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Priam Wright
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Dim 9 Aoû - 0:15
Priam Wright

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Coucher de soleil aux couleurs orangées, zénith d'un été qui brûlait encore dans l'air. Les vibrations d'une musique, reine du silence ; les tympans vrillés par un boucan qui comblait le vide d'l'esprit qui s'effritait. Glendale et son paysage familier, les silhouettes des mêmes bâtiments, frémissements de quelques coups de vent dans un air qui avait toujours le même arôme. L'énième soupir, ancre du myocarde, passa la frontière des lèvres alors qu'la distance s'amenuisait de minute en minute. La fin immuable des jours qui étaient passés ; l'abandon trop court. Ne demeurait que l'alcool, roulant par relents dans les veines à chaque pulsation – la reine ivresse diluée déjà dans les kilomètres écrasés et la réalité qui avait repris sa place. La sale gueule des gens qu'il n'reconnaissait que trop bien. Le venin d'une solitude glacée injectée dans la carne. La haute maison des Wright et ses airs de prison ; fier jugement qui assénait déjà une attention assassine. Il avait si volontiers fui quelques semaines plus tôt, à la sortie d'chez les flics. Leurs questions en lancinante complainte dans le crâne ; le jargon juridique, une bonne leçon à laquelle il était resté sourd, emporté complètement par la course effrénée d'un torrent de pernicieuse horreur.
L'énième défiance fut d'quitter sa mélancolie paralysante – d'sortir de la bagnole, dire au revoir à des rêves qui agonisaient un peu plus à chaque année. Hissant le sac qu'il avait emmené sur une épaule, il s'enferma dans ces mêmes pas qu'il avait faits mille fois déjà. Priam, éternellement condamné à suivre une seule voie. L'chemin tout tracé sous les iris claires ; la rébellion, crime de lèse-majesté. Inutile. Il aurait p't'être dû le comprendre depuis l'temps, ça lui rendrait la vie plus facile.

La gueule du père sur un portrait d'famille suffit à lui remuer l'estomac ; le cliché qu'il connaissait par cœur : les faux sourires, une main ferme appuyée sur l'épaule. Canvas de l'excellence et tout c'qu'elle exigeait, la maîtresse impitoyable de son univers. Il en avait déjà un putain de mal de crâne, à s'jouer la scène de la rentrée de Clayesmore. L'énième cérémonie où ils s'mettraient tous à croire qu'ils valaient quelque-chose. Où le nom d'Alana serait murmuré sur trop de lippes. Au fond d'une poche, il trouva une clope, son briquet. Dans le frigo, une bière. Le privilège d'oublier encore pour quelques temps – d'blâmer les heures de route pour une usure quelconque. Silence était une compagnie qu'il n'pouvait qu'apprécier. La baie vitrée vers le jardin dehors était ouverte, pourtant ; le murmure de l'eau dansant dans la piscine vint enfin à ses tympans. Une tranquillité factice, bien différente d'la mer déchaînée avec laquelle il avait flirté pendant ses vacances à lui. « J'en suis à m'demander si t'as bougé ton cul de ce transat pendant qu'j'étais pas là. » les retrouvailles en grandes pompes étaient un cérémonial mensonger auquel leur famille n'se livrait plus depuis longtemps. Y'avait que Séléné à la maison, il semblait – et c'était déjà bien assez. Au moins, il eut un rictus pour elle, abolissant quelques pas de distance entre eux pour venir s'asseoir sur la place voisine : après des heures derrière le volant, il irait bien courir un marathon ou péter des bouches juste pour se défouler. Mais avec elle, c'était toujours la trêve, mine de rien.

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Séléné Wright
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Dim 9 Aoû - 16:50
Séléné Wright

roots, ft. @priam wright

les vacances qui touchent a leur fin. encore quelques jours, et retour en enfer. clayesmore l’académie de pierre, les élèves de pierre, lieu immuable et le comportement qui se répète chaque année. pas le droit à l’erreur, les loups qui n’attendent qu’un faux pas pour tous les bouffer. séléné qui se revêt de son costume chaque rentrée pour jouer le rôle de sa vie, fille parfaite au ton mesuré et aux actions irréprochables. les cours maîtrisés, les professeurs amadoués, la vie sociale au sommet. quotidien de faux semblants, de mensonges et d’hypocrisie qu’elle exècre mais mais auquel elle excelle. l’éducation stricte qui l’a façonnée à cette idée, l’image parfaite à tenir et le libre penser à proscrire.  l’été comme seul répit durant lequel elle accompagne habituellement son frère jouer les casses cou. les roads trips dans l’inconnu, l’adrénaline dans les veines à chaque instant. pas vraiment à son goût séléné, mais la fraîcheur de la liberté bien assez intéressante pour qu’elle le suive dans ses aventures.

et d’ailleurs le voilà, le retour du fuyard annuel. séléné qui sursaute par sa présence qu’il n’a pas jugé bon de prévenir, comme d’habitude. son regard qui se tourne vers son identique et qui se réchauffe instantanément, la moitié de son âme qui lui a tant manqué. pas habituée à passer autant de temps loin de lui séléné, l’impression que son cœur recommence à battre après des mois sans un signe de vie. mais elle laisse rien paraître la brune, presque timide tout à coup. « contrairement à toi, j’aime la tranquillité. » le repos annuel qu’elle a pour une fois effectué dans la demeure familiale, celle où personne ne réside la plupart du temps, les parents bien trop occupés à courir entre los angeles et les avions en destination de l’autre bout du monde. les quelques mois passés à profiter de sa solitude, avec pour seule compagnie ce fameux transat sur lequel elle a passé de nombreuses journées entières. pur retour aux sources, séléné disparue de la circulation pour quelques temps, le téléphone comme seul moyen de contact qu’elle a pris soin de ne regarder que de temps en temps. « alors t’as fait quoi cette fois, t’as sauté d’un avion sans parachute ? » le jumeau qui tente sans cesse de nouvelles péripéties censées lui donner l’impression de vivre. séléné qui elle aussi a tenté quelque chose de nouveau, apprendre à vivre en totale liberté. seule, personne pour la sermonner ou l’obliger, personne pour l’aider ou la soulager. la nourriture, l’entretien, le divertissement, tout l’été en indépendance suprême. alors le retour de priam qui fait autant plaisir qu’il ne fait mal, car il sonne la fin d’une ère et le renouveau d’un doux enfer.
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Priam Wright
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Dim 9 Aoû - 19:35
Priam Wright

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Un regard familier pour lui donner la vie ; Séléné, au moins, elle le remarquait. Un sursaut d'orgueil pour gonfler le poitrail, s'préparer à ce qui arrivait inexorablement. Les parents n'manqueraient pas de décrocher leur téléphone ; à moitié pour les encourager, du bout des lèvres les avertir. Leur rappeler les desseins en étau sur leurs êtres, la conscience qui suffoquait sous la foule de mots. Y'avait encore quelque-chose d'une trêve pour l'instant : un paisible factice qui s'égrenait à chaque seconde qui passait. Finalement, les heures de trajet étaient passées trop vite : une énième abdication – à la suprématie d'un pouvoir qui faisait du bruit. Il n'restait plus qu'à appréhender, compter les jours, choisir ses batailles. Clayesmore avait effacé ses rêves depuis belle lurette déjà. Contrairement à toi, j’aime la tranquillité. – dans l'air d'la maison semblait surtout stagner l'ennui. C'était le mot qu'il choisirait, lui, pour décrire l'instant, pour décrire Glendale. Il y passait trop d'temps déjà comme ça ; mais à quoi ça servait d'argumenter avec elle ? Tout c'qu'elle eut en réponse, fut un ricanement évidemment moqueur, roulant dans le poitrail avec le dédain qu'il vouait à tout ça. A eux, les Wright. A une rentrée qui allait l'précipiter dans les rangs, direction la potence. La machinerie d'une exploitation bien huilée ; la gueule du monde, écrit par des types comme son père.
D'une gorgée de bière, une taffe à sa cigarette, il essaya d'ravaler le goût de bile sur sa langue – l'amertume pure et dure qui lui retournait l'estomac. Rien n'y faisait, en fin d'compte. « J'm'en voudrais d'causer tant d'ennuis à cette famille. La paperasse, tout ça. » l'indifférence factice qui allait bien avec le sarcasme, un roulement d'épaules pour effacer les jours qu'il n'avait pas passé à s'prélacer sur un transat, lui. Priam et c'qui avait longtemps été une course au risque, l'infime chance que ce soit la mauvaise, cette fois-ci. A s'dire tant pis. Mais il était nuisance tenace ; un cœur toujours battant avec l'énergie du désespoir. Elle était là, la vie ; mais son sens lui échappait complètement. « Peut-être qu'j'essayerai. L'an prochain. » toujours mieux que d'revenir ici- c'était surtout la rancune qui parlait. La haine carnivore qui lui gangrenait les chairs. Un malaise sourd qui s'était greffée à l'être ; il savait. Que l'nom d'Alana serait sur toutes les lèvres. Qu'des regards plus lourds que d'habitude le suivraient. Qu'y'avait du vide qui n'appartenait plus qu'à lui, maintenant.  « Bon. J'ai la dalle, moi. Tu fais comment avec ton nouveau système indépendant, tu claques des doigts et un boy débarque ? » l'habitude du privilégié ; un soupir anodin pour mieux rebondir, le regard fui ailleurs, déjà.

@séléné wright
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Lun 10 Aoû - 12:28
Séléné Wright

roots, ft. @priam wright

le ricanement qu’elle ignore superbement, leurs positions sur le sujet diamétralement opposées. la journée est l’une des dernières dont ils peuvent profiter avant le retour en enfer alors séléné, elle voit pas trop l’intérêt de se battre. d’ailleurs elle bouge pas de son transat séléné, le souhait de laisser toutes les inquiétudes et les choix à faire pour le jour de la rentrée. alors elle prévoit pas d’aborder le sujet épineux numéro un non plus séléné, bien que ça lui démange la langue. la brune si vexée que son double aie osé garder ce secret sur sa relation pendant qu’ils étaient ensemble, et encore plus qu’il ne se soit pas confié à elle après la tragédie qui a frappé. un an après et à l’annonce du corps retrouvé d’alana, toujours pas un mot qui s’échappe des lippes de son frère. séléné qui tente de prendre son mal en patience bien qu’elle aie ressassé le sujet tout l’été, allongée au bord de la piscine. elle le regarde du coin de l’œil, cachée derrière ses grandes lunettes de soleil. la bière et la clope à la main, la dégaine qui arracherai un énième soupir à leur père. « oh tu sais, ça ne serait que des signatures sur quelques papiers pour eux. ce n’est pas comme si leurs héritiers leur importaient tant. » à vrai dire, peut-être seraient-ils soulagés, de ne plus avoir à surveiller les moindres faits et gestes de leurs rejetons. déçus aussi, d’avoir investi tant d’efforts pour rien au final. séléné qui ne se fait plus d’illusions depuis des années, mais qui ne peut tout simplement pas s’empêcher de jouer le rôle qu’on attend d’elle, sait-on jamais. autrefois l’espoir d’obtenir un regard du paternel, maintenant l’espoir qu’une attitude irréprochable lui garantisse sa future liberté. « tu pourras te retenir, pour moi au moins ? » car priam compte pour elle, la vie inimaginable sans sa moitié à ses côtés, sans son sarcasme omniprésent et son je m’en foutisme presque rafraîchissant dans ce monde guindé. séléné qui se redresse enfin sur un coude, pour observer celui qui lui a tant manqué. « ah bah c’est un peu plus long et compliqué que ça malheureusement. mais tu as de la chance, il reste de la pizza maison que j’ai fait hier si tu veux. » le plaisir de retrousser ses manches et de pouvoir savourer quelque chose dont elle a le seul mérite. une habitude qu’elle va vite devoir oublier dans quelques jours.
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Priam Wright
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Lun 10 Aoû - 17:12
Priam Wright

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Wright était le plomb à l'aile ; les rêves écrasés à la dureté d'un sol à la gravité assommante. L'insatiable rappel d'une réalité qui faisait sa loi : la voix du père pour porter les préceptes qui filaient des migraines. La mère, ici et là, sporadique présence à laquelle il rattachait surtout des souvenirs. Là était l'vrai portrait familial, celui qui s'cachait derrière les clichés calculés au millimètre, capturés en un clin d’œil, avant que l'monde ne reprenne sa place. Glendale était synonyme de vide ; l'abandon pendant si longtemps. La tranquillité, aujourd'hui. La fuite de deux parents face à des évidences qu'ils n'voulaient pas entendre de vive voix – la rébellion des gosses plus insidieuse qu'explosive. Le mal niché dans le poitrail depuis trop longtemps, une douleur latente qu'il trouvait en reflet chez Séléné. Et quelque-part, il était trop obnubilé par sa propre rancune pour voir plus loin qu'ça : jouer avec les apparences, c'était devenu un art chez eux.

Seule traîtrise à l'eau calme, une crispation courant le long d'la mâchoire à la réponse de sa sœur : plus de vérité qu'il n'voudrait lui-même l'avouer. Un cynisme glacé à en faire frissonner, même sous l'aura brûlante d'un soleil qui s'faisait encore maître. Une autre gorgée de bière pour noyer le rien ; le mégot balancé dans la piscine sans un regard en arrière. Y'aurait toujours un larbin pour s'en occuper – et d'toute manière, avec tout c'qui se précipitait, ils n'auraient même plus l'temps d'en profiter. Priam, carnivore d'attentions qui n'viendraient jamais plus ; à balancer dans l'vide un énième crachat d'une haine qu'les parents ne verraient pas. Et anesthésiée, la douleur était juste d'l'abattement pur et dur ; assez pour que la brune s'sente le besoin d'en demander plus. Trop, presque. Un « Hm. » d'assentiment crevé dans la gorge sans réelle promesse – c'était plus simple comme ça. L'impression qu'sa tête s'était déjà échappée ailleurs ; le myocarde toujours en vacances, crevé quelque part sur des routes, à des milliers d'kilomètres de là. Au moins, elle le suivait partout où il allait ; Séléné et son répondant, les joutes des frères et sœurs auxquelles ils étaient si familiers. « Damn – est-c'que le risque sanitaire en vaut le coup ? » sarcasme sur les labres, il s'leva enfin ; « J'te préviens, je cuisine kedalle, alors t'as intérêt à te bouger. » qu'il annonça, toujours avec son sourire de merdeux qu'elle lui connaissait si bien. Après des mois à vivre suspendu au minimum vital, à plus picoler ou fumer que manger quoiqu'ce soit de sain, il n'se ferait pas exigeant. Promesse tacite qui avait toujours existé entre eux – la trêve de s'comprendre, d'être à deux dans c'te famille.

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Lun 10 Aoû - 23:24
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roots, ft. @priam wright

l’exaspération qui pointe le bout de son nez alors que priam jette son mégot dans l’eau limpide qui l’a accueillie tout l’été. elle s’abstient d’aller le sortir de la piscine, la femme de ménage payée pour s’en occuper, et la brune qui n’a aucune envie de nettoyer le bordel de son frère. un frère clairement de mauvaise humeur, conséquence évidente de son retour dans les environs qu’il trouve si ennuyeux. un frère qui ignore même sa demande, le besoin que la moitié de son âme reste en vie, et séléné qui préfère ne pas relancer le sujet. les mauvaises humeurs partagées, l’atmosphère chargée d’ondes tendues qu’elle préfère éviter. « si ma cuisine était dangereuse je serais morte sur ce même transat. » ces derniers mois où elle s’est nourrie elle-même comme preuve de la qualité comestible de ses œuvres. ses yeux qui viennent effleurer le ciel à la fainéantise nouvelle de son frère. l’été passé à jouer avec la mort loin de tout le monde, et une fois de retour à la maison, incapable de bouger le petit doigt. « tu peux même pas mettre une part de pizza au micro-onde ? » le soupir retentissant alors que la reine daigne enfin lever son postérieur. les lunettes de soleil qu’elle repousse sur le haut du crane, la démarche tranquille alors qu’elle claque un baiser rapide sur la joue de son frère en passant. le contact physique qu’elle évite instinctivement depuis peu, mais celui avec son frère dont elle a besoin. la cuisine comme destination, séléné qui sort du grand frigo les restes de pizza. et parce que priam décide de jouer au pacha et que son humeur blasée n’a pas encore atteint son paroxysme, elle s’occupe d’en prendre plusieurs parts et de les faire réchauffer. sûrement une des dernières fois qu’elle peut savourer un plat qu’elle a préparé elle-même, et ce constat la peine. tant d’efforts apportés cet été, pour maîtriser différents plats et arriver à cuisiner des recettes alors que ça n’a jamais été un talent naturel. la peur de perdre ses acquis, de perdre l’indépendance et la liberté dont elle a jouit tout l’été. et si elle ne sait plus comment faire, lorsqu’enfin le joug de clayesmore aura pris fin ? ne plus savoir être libre, sa plus grande peur qui revient chaque aube du retour à l’académie. bientot, elle mettra les voiles et partira loin. le rêve qui la terrifie, mais le rêve qui la fait tenir. la sonnette du micro-onde qui la tire de ses espoirs sombres, et séléné qui sert enfin à manger à son tyran de frère. « monsieur est servi ! » le ton malicieux, le regard plein de défi. la glace meurtrière prête à dégainer s’il ose critiquer ce qu’elle s’est donnée tant de mal à produire, le besoin que quelqu’un reconnaisse ses efforts.
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Priam Wright
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Mar 18 Aoû - 0:02
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Réconfort à la chute ; s'échouer ici avait un goût connu. Le décor de toujours. La présence salvatrice de la jumelle, contre vents et marées. Il savait qu'y'avait des choses qu'il n'lui avait pas dites. Secrets, sur lesquels il avait gardé le silence – l'sentiment que l'acte était partagé. Une faute en toison sur les épaules, et trop peu de spectateurs pour vraiment s'en rendre compte. Une allure miroir à la sienne ; des pas assurés qui couvaient le froid de la solitude. Une appréhension glaçante des jours à venir – Clayesmore et ses portes grandes ouvertes, le nid à vipères dans lequel ils devraient s'jeter tête la première. Une vraie mascarade à laquelle ils se vouaient depuis des années déjà : et si le bout du tunnel pointait enfin, il était encore loin. Trop loin. Des mois sous les œillades scrutatrices d'adversaires. Et la perspective toujours, qu'l'année prochaine ce sera pareil. L'institut était une machine plus vieille qu'eux deux, en prouvait seulement le curriculum fier des Wright : des racines trop profondément ancrées dans une Glendale qui frissonnait de fantômes d'une gloire passée. Bien assez tôt, tout s'effriterait ici. Ne demeuraient qu'les apparats pour bien faire, Séléné, reine d'un canvas aux traits soignés – à quelques couleurs mornes inscrites sur le visage. Il la connaissait trop bien, malheureusement, Priam. Le frère observateur qui avait souvent choisi de s'taire, de mordre son frein quitte à tourner comme un lion en cage. L'aise survivait au moins avec la moitié ; des pas similaires franchis mille fois et plus encore.
Cette maison n'avait quelque-chose de réconfortant que si elle était là. Mais Priam depuis bien longtemps, n'était plus expert pour exprimer c'genre de réalités-là : sa sœur devait se contenter de saisir les sourires au vol, de comprendre les iris ancrées sur elle. D'voir plus loin que les phrases fumeuses. « Tu sais très bien que ça t'va mieux à toi, de faire ça. » la moquerie délicieuse sur les labres qui allait si bien avec la malice brillant dans les yeux. Quelque-chose d'un intérêt qui se ravivait au moins. Lui qui avait cru crever à petit feu à mesure qu'les kilomètres l'avaient rapproché de la ville, il trouvait quelque salut avec elle. Une chance, hein. Elle aurait très bien pu opter pour l'option de sortir ce soir, d'oublier dans des océans d'ivresse, l'immuable des responsabilités qui revenaient sur eux.

« Tu vois, qu'c'était pas trop dur. » une énième salve pour embêter la frangine, lui balancer un clin d’œil alors qu'il s'était à moitié vautré devant elle, portant son attention sur la fameuse pizza fait maison. « J'suis toujours pas convaincu pour le reste, par contre. » c'était toujours trop facile de lui taper sur les nerfs. Une autre gorgée de bière lava la langue, roula l'amer jusque dans sa gorge. « Si j'te connaissais pas, j'dirais presque que t'es pas d'humeur, ce soir... » c'en était presque une approche subtile pour lui, le soupçon en moue sur le visage. Séléné la rayonnante au mordant claquant – elle semblait avoir perdu d'sa splendeur, malgré l'été indien qui s'éternisait. Alors quoi ? qu'il aurait pu demander brut de béton. Mais y'avait forcément quelque-chose chez lui, avec elle, qui lui forçait l'effort d'y mettre un peu les formes. Le devoir du grand-frère, sans doute.

@séléné wright
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