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Hero Mareš
Hero Mareš
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 WRATH IS BUT A BRIEF MADNESS (nieve)
Sam 8 Aoû - 1:42
Hero Mareš
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sept. 2020

il tourne en rond, le garçon. et les démons suivent, rient, crient. il tourne en rond et les pensées suivent. boucle infernale sans fin, éternelle souffrance qui creuse son intérieur, qui le bouffe afin de ne laisser un rien. hero a un sentiment de trop-plein et de vide, un sentiment capable de le rendre fou. les questions se posent dans le silence qui n’en est pas vraiment un, mais les réponses ne viennent pas avec. fameux silence dérangé par les reniflements du garçon, par ses sanglots silencieux, par ses injures soufflées destinée à sa personne et au monde entier, à l’innocent passant devant la porte des toilettes comme à sa saleté de professeur de mathématiques. il insulte le monde car sa rage ne peut lui être destiné entièrement, ce serait trop, il exploserait de sa rage et tapisserait les murs de sa haine, de son sang, de ses pleurs en laissant ses démons s’accaparer d’une autre âme. le compromis était de partager sa douleur en s’acharnant sur les innocents, les inconnus en gardant un semblant de colère pour sa propre personne. hero se fait le plus silencieux possible, ne veut pas qu’on vienne le déranger. il prend sur lui, pourtant ses cordes vocales sont sur le point d’imploser et ses veines ressortent, le cou est rouge, les joues aussi (sûrement dû aux perles salées découlant de ses yeux rougeâtres eux aussi). le garçon bouillonne, tente de se tempérer, en vain. sans sentir venir quoique ce soit, pris au dépourvu par une énième crise, il a décidé de se réfugier dans les toilettes, à penser que personne ne viendrait le déranger. les couloirs ne sont pas encore remplis, les adolescents peinent à les faire vivre en cette rentrée difficile. le premier mois de reprise n’est même pas encore terminé et hero sait que cette année se verra être plus compliquée que les autres car son masque tombe déjà si vite, dans une surprise qu’il n’apprécie nullement. il aimerait avoir une alarme, aussi bête l’idée soit-elle, celle-ci viendrait le signaler d’un : dégâts imminents. seulement, il n’a rien. à la merci de ses démons, incapable de prédire quoique ce soit. normalement, les crises surviennent en soirée, lorsqu’il est seul et capable de lâcher prise. jamais en plein milieu de journée quand tout le monde pourrait poser les yeux sur lui et se rendre compte que quelque chose cloche. cette pensée le met en rogne, assez pour qu’il grogne et recommence son parcours des cent pas. la tête vacille légèrement, mais l’esprit est trop occupé à tenter de combattre les pensées qu’il aurait beau tombé, il se sentir soulevé par la douleur répugnante ayant pris contrôle de son corps. il a l’impression qu’on tire sur ses cordes vocales, qu’il est incapable de prononcer autre chose que du venin envers sa propre personne, envers les autres, envers un tout et un rien. il a les prunelles brûlantes qu’il aimerait arracher et la tête sur le point d’exploser, la douleur prenant possession de chaque parcelle de celle-ci, comme si on l’habitait vraiment. les mains sont tremblantes, les veines ressortent sur celles-ci, sûrement à force de les serrer au point de voir les jointures blanchir un peu trop. hero ressemble à une toile brûlante, bientôt en cendres. il ressemble à une œuvre macabre trop exhibée qui désireraient être mise au placard afin de pouvoir se reposer et laisser voir ses quelques défauts aux ombres. il a mal, c’est le problème. il a tellement mal, mais tellement honte. les faiblesses ne peuvent être dévoilées aux yeux de tous, pas quand on est un mares, pas quand on est un homme. hero, il est né et a été fait pour sourire et être exhibé comme un prix gagné et bien mérité. il n'est pas né pour chialer et pour avoir mal, et si même il venait à avoir mal, il est aussi né pour tout masquer. cacher les secrets de maman, la peine de papa, le ras-le-bol de sa jumelle et sa propre souffrance. il est un tableau qui recouvre tous les défauts, un tableau aux défauts cachés sous un coup de pinceau. et là, un sourire. et là, la gueule parfaite qui est synonyme de vie parfaite aux autres gamins. hero, plus il sourit, plus il a mal. et il en a marre. assez. terminé.

les paumes s’abattent sur son crâne, les paroles intrusives sont insupportables, la chaleur de son front est douloureuse, il n’en peut plus. il ne ressent même pas la douleur de ces collisions, ne ressent que la douleur interne bien plus puissante que ce que ses propres mains pourraient lui faire. le garçon termine par s’immobiliser, souffler un bon coup – comme si les démons, dans un souffle, allaient partir et ne plus jamais revenir. seulement, ils sont toujours là, ne le quittent pas, les rires résonnent comme une moquerie : toujours là, l’idiot, on ne part pas. jamais. les prunelles se relèvent, la douleur ressentie en voyant son reflet n’éveille en lui qu’une rage extrême sans fin. il a le feu de son propre enfer qui bouillonne en lui, il vagabonde sur son styx à lui, se noie dedans, avale la chaleur du lac infernal, les flammes jaillissant des abysses tapissent le fond de ses yeux, brûlent tout ce qu’il observe : dans ce cas-ci, c’est son propre reflet qui part en cendres, soi-même qui part en fumée et qui ne sera plus jamais retrouvé. il suffit de quelques secondes pour qu’une autre étape soit franchie. les paupières fermées à l’instant d’avant, rouvertes sous le crépitement des morceaux de verres brisés. hero a le souffle court, les perles de sueur sur sa tempe, l’hémoglobine qui recouverte son épiderme sans que ce soit un bain de sang. il enlève rapidement son poing, l’observe avec précision, le tourne afin d’en analyser chaque recoin. il aperçoit des morceaux de verre collés à sa peau, il ne grimace pas, hoche de la tête comme pour accepter sa connerie et cette vue déplaisante. la douleur est présente, mais la seule chose à laquelle il pense, c’est le fait qu’il devra couvrir ses blessures sans pouvoir dire ce qui l’a mené à être bandé de la main. l’apparence avant tout, la douleur passe en second plan bien que vive. il se rapproche de l’évier, se mord la lèvre inférieure au carnage avant de s’apprêter à ouvrir le robinet afin de laisser l’eau nettoyer la peau tâchée de son propre sang. les grimaces ne sont pas aperçues, il préfère ignorer son reflet, lui qui fait un rapport entre le fait de s’être vu et d’avoir maltraité ce pauvre miroir de son poing. l’eau glisse, se mélange aux éclats tandis que le gamin approche sa main blessée. sur le côté, la porte s’ouvre légèrement et se referme avec hésitation. il arrive à entendre un léger brouhaha qui fait que le garçon tourne directement sa tête vers l’entrée des toilettes. une tête brune et une fine silhouette se laissent deviner, le garçon voit déjà rouge et la mâchoire se resserre directement à l’idée qu’il n’a plus son espace à lui, qu’on vient le déranger et qu’il sera incapable de nier le carnage créer par sa propre personne, incapable de fuir tel le lâche qu’il peut être. il pivote, coupe le robinet car l’eau qui s’écoule arrive à titiller son oreille et il déteste ça. il cache sa main blessée de l’autre immaculée, fait quelques pas avant de s’approcher de l’inconnue. il tente de masquer ses grimaces, en vain. les prunelles l’analysent, elle et ses traits, elle et ses réactions. il aurait aimé voir ce tableau s’il n’était pas dans cet état misérable. il ne sait pas quoi lui dire : pas avec le miroir brisé derrière lui, pas avec son sang chaud s’écoulant sur sa paume, pas avec le bruit qu’il a pu faire, pas face à la mine que fait la gamine. puis-je te demander ce que tu fais chez les hommes ?  le sourire qui se dessine est presque horrifiant, surtout lorsque ses joues sont encore rougies de larmes et que ses prunelles sont rouges vives, humides, sanglantes, prête à tuer quiconque ose s’aventurer dans celles-ci. dans sa tentative à resté serein, hero montre ô combien il est instable. quelle sorte de folie l’occupe ? se blesser, détruire, pleurer pour ensuite sourire, s’afficher sans un défaut, lisse alors que tout dans la pièce montre qu’elle vient d’entrer dans l’endroit massacre ? les canines affichées, mordant presque ses charnues trop martyrisés par ses mots et ses propres dents. gamine qui ne sait pas sur quoi elle tombe, dans quoi elle s’est immiscée.

bientôt, les démons rient. d’elle. de lui.
bientôt, hero rira avec. ils ne feront qu’un.
en attendant, hero bouillonne au même rythme que ses enfers.

l’âme innocente dans un royaume trop sombre pour une quelconque source de lumière. il aimerait lui dire : oh ! cours ! fuis !, mais il ne peut que la retenir, l’emprisonner, l’enfermer derrière ses portes infranchissables qu’elle ne pourra abandonner. gamine devenue princesse damnée. les portes étaient fermées pour une raison. il l’observe elle, un sourire sur ses lèvres, en se rendant compte qu’elle a entamé un chemin avec aller sans retour.

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Nieve Flores
Nieve Flores
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Sam 8 Aoû - 12:23
Nieve Flores

Your head will collapse. but there's nothing in it And you'll ask yourself, Where is my mind ? A peine a-t-elle franchi le pas des toilettes des filles, que son attention est attirée par un fracas émanant de celles des garçons. Doigts encore humides de l'eau savonneuse, Nieve triture la serviette en papier et la jette d'une pichenette dans la petite poubelle à l'entrée des latrines.

Une seconde d'hésitation – une seule. La curiosité prend le pas sur la décence de ne pas s'introduire là où elle ne devrait pas se rendre. Elle est intriguée, Nieve, par le bruit de verre brisé ; puisqu'il est suffisamment clair que ce n'est, en aucun cas, un effet sonore normal dans ce couloir désert. Un accident est si vite arrivé, lui répète sa grand-mère en boucle depuis qu'elle est en âge de gambader, faut toujours prêter grande attention à soi-même, et aux autres. Nieve sait ce qu'il lui reste à faire et ce, même si elle ne se sent pas tout-à-fait apte à faire un massage cardiaque, du bouche-à-bouche ou à claquer la gueule d'un mec pour le réveiller, surtout s'il a son pantalon en accordéon sur les chaussures. C'est téméraire, qu'elle se dit qu'elle avisera en temps voulu si jamais ce qu'elle découvre dépasse l'entendement.

Phalanges qui se posent sur la poignée de la porte, battant boisé et blanc qui pivote, Nieve se glisse dans les toilettes pour garçon d'un pas feutré. Elle replace l'une de ses mèches noires derrière son oreille, alors que ses prunelles découvrent les urinoirs, les cabines, et le miroir –

Brisé. Miroir brisé. C'est alors qu'une silhouette masculine émerge, entre elle et les éclats de verre, Nieve reste interdite face au sang qui macule les doigts du nouveau venu. Pas besoin d'être diplômée de Clayesmore pour comprendre que ce poing-là a cassé ce pan de glace ici. Pas besoin d'être un cerveau, y a qu'à se servir de ses yeux. Mais Nieve réfléchit, vite et bien, pas le temps de prendre le temps, justement. Elle remarque d'ailleurs bien vite le regard rougi de larmes, et les joues irritées, comme s'il avait voulu faire bonne impression ; comme s'il avait voulu qu'on ne remarque rien. Sa gorge se serre, en oublie de déglutir, et sa première impulsion serait de se rendre à ses côtés et de prendre soin de sa blessure. Mais son aîné est le premier à prendre la parole, et son intonation grésillante la pousse à rester en retrait.

« Puis-je te demander ce que tu fais chez les hommes ? » Du tourisme, très clairement – but fair enough. Pensée silencieuse, alors que ses lèvres ne frémissent qu'à peine, incapable de lui retourner son sourire. Elle le trouve tout bonnement terrifiant, à sourire comme ça, malgré son beau visage ; elle ne peut pas ignorer ses pommettes cramoisies, son regard piqué au vif, le miroir dispersé en éclats dans son dos – et le sang qui s'écoule de sa main. Front qui se plisse et sourcils qui se froncent. « J'ai entendu du bruit. » Lui explique-t-elle, de sa voix basse – un brin intimidée pour l'occasion, en tendant sa main vers le distributeur de serviettes en papier duquel elle en arrache quelques unes. Elle se rapproche un peu, et lui tend les feuilles pour qu'il puisse les appliquer sur sa main blessée. Ne sait pas vraiment quoi dire, n'a jamais été confrontée à ce genre de situation auparavant, mortifiée par le carnage qui farde maintenant les toilettes – et ce qu'il laisse finalement présager. Mais elle ne veut pas tourner les talons, parce que ça serait trop facile, au fond, que de commencer à fuir face à la détresse des autres. « Tu...ça va ? » Qu'elle tente, avant de désigner sa paume ensanglantée d'un mouvement de menton. « Tu veux aller à l'infirmerie ? » Mirettes qui se dirigent machinalement vers le miroir, brisé, et teinté de carmin par endroits. Puis de nouveau vers le faciès rougi de son vis-à-vis ; qu'elle reconnaît, de l'autre soir, d'la soirée sur la plage. « Est-ce que ça va ? » Nieve répète, un peu plus fort cette fois, inquiétude fardant ses traits candides. Elle n'ose pas s'approcher davantage – si elle ne le craint pas, elle appréhende de pénétrer sa bulle alors qu'il n'en a visiblement pas l'envie (ou le besoin, même si elle en doute).

Alors, elle reste plantée là, guibolles musclées immobiles et regard qui ne s'éclipse plus aux quatre coins des toilettes. Nieve ne sait pas quoi faire de ses mains – voudrait le consoler, le pauvre garçon, parce qu'il a pleuré ; et s'il a détruit un miroir, c'est que quelque chose doit probablement gangrener son esprit. Mais quoi ? « Tu peux, euh, m'en parler ?..si tu veux ? Ou..tu veux que j'appelle quelqu'un ? » Elle reprend, consciente de s'enfoncer dans les méandres de quelque chose d'un peu trop grand pour ses pauvres sourires. Alors, les questions se rapprochent et s'entrechoquent. Inquiète d'en demander trop, et à la fois pas assez. Y a pas à chipoter, pourtant, alors qu'elle se triture les méninges, redevenue silencieuse pour laisser Hero (tu t'appelles comme ça, toi, Hero) s'exprimer.

Mais elle ne partira pas.
Même s'il lui demande.
Même s'il lui aboie dessus,
ou lui dégueule des obscénités.
Parce qu'il n'faut pas le laisser.
Elle n'a pas l'habitude de ce genre de truc,
Mais elle sait qu'il ne faut pas le laisser.

Pas tout seul.


 
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Hero Mareš
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Dim 30 Aoû - 0:32
Hero Mareš
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les démons se moquent de lui, sur ses épaules, ceux-ci soufflent toutes sortes d’atrocités aux oreilles attentives du garçon. c’était écrit quelque part. le garçon devait souffrir aujourd’hui, ressentir cette piqûre de rappel si divine, si atroce. qui plus est, il était désormais observé et dérangé. une présence non-désirée à ses côtés, le brun maudit le monde de faire venir une autre âme dans sa cage scellée par les rires sanglants de divinités infernales invisibles le hantant jour comme nuit. garçon désarmé, frêle de ses muscles épuisés, épuisé de ses nuits vides de sommeil, l’épiderme fissuré suite à la faiblesse de son esprit. il est le reflet d’un inconnu, pas du petit prince connu dans l’enceinte de l’académie. sa force disparue, son assurance gardée comme bouclier bien que plus fragile que d’habitude, il n’est plus maître de quoique ce soit et n’a même pas d’autorité sur ses propres pensées. le garçon tremble à l’idée que la situation s’ébruite, qu’une gamine ne puisse garder sa langue dans sa poche et raconte ô comment il est, en réalité, un minable aux problèmes de colère assez puissant et présent au point qu’une thérapie serait recommandée. l’esprit divague et déconne. dysfonctionnement dans l’entièreté de son corps, de ses pensées, il se sent partir petit à petit. l’impression de ne pas se retenir, d’être guidé par une force qu’il ne connaît pas. il est un autre. ou peut-être n’est-il qu’une version de lui-même étouffée pendant un moment si conséquent que les barrières se fissurent et laisse au monde découvrir une facette plus vulnérable, une facette qu’on pourrait prendre en pitié tout en prenant la fuite.

il a les mots qui viennent naturellement, masquant sa blessure et le désastre causé par sa personne derrière lui. les canines sorties, le sourire si faux qu’il paraît presque trop vrai. hero se pense capable de l’impossible, comme si de son sourire, les dégâts allaient disparaître et que son sang allait cesser de couler. le chaos reste même, identique, presque plus horrifique face à ce gamin aussi apeuré qu’épeurant. dans son monde, il délire. à penser qu’un sourire agira comme pansement, qu’un sourire rassura la belle face à un cinéma trop sombre pour qu’on puisse passer à côté sans sourciller. « j'ai entendu du bruit. » la grimace du garçon ne passe pas inaperçue, bien qu’il tente toujours d’alléger la situation d’un sourire maladroit et presque trop droit. le flash de son poing s’écrasant dans le miroir le fait frissonner, piqûre de rappel non-nécessaire qui appuie la haine qu’il a envers lui-même à l’instant où ses yeux se posent sur la brune, manquant d’explications. il ne veut pas paraître idiot, surtout pas quand les éclats de verres collent encore aux parois de l’évier et que le carmin décore désormais les fissures d’un miroir brisé. il hoche de la tête, les muscles de sa mâchoire tendu face à sa maladresse et son manque de discrétion. garçon qui ose s’en vouloir, lui et sa faiblesse non-désirée, lui et son corps dont il n’avait plus le contrôle. il n’a pas fait le choix de se blesser ou de causer des dégâts, il dira simplement que c’est arrivé et qu’il n’a pas pu contrôler les événements, que c’est allé si vite qu’il n’a pu comprendre ses agissements. peut-être aussi qu’il prétendra une dispute inachevée, une frustration dégagée sur le matériel de l’académie en assurant au principal qu’il remboursera le tout et qu’il assumera toute sanction donnée à sa personne sans sourciller. bon toutou bien dressé qui ne s’opposera pas aux grands, à ceux ayant le pouvoir sur eux entre leurs mains. il se fait silencieux, trop secret, mais a toujours cette impression d’être un livre ouvert face à la situation et aux faits évidents. coincé entre quatre murs, devant assumer ses actions qu’il n’a même pas décidé de commettre, on se joue de lui à la perfection. il observe nieve se déplacer et toise les bouts de tissus tendus par la belle, l’examine rapidement avant d’attraper les feuilles de papier de sa main libre en silence. sa main blessée est mise à découvert, il a l’incapacité de voir l’étendue des blessures, celles-ci étant recouvertes par son propre sang. vision désagréable qu’il termine par masquer grâce aux bouts de tissus donnés par la brune. il grimace au contact de celles-ci sur son épiderme mutilé et relève son visage à l’entente des mots de l’étudiante. il reste encore secret un moment, ne lui offrant aucun mot de sa part, ne fournit qu’un silence assourdissant. il sent ses oreilles siffler, se demande si elle aussi deviendra sourde face à cette gêne et cette atmosphère trop lourde pour deux frêles épaules. il redessine rapidement ses traits, laisse cette vague impression de la connaître le parcourir avant de se ressaisir et de hocher de la tête en déglutissant comme pour avaler lui-aussi son mensonge. bien sûr que ça va, pourquoi ça n’irait pas ? tout va bien dans le meilleur des mondes, pourquoi en douterais-tu ? ça va, répondu lâchement, ne laissant aucune place au doute face à cette affirmation qui cache ses mensonges, sa douleur et toutes ses imperfections. à son autre proposition, hero se contente de pivoter sa tête de droite à gauche pour refuser l’offre impérativement. il sait se débrouiller, n’a pas besoin d’une foutue infirmière pour soigner ses plaies et ne veut pas subir un interrogatoire sans fin. seulement, il semble l’avoir aussi ici, piétiné par ses questions qui ont déjà trouvé réponse quelques minutes auparavant. j’ai dit que ça allait. le ton est glacial et ne laisse aucune place au doute, mais tout ce qui les entoure fait naître les questionnements et l’inquiétude. les prunelles se relèvent et viennent rencontrer les siennes, hero ne laisse rien paraître si ce n’est qu’un vide effrayant.

il l’observe restée planter là, ne sait pas s’il devrait la chasser ou la forcer à rester jusqu’à ce qu’il soit certain qu’aucun mot ne franchira ses lèvres concernant ce qu’elle a vu, ce qu’elle pense avoir vu et ce qu’elle est sûre d’avoir vu. quelque peu rassuré de la voir restée, mais aussi ennuyé à l’idée d’avoir perdu son semblant de tranquillité (énième mensonge. la pièce était davantage mouvementée lorsqu’il était seul et son esprit était en feu). nieve calme l’incendie sans même le savoir, le sauve d’une énième bêtise, d’une autre blessure. un rire termine par franchir ses lippes, il ricane à son visage et se moque de cette proposition. les dents se plantent dans la chair intérieure de sa lèvre, il observe sa main avant de faire un pas vers elle, l’allure dangereuse. j’ai l’air de vouloir en parler ? il appuie ses mots d’un geste du menton, comme un ‘alors, ta réponse ?’ inaudible. garde ta bonté pour d’autres victimes, j’en ai pas besoin. je gère. il souffle au visage de la belle avant de se reculer légèrement, la fixe en torturant encore sa chair. j’ai pas demandé à ce que tu viennes m’emmerder. je me débrouillais bien seul. donc, pour répondre à ta satanée question, non, je ne veux pas me confesser à la bonne samaritaine du jour. et non, te déranges pas, il n’y a personne à appeler. pas même sorn, pas même aurora, pas même l’autre princesse qui partage son sang. parce qu’il se l’est avoué il y a bien longtemps : il est seul, le sera à tout jamais. secrets enfuis et partagés avec aucune autre personne, hero gardait ça pour lui. jusqu’à ce qu’elle vienne et débarque, jusqu’à ce qu’elle découvre les horreurs dissimulées sous les sourires traîtres du garçon.

démasqué. le masque tombe.

et sans aucue autre mimique, presque impassible, le garçon relève les iris sur la gamine. tu n’en parles à personne, ni aujourd’hui, ni demain. jamais. tu te tais. compris ? derrière ses simples paroles, on décèle de légères menaces. tout se lit dans son visage qui se fait moins vides, mais tout aussi obscur. hero rejette sa colère, sa haine et tout ce qu’il a de mauvais en lui sur cette pauvre gamine. dans un souffle désespéré, il termine par enlever les bouts de papier de sa blessure et de les jetter dans la poubelle le plus proche, réalisant que ça n’aide que très peu. limité entre deux choix : continuer de laisser couler l’eau sur ses plaies ou s’assurer que la gamine ne prenne pas la fuite face au personnage instable auquel elle fait face. alors, bêtement, le garçon reste planté devant elle avec sa main glissant sur ses doigts. assure-moi que tu ne diras rien de tout ça à personne. il pourrait opter pour une formule de politesse parce qu’un simple s’il te plaît n’a jamais tué personne, mais il décide de ne pas se faire hypocrite tant que cela n’est pas nécessaire.

minatur innocentibus qui parcit nocentibus
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