'il s'imagine depuis tout môme, depuis ce récit d'explorateur déniché dans un petit encart du journal, c'est avec énergie qu'il se relève du banc et se plante en face d'elle. « Imagine, rien, rien autour de nous, juste tous les deux, à plus sentir nos corps et à presque perdre des doigts de pied. » S'esclaffe, Ash, parce qu'il l'imagine, la scène, les galères, les catastrophes certaines, son envie de la suivre, si elle grimpait devant, pour la rejoindre, toujours plus rapidement. Et il lui tend la main, attrape la sienne et l'attire dans ses bras. Peu friand des contacts, sur des impulsions en général que la distance se rompt entre eux, à la soulever par la taille pour la porter haut au-dessus de lui, en la regardant d'en-bas, avant de la laisser redescendre contre lui. Tout contre lui. Et ça l'élance à nouveau violemment à la proximité alors qu'il lui tient toujours les mains, les rassemble dans son dos en l'enlaçant pour faire mine de la prendre en otage, fin sourire aux lèvres. « Après, c'est pas l'eau turquoise et les bateaux, donc j'sais pas. T'es avec moi, toi, au sommet du monde ? »
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Nieve Flores
Nieve Flores
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Mar 18 Aoû - 18:36
Nieve Flores

So alive I felt like I could die Happy for a moment, Happy 'cause you stole my spare time. Beaucoup de choses, beaucoup trop, que Nieve voudrait faire en la compagnie d'Ash. Ce n'est que justice après tout, que de conquérir son temps libre, ses vacances, alors qu'il occupe ses pensées la majeure partie de ses journées. Occupe même ses rêves, une fois la nuit tombée. De taquinerie en taquinerie, il semble tomber également, à vouloir jouer à son niveau, à vouloir jouer au plus malin. Il l'est, sans aucun doute. « Moi qui allait te proposer de te les payer, tes billets d'avion, j'suis pas sûr que tu le mérites. » C'est la bouche qui forme un rond parfait, tandis qu'elle se redresse et lui envoie gentiment son poing contre l'épaule. « T'es pas cool, Ash. » Qu'elle rouspète, avant qu'elle ne s'esclaffe. Ils verront, en temps et en heure. Elle s'impatiente déjà de voir les beaux jours arriver, alors que l'été n'est même pas encore terminé. Anticipe l'année à venir, et ce dont ils parleront, ce qu'ils envisageront aussi. Ils ont tout le temps du monde – mais elle veut tout, Nieve, tout maintenant. Pour mieux penser qu'ils ont quelque chose de spécial qui fleurit entre eux, pour s'imaginer légitime à ses côtés.

Le seul problème, c'est qu'elle ne sait jamais sur quel pied danser avec Ash. Qui lui souffle tour à tour le froid et le chaud. S'imagine qu'il la veut, avant de se faire éconduire. Main qui commence à toucher sa cuisse, avant qu'elle ne lui soit arrachée. Frustration grandissante que de devoir acquiescer, et comprendre peut-être qu'il n'a jamais eu l'intention de se perdre sur sa peau comme il a pu le faire. A jamais trop comprendre cependant, à jamais trop savoir quoi penser non plus. C'est son épiderme pourtant qui se couvre de chair de poule lorsqu'il aventure ses doigts sur son corps, à la laisser s'imaginer des choses qui lui traversent régulièrement l'esprit depuis qu'elle le connait. Le tiraillement qu'elle ressent est douloureux ; pourtant, comme pour les battements de son cœur qui sont parfois frénétiques, il y a quelque chose d'euphorisant à sentir son corps se tendre, et son palpitant lâcher. A ressentir ces vagues de chaleur, dont l'intensité dépend des situations, la traverser.

Mais c'est à s'échanger basket et chaussette que la note de cet échange s'achève. « Euh ouais, ouais, tiens, voilà. » Focalisée, comme jamais elle ne l'a été, à enfiler l'un puis l'autre. A se dire qu'elle aurait bien voulu s'assumer – qu'au fond, ça ne pouvait pas être si difficile que ça, que de quémander le retour de ses mains contre la peau fine de ses jambes.

Nieve a le choix, et détourner la conversation vers le sujet initial semble être la solution de facilité contre laquelle elle s'adosse avec candeur. Même lorsque le sujet qui alimente ses passions ne sonne aucune réminiscence chez son compagnon. Regard en biais qu'elle lui coule, doigts si proches des siens, à se sentir émerveillée par sa voix grave qui lui répond. « Mh, jamais entendu parler non. » Nieve hausse les épaules. « Je t'en ferai lire une copie, un jour. » Dans l'avion, à destination de Santorin probablement, là où son cœur a décidé de se loger – en compagnie d'une myriade de fantasmes désordonnés. A savoir aussi que ce qu'elle imagine de cette île paradisiaque n'aura peut-être pas le même impact salvateur que ce qu'elle en a éprouvé dans les livres. S'il y a Ash avec elle, pourtant, alors tout ne peut pas être si mal.

C'est la paume d'Ash qui lui enveloppe la main. Doigts qui s'entremêlent machinalement, comme à chaque fois que leurs mains se touchent, et baiser qu'il porte à ses phalanges et qui lui brûle la peau. Épiderme qui conserve la marque de ses lèvres, tandis qu'elle décide que la tendresse de ses lippes contre sa peau lui plaît. « J'sais pas, tu penses que je m'y plairais, là-bas ? » Sourcil qui s'arque, alors qu'elle se défend mollement, déjà agitée par ces lèvres qu'elle ne parvient plus vraiment à quitter du regard. Prunelles qui remontent jusqu'à celles d'Ash. « Pourquoi tu t'y plairais pas ? Y a des bateaux, des poissons, et y a moi. » Arguments de choix qui passent ses lèvres, tandis qu'elle aurait bien voulu qu'il y mette un peu du sien – n'imagine pas un instant se lover contre lui, surprise de sentir sa joue contre ses cheveux, alors qu'il s'apprête également à se perdre dans une rêverie. « D'accord, je suis avec toi, mais seulement si t'es avec moi, après. » La bouche d'Ash se pose sur son front, cette fois-ci, et son cœur se serre. Se demande si elle va un jour crever à force de le sentir l'abandonner, puis lui revenir en une cavalcade douloureuse – mais addictive. Front qui s'affaisse et se pose contre l'épaule d'Ash, paupières fermées, essaie de s'imaginer.   « J'voudrais bien gravir l'Everest, un jour. Mais il va falloir que tu t'entraînes avec plus de conviction, et moi aussi. J'suis sûr qu'à deux, on peut y arriver, c'est une question de motivation. » Nieve sourit de nouveau, puisqu'évidemment c'est l'Everest qu'il veut gravir – et pas sous le soleil de Grèce qu'il veut déambuler. « On peut commencer à s'entraîner maintenant, si tu veux. » Qu'elle lui rétorque, front toujours accolé à son épaule jusqu'au moment où il se relève du banc, la laissant seule, assise. Menton relevé, à l'observer lui parler, s'enthousiasmer comme jamais auparavant. Voudrait le voir heureux plus souvent. « T'imagines, ce serait trop cool, non ? » Elle acquiesce simplement, paupières plissées. S'imagine le suivre dans ce périple, et ça lui plaît. Elle le suivrait partout, de toute façon, sans sourciller et sans frémir.   « Imagine, rien, rien autour de nous, juste tous les deux, à plus sentir nos corps et à presque perdre des doigts de pied. » Il lui saisit les mains, l'attire contre lui. Lorsque ses mains s'accrochent à sa taille, lorsqu'il la soulève, Nieve glapit – et se perd à force d'en rire, à force de se projeter. Pieds qui retrouvent le sol en un instant, trop court sans doute, menton toujours relevé vers le visage d'Ash qui ne lui a jamais semblé plus beau qu'à ce moment-là.

Il lui empoigne les mains, et les glisse dans le creux de son propre dos. Corps collés, et elle peut ressentir la fermeté, la chaleur, du sien. La conserve contre lui à sa manière, et elle voudrait bien qu'il ne la laisse jamais, jamais, jamais partir. « Après, c'est pas l'eau turquoise et les bateaux, donc j'sais pas. T'es avec moi, toi, au sommet du monde ? » Tête légèrement renversée pour mieux le considérer de ses grands yeux bruns. Consciente de trop de choses, de son visage qui domine le sien d'une bonne quinzaine de centimètres, et de ses mains qui emprisonnent les siennes dans son dos. « J'suis sûre qu'on peut se trouver un bateau tout en haut, c'est pas impossible. » Remarque aux airs boudeurs de protestation, vite fissurée par le sourire qui lentement vient attendrir ses traits énamourés. « Je suis avec toi partout, et surtout là. Où tu veux, vraiment, je m'en fiche. » Cœur qui s'emporte de nouveau, alors que leurs regards s'accrochent et ne se quittent pas. Ca tape, et ça fait mal, jusqu'à s'en sentir étourdie par l'écho des battements du palpitant qui se déchaîne dans la poitrine. Peut-être que, finalement, c'est maintenant qu'elle comprend. Parce qu'elle la ressent, cette dernière année, dans le plus profond de ses entrailles. Amoureuse qui ne s'ignore pas, éperdue sans avoir le choix, échine courbée face à une proximité aux limites déstabilisantes. Et peut-être qu'il n'y a plus aucune hésitation à avoir non plus, alors qu'elle semble taquiner ce songe du bout des doigts. « Je ne comprends pas ce que tu veux Ash » elle croasse, dans un soupir, plutôt que ne parle « mais me fais pas mal » parce que Nieve, au fond, ne sait pas s'il le comprend lui-même « et me lâche pas. » Ferme les yeux pour se concentrer sur ce qu'elle veut lui clamer. Parce qu'à trop le regarder, elle finit toujours par s'y perdre. Déglutit, pour se donner l'assurance nécessaire qui lui manque. Se hisse sur la pointe des pieds, se hisse vers les hauteurs, se hisse vers quelque chose qu'elle veut frôler du bout des lèvres. S'étire toujours un peu plus.

Clac. « ..Hm ? » Ballon de basket qui leur arrive en un arc-de-cercle maîtrisé et qui rebondit à leurs pieds avant qu'elle ne puisse l'embrasser. Elle sursaute, Nieve, ouvre grand les yeux. Se dégage de l'étreinte d'Ash pour se mettre à sauter après le ballon qu'elle attrape entre ses mains encore tièdes de l'étreinte, et le coincer entre son bras et le creux de ses hanches. Fait volte-face pour considérer la silhouette tout en muscle de Priam Wright, qu'elle reconnaîtrait entre mille, dont les doigts s'agitent (très certainement) ironiquement en signe de salut. Serait à deux doigts de lui adresser son majeur brandi, mais se contente de rouler des yeux, sourire en coin qui creuse ses fossettes. Prête à lui accorder le bénéfice du doute, même s'il ne le mérite sans doute pas, et parce qu'après deux mois d'absence sa grande gueule lui a peut-être manqué.
Ballon que Nieve lui renvoie, avant de se détourner du terrain – incapable de regarder Ash dans les yeux sans s'en sentir curieusement intimidée, alors qu'elle n'est jamais plus heureuse qu'en se logeant au sein de ses prunelles. « Tout va bien, c'est bon, t'as pas eu trop peur qu'on se fasse éclater par le ballon ? » Qu'elle l'apostrophe de sa voix vibrante d'une frustration palpable – quelle idiote. Nieve se racle la gorge, évite toujours soigneusement son regard, sent ses joues brûler sous l'impact de quelque chose qui était trop beau pour être vrai. Le moment vient de passer. « Allez viens, j'ai faim. » Mains qui s'enfoncent dans ses poches, l'air inhabituellement renfrognée, elle attend toutefois qu'Ash lui emboîte le pas avant de s'élancer. Il ne lui faut toutefois que quelques secondes pour recommencer à parler – de tout et de rien, malgré ce qu'ils viennent de laisser derrière. Y a pas le choix.

 
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