with shortness of breath, you explained the infinite.
(flashback)

la nuit est tombée depuis quelques heures déjà. les couloirs vides de clayesmore qu’il arpente tard ce soir, usant de toute sa prudence pour ne pas se faire prendre. mais il connait les ficelles. la plupart du temps, c’est lui qui les tire. alors, il ne peut qu'afficher tranquillité et sérénité sur son visage toujours apaisé. clyde déambule lentement. comme un roi qui parcourt son royaume, observant délicatement les moindres recoins de son terrain de jeu. réputation et business qu’il a bâti de ses mains. sans l’aide de personne. fierté personnelle, qu'il montre à tout ceux qui croisent son chemin.
et il arrive à la porte secrète qu’il pousse doucement. l’air frais de la nuit vient caresser son visage. il marche, traversant la forêt pour arriver à leur endroit. il ne croise personne, clyde sait par où passer. 2h30 du matin, rares sont ceux qui s’aventurent là-dedans. mais la peur ne fait pas partie de sa palette d’émotions. palette des plus restreintes, mais comme démultipliée depuis qu’elle est tombée dans ses bras.
et il arrive à l’endroit. une crique. leur crique. plage de galets, qu'il met quelques minutes à traverser pour arriver au bout. ce lieu sacré, témoin de l’une des histoires les plus secrètes de clyde moriarty. il inspire, puis expire lentement, prenant le temps de ressentir chaque respiration. comme si l’air marin venait remplir ses poumons de quelque chose de différent. certains soirs venus, son masque tombe. et dans quelques minutes, elle sera là. et elles sont rares ces fois, où il abandonne son déguisement. lui, le diable de minuit. lui, qui a vu son coeur se faire prendre subtilement par cette reine.
il entend des bruits de pas. des branches qui craquent sous le poids de sa belle. le flash du téléphone qu’il repère au loin. et elle est là, devant lui. et ses yeux qui se mettent à briller dans la nuit. – je t’attendais. sourire sincère sur les lèvres, un des rares qui puissent illuminer le visage de clyde moriarty.

with shortness of breath, you explained the infinite.

deux mots échangés rapidement en traversant la cour de claymore prep : clyde moriarty lui donnait rendez-vous, encore une fois, sur leur plage. en marchant vers la crique ce soir là, june se demandait comment elle en était arrivé là ? elle ne connaissait quasiment pas le jeune homme il y a encore quelques mois.  il leur avait suffit d’un seul regard dans la salle commune de swynford pour que ces deux-là se retrouvent irrémédiablement attirés l’un à l’autre. jeu dangereux dont la blonde ce serait bien passé. elle était partagée entre la découverte de celui qui, selon elle, ne servait qu’à ramener l’alcool et les cigarettes aux soirées de l’académie et le risque que cela représentait. parce que june anderson ne se livrait pas. véritable caméléon, elle était la jolie fille populaire et très bonne élève qui savait tout mais ne disait rien. tout était maitrisé à la perfection depuis sa première année ici. au départ elle avait tenté de garder la maitrise. des réponses vagues, des discussions sur clayesmore plutôt que sur elle. et puis ce pacte : personne ne devait savoir qu’ils se parlaient. c’est probablement à partir de ce soir-là qu’elle a commencé à lui en dire un peu plus. c’était un homme de parole, tout le monde était au courant. s’il avait accepté le deal, il n’en parlerait pas, il ne dirait jamais ce qu’elle partagerait avec lui. alors petit à petit, elle le laissait s’immiscer dans sa vie.

quelques mètres la séparait encore de lui lorsqu’elle l’aperçut avec son grand sourire et son air charmeur. c’était précisément à cause de ça qu’elle se retrouvait face à lui aujourd’hui.  — je suis là. elle lui rend son sourire et s’approche. — j’ai failli me faire chopper par edward. aucun élève n’était censé circuler la nuit dans les couloirs de l’académie, alors sortir carrément dehors ? c’était l’exclusion garantie. le genre de frasques qui la déshériterait sur le champ. — combien de conneries du genre tu comptes me faire faire clyde ? la jeune femme plonge ses yeux dans les siens avant de le rejoindre définitivement et de sceller leur retrouvaille par un baiser langoureux.

with shortness of breath, you explained the infinite.
(flashback)

elle est là, divinité qui illuminerait presque la nuit déjà tombée depuis bien longtemps. cigarette au bord des lèvres, il crache la fumée qui s’envole vers le ciel en douces volutes. ses yeux se posent sur elle, délicatement, de loin. elle avance vers lui et leurs sourires se fonderaient presque. de toutes celles qu’il voit, june est de loin la plus belle. ses lèvres se posent sur les siennes lorsqu'elle arrive, dans un flot de sentiments qu’il peine à contrôler. clyde moriarty serait-il en train de vaciller. pourtant, il n’est pas du genre à se faire avoir comme ça. plusieurs fois, il a hésité. tout laisser tomber, faire comme si rien de tout ça n’avait existé. comme si june n'était qu'une fantasme, un rêve aujourd'hui devenu réalité, un bullet point d'un to do list qu'il pourrait rayer. l’idée lui traverse encore l’esprit aujourd’hui. pensées qui s’emmêlent à l’intérieur. sentiments qui bouleversent son chemin. et il n’est pas prêt pour ça. pas prêt pour sa rédemption. et elle a raison, il ne peut pas lui faire subir tout ça. – aussi longtemps que tu continueras à me voir. si seulement elle savait qu'il n'y en avait plus pour longtemps. et après tout, il ne lui a rien imposé. elle a choisi de prendre des risques pour lui. clyde n’y est pour rien.

ses mains caressent doucement ses cheveux blonds. dans tout ça, elle lui aurait presque manqué. mais il chasse cette pensée de son esprit. june n’est qu’un passe-temps, qu’il se dit. cette idée doit s’imprégner dans sa tête. mais pas ce soir. cette nuit, il laissera briller quelques instants les étoiles de ses sentiments. et le lendemain, il redeviendra ce qu’il est au fond. clyde moriarty, le démon de la nuit. celui que rien n’atteint. celui qui n’aime personne d’autre que lui. dernière nuit de liesse avant un retour à la réalité brutal. – on est fort quand même. plusieurs semaines que tu braves tous les interdits pour moi et personne ne s’en est rendu compte. les plus indiscrets savent qu’on ne balance pas les faits et gestes de clyde moriarty. alors june peut dormir tranquille. malheureusement pour elle, cette fois-là sera surement la dernière.