Flemme monumentale qui lui prend soudainement, comme à chaque fois qu’elle doit se bouger pour faire quoi que ce soit. Elle souffle, se retourne dans son lit, à la recherche de l’objet de torture qui sonne dans un coin de la chambre, ce putain de téléphone qui la tire de son état de somnolence dodelinante. Qui, mais qui peut bien lui envoyer un message à une heure aussi tardive, quand elle n’aspire qu’au calme et au silence ? Qui peut bien s’amuser à la déranger dans son ennui si vide mais pourtant si confortable ? Qui peut bien oser venir la tirer de cette langueur doucereuse dans laquelle elle se prélasse depuis une heure ou deux ? Gamine qui essaie de récupérer l’appareil sans sortir de son lit, qui se tend, s’étire tel un félin, les mains qui prennent appuie sur le sol pour réussir à atteindre l’endroit approximatif d’où lui parvient la sonnerie. Elle tend un peu plus les doigts, essaie de garder son équilibre, avant de s’étaler lamentablement sur le sol dans un râle de désespoir. Seul point positif de ce grand moment de gloire, elle n’a qu’à tourner la tête pour tomber nez à nez avec le traître technologique. Elle l’attrape enfin, prête à maudire l’auteur du sms sur plusieurs générations. Les yeux qui roulent dans les orbites face au nom qui s’affiche. Priam. Evidemment. Qui d’autre. Elle ne prend même pas la peine de répondre, le laisse dans le doute quant à la réponse à son invitation tout ce qu’il y a de plus louche. Ca lui apprendra à la sortir de sa caverne à des heures aussi tardives. Elle laisse le portable retomber mollement à ses côtés, avant de se hisser en position assise, dans un effort physique digne d’une championne olympique. Regard qui scanne la pièce à la recherche d’un truc à enfiler sur ses jambes, histoire de ne pas sortir t-shirt culotte et se voir accusée d’attentat à la pudeur. Elle attrape le short noir qui se trouve le plus prêt d’elle, économie de mouvement maximisée, avant de se dresser sur ses jambes dans un effort surhumain pour le passer. Ne manque que le sweat-shirt beaucoup trop grand pour elle dans lequel elle se faufile, la paire de basket dont elle ne fait pas les lacets, et la voilà qui prend la poudre d’escampette, aussi discrètement qu’elle sait le faire. Ombre qui se faufile dans la nuit, elle est dans son élément, sans aucun doute possible. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, la voilà qui se retrouve devant le planétarium, où une silhouette bien connue l’attend, adossée au mur.
“T’as peur que ça s’effondre sans toi ?” Remarque qui claque avant qu’il ait pu l’apercevoir, elle s’avance enfin, moue boudeuse de celle qui s’est faite tirée du lit pour ce qui sera sûrement une connerie. Elle vient s’adosser au mur à ses côtés, tourne la tête vers lui, sourcil arqué au dessus d’un regard interrogateur.
“Alors ? C’est quoi l’idée du siècle ?”code par drake.