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Edward Shelley
Edward Shelley
Posts : 39
Points : 82
Age : 22
 there has to be a place where we can say something true (shira)
Mar 11 Aoû - 0:32
Edward Shelley
we were trying to sell our loneliness,
and no one was buying

Il n’était qu’obscurité sous ses paupières, le feu de ses prunelles éteint depuis longtemps déjà. Pourtant, serein, l’esprit clair, Edward ne souffrait la crainte de l’inconnu, n’éprouvait la peur du divin dans ces instants-là. Ces secondes se faisant heures, consommant le vin jusqu’à la lie, leurs songes s’étiolant au gré de ces opaques fumées quittant leurs lippes fendues en psaumes condamnés. Prisonnier du silence entre ses lippes, de l’espace entre les lignes, il avait oublié son texte. Oublié le cours de l’histoire, passager clandestin d’une épopée ne lui appartenant pas, ne lui appartenant plus. Plus tout à fait. Spectateur défait, il écoutait les autres parler, échanger contes et légendes, histoires inachevées. Histoires partagées pour prétendre avoir un jour existé. Par-dessus la clameur, le fil ténu de ces oraisons poétiques, s’élevait sous forme de silence le cantique ténébreux des arbres et de leur ramure. Orchestre imposant d’une nature grouillant en tout coin. Où qu’il pose ses doigts, jusqu’en sa chair, sous son derme. La mélopée s’élevait fiévreuse et lui ne savait plus bien s’il n’avait pas fini noyé dans l’or de sa vapeur rouge.
Ouvrant ses paupières, découvrant les visages anonymes de ces disparus en devenir, il les saluait sans chaleur, sans réelle envie. L’ichor dégoulinait de ses lippes sans qu’il ne se souvienne de l’instant avant l’instant. Sans que ne revienne à sa mémoire le néant précédant l’arrivée du liquide ferrugineux en sa bouche, le calme avant la pluie. À ses pieds trainaient les cadavres exquis de leur décadence. Preuve infinie de tout ce qu’il pouvait consumer sans jamais se sentir plein, entier. Un rire étonné quitta les lippes du Shelley tandis qu’il se levait enfin, tandis qu’il découvrait le corps de la gamine, de la femme avec laquelle il chercha tant de fois à découvrir la face cachée de la lune. Implorant l’opalescente juste une fois de ses faveurs leur offrir l’éphémère de quelques instants. Quelques heures à ajouter à leur dette, volant les étoiles en prétendant fuguer pour de bon cette fois. Et toujours vouloir partir, au moins essayer. Trouver de quoi rêver encore à l’envers de l’oreiller, le dos brisé par le siège de sa mustang, les notes qu’elle arrachait à sa guitare sur le siège passager. Puis les kilomètres, tous ces kilomètres avalés dans l’espoir d’échouer quelque part. Dans le fond, il aurait dû savoir que l’océan était voué à les recracher. Un jour, il avait disparu. Il disparaissait toujours. C’était tellement attendu qu’il n’y pensait même plus, ne songeait pas aux gens de l’autre côté du combiné. À ces rares inconscients attendant un appel, une supplique, rien qu’un signe. Juste de quoi y croire encore, implorer une résurrection qui ne saurait panser toutes les plaies. Lui, il s’en foutait. Lui, ça faisait longtemps qu’il avait oublié comment se soucier de sa carne trouée.
Malgré l’été expirant en ses yeux, il était une familiarité chez Shira. Une intimité que ces mois placés sous le sacre du silence n’avaient su amoindrir. Le sourire ensanglanté, plaie venue lui balafrer la gueule de façon presque poétique pour lui qui ne savait jamais que dire, les doigts d’Edward s’enroulèrent autour de son poignet. Le geste lancinant pour celui habitué à la trainer où qu’il aille au gré des ombres. Le geste déroutant pour celui éperdu face à l’opposition émise par la Ryu. Découvrant soudainement la pression qu’il exerçait sur son poignet maintenant qu’il la laissait lui échapper. “Am sorry. Didn’t mean to hurt you.” Gronda-t-il surpris de ne pas l’avoir sentie se débattre plus tôt. Surpris du tranchant de son silence quand pourtant ils étaient habitués à échanger si peu de mots, leurs instants partagés aux faveurs des astres. La porte se ferma sans faire un bruit, les deux adolescents soudainement avalés par les ténèbres du planétarium. Le big bang, explosion de couleurs, projetant au tranchant de leurs silhouettes ces réalités qu’ils portaient en eux. Astral bodies made from ruins, singing as one, saying : It hurts to become. Tendant une main vers le visage de la jeune femme, la délicatesse du geste endiguant ses mots, il caressa une de ses mèches de cheveux, découvrant les assauts du temps envers l’enfant d’autrefois. Le regard se perdant au détour de ses prunelles, port céleste détenant les constellations d’une existence si brièvement partagée, il souffla en douceur. “Did you know you’re made of stars?” Se noyant au confluent de ses iris, il s’humecta les lèvres, mordant sa lippe inférieure avant que le tonnerre ne vienne à gronder hors de sa bouche. Son rire hystérique était sirupeux tandis que les larmes lui venaient aux yeux. Se couvrant la bouche afin d’endiguer les flots de son amusement maladif, il avait beau se retenir, il souriait avec les yeux. “It’s so cheesy. You’d think I was almost catching feelings there at one point.
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Ryu Shira
Ryu Shira
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 there has to be a place where we can say something true (shira)
Mar 11 Aoû - 18:33
Ryu Shira
‎‎ ‏‏‎
— stardust.
i'd rather keep the bullet this time.
@edward shelley



elle a quitté l’appartement quelques jours plus tôt,
dans les tréfonds de la cuisine, en coupant des mangos,
la mère s’enquiert, armée de ce sourire complice qu’elle manie si souvent lorsque son nom illumine ses traits :
when is Edward coming back? I’m gonna ask him to look at that damn twingo,
it keeps making that noise when I blow the horn.

le couteau dérape, le fruit tombe au sol. dans le silence des jours, le nom s’est enroulé de funèbres, et elle en avait oublié, la poupée, la douceur de ses syllabes. les doigts ramassent le mango et le passe sous l’eau de l’évier.
- I don’t know, probably not for a while.” la voix aussi tranchante que la lame, l’enfant se surprend. c’est que l’esprit la trompe et l’emmène là où elle refusait sans relâche d’explorer. (quand est-ce que tu reviendras, teddy? peut-être jamais. will you be there, monday, in your stupid uniform and your stupid grin, or will you be just another tragedy in Gloomy Glendale? Another ghost she doesn’t know how to not chase.)
- you shouldn’t rely too much on him like that, elle renchérie. besides, I’m pretty sure it makes that noise because you use it way too much, you’re a worst driver than me.
- honey, did something happen between you two?
- no, nothing happened.” Shira retient sa tourmente, juste assez longtemps pour hausser les épaules en lui tournant son dos. ”nothing at all.

empress, come where the stars collide to greet scorpius.
le sms interromps le stylo.
(une seconde, what if it’s him, sonne dans sa tête,
no, it’s not, répond la raison pour la millième fois)
elle l’a vu sur le campus,
he’s alive. i guess it’s a good thing.
elle l’a vu au coven, aussi.
she said nothing, nothing about the thousands of unanswered texts, about her calling his moms only to hang up before the rings. not even about checking the missing person columns in the newspapers, just in case.
she says nothing, because they are nothing.
right?
il fait déjà mi-nuit, le jour est déjà mi-mort, et le lampadaire jaune qu’éclaire son carnet à travers la fenêtre grésille.
alors shira, elle se rafistole à l’arrache.
range les yeux rougies,
les pages brunies des mots qu’elle ne chantera jamais, ceux qu’elle garde loin des scènes et les espèrent loin du cœur ; dissimulés de celui qui ne saura jamais les coups qu’il porte à son corps papier buvard. elle n’a jamais su se protéger, l’enfant de nulle-part, jamais su comment fermer les verrous de son myocarde. elle attend seulement qu’il la vide de son encre, impassible,
infaillible.

dans un sweatshirt milles fois trop grand pour les brindilles de ses bras, elle donne l’impression de se noyer sous le tweed en traversant clayesmore.
ce sms, il est clair comme l’eau de roche pour la gosse qui cultive les mystères.
proche du planétarium, elle retrouve sa bande d’acolytes insolites. shira ne se sent jamais plus en vie qu’au bord de l’oubli du monde qu’ils fournissent.
le temps des nuits éternelles, les voûtes célestes s’écartèlent et, en leurs yeux, font chuter des poussières de merveilles. dans leurs démences, ils se perdent, entre deux rêves aux accents du possible.
mais ce soir, shira est sanctifiée de sa langue muette, adossée contre le tronc d’un arbre, il n’y a guère que l’odeur du bâton de weed qui ne l’atteint encore, inhalant la nicotine sucrée, absente.
quand, autour de son poignet, se referme des doigts de fantôme qui l’attirent à lui.
what the fuck.
"what do you think you’re doing Shelley ?" d’un coup sec, elle cherche à s’en libérer mais il ne s’en formalise aucunement, à peine conscient de sa présence qu’il traîne pourtant inlassablement derrière lui, l’arrogant. ses yeux tonnerres ont encore moins d’effet sur le dos inconscient de l’idiot.
elle grogne, elle jure, laisse des insanités traverser ses lippes pourpres quand il la relâche et lui fait soudain face.
Am sorry. Didn’t mean to hurt you.” arrachant son bras de son emprise, elle ne lui offre qu’un regard de fer. des iris où se dissimule le cœur qui martèle le treillis courbé de ses côtes, le sabbat chaotique grisant ses tempes alors qu’elle s’imagine l’étrangler, le gifler, le plaquer contre le mur, l’abandonner, l’étouffer sous ses baisers.
(il serait si aisé d’oublier, maintenant qu’il suffirait de tendre les doigts pour le toucher, si facile de prétendre les derniers mois loin d’eux, revenir à la valse infernale familière.)
puis la porte se ferme et le noir les engouffre avant que n’explose l’univers en lumière artificielles.
les étoiles dansants sur leurs dermes sans un effleurement. Le visage de poupée ne peut s’empêcher de s’illuminer. des milliers de fois, elle est venue admirer la nuit illusion ici et il le sait, il était là, sous les noirceurs scintillantes, avec elle. il la connaît trop bien, elle lui a dévoilé toutes les failles sans même y penser.
with only one trick, voilà qu’elle sent la rage aigrie s’envaser dans la nostalgie de lui. voilà que ses doigts s’emmêlant à ses fils d’ébènes la font tressaillir, l’attire, pauvre comète qui se maudit, foutue gravité qu’il exerce et ses pieds qui la pousse plus près, elle qui cherche la chaleur de l’astre en sachant son destin d’y brûler. something always brings me back to you, it never takes too long.
Did you know you’re made of stars?
déparaillée de toute la grandeur de ses colères, la lame glisse, doucereuse, entre les côtes.
the stupid child has no time to taste the peace of those words before the comet crashes and the world catches fire.
son rire est ouragan sur le palpitant déjà trop saignant.
son rire, il a des parfums d’incendie.
It’s so cheesy. You’d think I was almost catching feelings there at one point.” qu’il enfonce plus profondément. hahahaha ha.et, craquant sous la pression interne du sang bouillant avec lui, elle rit, aussi. rit blanc, rit pour ne pas pleurer, rit pour oublier comme ça fait mal, oublier comme elle se sent bête. et son mutisme, sa dernière arme, se rend.
yeah, as if anyone ever thought feelings were a part of your recipe.she did. elle s’extirpe de son atmosphère et descend les quelques marches jusqu’à la plateforme, toujours en riant un peu trop fort, un rire qui meurt un peu trop vite.
de dos, elle relève ses cheveux en une queue de cheval, tente d’effacer les traces d’or qu’il y a déposé.
if she concentrates, she can pretend everything’s fine. of course, it would have been easier without mary-jane in her system.
stars are only fire and dust after all, you can’t expect them to care, no matter how much you look for them.” qu’elle dit et essaie de se convaincre. qu’elle voudrait se le graver à même la peau.
elle échoue dans un des sièges.
elle a le corps lourd. voudrait courir loin et extirper soigneusement les débris qu'il a laissé, lécher ses plaies, mais il l'a drainé de son énergie.
so, how was your summer?
no matter how hard she tries, she cannot hide the bitterness of that question.
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Edward Shelley
Edward Shelley
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 there has to be a place where we can say something true (shira)
Lun 17 Aoû - 0:57
Edward Shelley
we were trying to sell our loneliness,
and no one was buying

Trop habitué à hanter les murs de sa propre chair, il en oubliait parfois exister le gamin. En oubliait parfois les frontières maladroites de son être, s’écorchant le derme à l’envers du bitume, à bouffer la poussière, à la frôler. La mitraille plein la carne, Edward était à peine plus qu’un champ de ruines, qu’un charnier d’espoirs défaits. Pareil à ces divinités tombées dans l’oubli, la chair maculée de regrets, il affrontait le silence de leur départ. Comme un temple oublié, souffrant les assauts inéluctables d’une nature reprenant ses droits, il n’était qu’oraison soutenant la voute de ses rêves. Il n’était que ces prières mutiques pour épauler sa carcasse désarticulée. L’écho fanant de leur conviction voyait s’étioler un peu plus leur destinataire. His flesh torn apart by the weigh of the faith they lack, his chest leaking the oblivion staining the underside of his skin. Le Shelley contemplait ses mains dont il ne savait se servir, avec lesquelles il n’apprit jamais à se louer, deux créatures étrangères qu’il ne pouvait contrôler. Qu’il ne pouvait joindre en un acte de foi en lequel il peinait à croire, incapable d’affronter l’étranger dans le miroir. Destiné au néant de leurs songes, il était en leurs silences bien trop de bruit. En leur absence bien trop de quiétude pour celui qui ne savait parler. Celui qui, maniant si bien les mots, souffrait pourtant de ne jamais trouver les bons. Et pourtant, prisonnier de sa geôle nocturne, enfant perdu parmi les astres, il visitait les étoiles au gré de ses travers.
Il était elle et puis le monde. Elle. Rien qu’elle capable d’invoquer les astres d’un regard, capable de lui rappeler un foyer dont il ne se souvenait pas. Que trop peu. Elle qui venait adoucir le flot orageux de ses pensées incessantes. Elle qui maintenait à l’écart ses ruminations incessantes, qui, au gré du silence, retirait la plume saignant entre ses doigts. Elle qui le regardait vraiment quand les autres ne le voyaient pas. Elle et son regard fuyant, l’aube agrippée à ses pommettes quand elle prétendait ne pas rire à ses dépens. Quand elle était proche, bien trop proche pour qu’ils s’évitent tous les tourments. Il était Shira, puis seulement le monde. Seulement l’immonde de ces instants fuyants, de ces secondes que rien n’aurait su taire. Les doigts enroulés autour du poignet de la jeune femme, comme trop de fois, il était silence l’écrivain. Il était absence l’ermite, à peine plus qu’une pièce laissée vacante une fois l’été venu. Si seulement il avait su comment lui dire, comment écrire l’intangible de ce qu’il ne pouvait éprouver, peut-être aurait-il su exprimer la quiétude de sa proximité. Le silence qu’elle faisait en ses pensées quand tout le reste n’était que bruit. Au lieu de quoi, Edward retombait dans ses travers, incapable de convoiter sincèrement ce qui pourtant hantait ses pensées.
The sky was on fire, but billows of smoke slowly escaped their heart. They didn’t need to look, they didn’t need to state the obvious. Those were the things they lost to the fire, their innocence left to the flames, the gentleness of what could not be named unmade until it turned to ashes. Edward ne savait comment lui offrir le ciel autrement qu’au gré de ces artifices mortuaires. Ne savait comment tracer le contour de ses songes inintelligibles, puis arracher à ses lippes l’indicible de ce qu’il ne savait même encore s’avouer. Les mots avaient chu hors de ses lippes et c’était lui qui chutait un peu plus à ses pieds. Lui qui redécouvrait l’univers au gré de ses cils, absconse cartographie céleste qu’il rêvait d’apprendre au gré de ses lippes. Puis s’y noyer, au néant des astres, s’oublier entre une étoile naine lointaine et l’écho d’une supernova. L’or du jour s’écoulait hors de ses prunelles, les faveurs du solaire encore agrippé à sa trachée tandis qu’il contemplait l’hoir d’une opalescente ravageuse. Edward le savait, il allait finir en éclats. Silencieux dans ses peines, tonitruants en ses fausses joies, il laissait le tonnerre éclater en ses lippes, arrachant à son échine les fragments d’une sincérité monstrueuse. Usant de la lame, de ses mots, les drogues en son système l’empêchaient d’y voir clair, de contempler le soleil se couchant dans les yeux de la Ryu. He was. Catching feelings. He did. Caught them all. And then was forced to face the hideousness of it all, disfigured into something he was not recognizing. Plus elle riait, plus il riait l’inconscient, trainant ses semelles usées jusqu’au charnier des sentiments de la belle. Puis il riait l’inconscient, le tonnerre entre ses lippes faisant trembler l’orchestre de ses côtes, les cymbales en son torse fracassant l’auditoire de son buste sans plus qu’il n’y trouve rien d’amusant. Il riait et elle venait délacer les sutures maintenant son poitrail en un seul morceau, la lame dansant entre ses côtes au point qu’il ne se rappelle du néant la précédant. Et, comme ça, aérienne créature ne souffrant d’ancre terrestre, Shira se soustrayait aux fanaux de son attention. Se parait du silence, lui glissant entre les doigts, l’amertume de son absence entre les lippes il avait perdu tout goût à ces jeux douloureux.
She left. They always did. No matter how fast he ran, skipping class, escaping his room, stretching his fingers until it hurt. They always ended up leaving for a last time. And Teddy never knew when was the last. Contemplant la gamine lui filer entre les doigts, il sentait les nuages s’abattre en ses songes. Sentait la marée poindre au creux de ses lèvres sans qu’il ne sache comment retrouver la facilité d’un été se mourant au creux de ses yeux.  “Does that mean, you don’t care?” Souffla-t-il délicatement tandis qu’elle chutait dans un siège avec désinvolture. Presque impudent, le coeur volcan, il se permettait l’interdit ce soir-là à disséquer ses sentiments inavoués. Se surprenait à effleurer du bout des doigts ces sentiments sur lesquels il ne pouvait mettre de mots, ceux-ci mêmes qu’il ne pouvait convoiter à l’implorer de l’abandonner. Pourtant, approchant de l’astre, il s’abandonnait à sa gravité. Tombait les armes quand les murs de la forteresse de Shira n’avaient jamais semblé aussi élevés. Avec quoi était-il censé s’y attaquer quand il ne savait pas même comment se servir de ses mains? S’installant dans le siège avoisinant celui de l’adolescente, il posa sa tempe contre le dossier, camouflant ses traits de ses mains, délavé par son amertume. Gamin d’un instant, d’autrefois, il la regarda au travers de ses doigts, faisait l’enfant pour qu’elle ne lui tienne rigueur de ses erreurs. Pour qu’elle s’abandonne à la gaité de ces instants partagés plutôt qu’à contempler l’aigreur de ceux lacérés par la distance, le temps, ses peurs. “It was dreadful.” Se dévoilant d’un sourire bien trop pudique que pour être arboré fièrement, il rajoutait. “I hope yours was better.” S’installant correctement dans son siège, il savait l’effet que Shira avait sur lui. Connaissait la douleur de cette brève accalmie l’arrachant à l’orage, oeil du cyclone convoité tel un eldorado éphémère qui le laisserait plus désarmé encore face aux éléments. La voute céleste suivait son cours au gré de leurs échanges, de ce silence le faisant éclats à songé aux mois ayant précédé cet instant. Cet instant si différent de tout ce qu’il avait imaginé, cet instant dégueulasse de sincérité, ignoble de fragilité. Les yeux clos, rêveur éveillé, il laissait danser les astres à l’envers de ses paupières. Le corps immobile, le souffle tranquille, on l’aurait cru assoupi, pourtant, arrachant son corps à l’oubli il rajoutait moins factuel, la chair moins lacunaire, avec plus de sincérité. “My arms missed you.
And the boy who loves you the wrong way is weak, he’s broken. So you let him. You let him love you with broken hands, with bruised lips. Where does that leave you?
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