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Nieve Flores
Nieve Flores
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Mar 18 Aoû - 19:58
Nieve Flores

The first time that you touched me. Oh, will wonders ever cease ? Blessed be the mystery of love. La soirée s'étire. Et si Nieve avait songé à s'en éclipser après le premier cocktail, force est maintenant de constater qu'elle vient de vider son quatrième. La faute à Ash, qu'elle pense, alors qu'elle prend l'air. Mains dans les poches, essayant de retrouver la contenance qu'elle perd peu à peu, au gré des verres enfilés. Elle se sent bien, pourtant, comme apaisée et hors du temps. Dans une torpeur toute imaginée, évidemment, qu'elle se trouve et dont elle ne souhaite toutefois pas sortir. Elle profite de cette assurance qui se trame sous sa poitrine, qui contrôle les battements incertains de son cœur, et les émotions entremêlées de ses pensées qui ne s'arrêtent jamais vraiment. Nieve a l'impression que le monde tourne plus lentement. Ca lui fait du bien, au fond, de s'arrêter quelques instants.

Elle ne se souvient finalement que trop bien, de ce qui aurait pu se passer, quelques jours auparavant. La seule mention d'Ash, de son visage si proche du sien, de son souffle caressant ses lèvres, lui suffit pour se sentir terrassée par une myriade d'interrogations, de palpitations – et d'envies, probablement. Quelques jours passés à se perdre dans ses observations, dans ses rêveries, à fuir son regard dès qu'il relevait le nez et la remarquait – et à parler de tout et de rien, pour un oui ou pour un non. Craignant que le silence instaure entre eux une sensation d'embarras, ou d'incertitude, alors que Nieve n'a jamais été aussi sûre d'elle – et de ce qu'elle aurait tant voulu ressentir. Fantôme du corps d'Ash tout contre le sien, sensation qui disparaît avec le temps et qu'elle ne parvient pas à retenir. Plus les jours passent, plus elle se demande si elle ne l'a pas rêvé, ce moment qui n'a été rien qu'à eux. A lui, à elle. A personne d'autre, vraiment, malgré l'échec qui n'en était pas vraiment un.

Dernier instant de calme, avant de tourner les talons et de rejoindre les combles. C'est un curieux mélange d'odeurs qui l'accueille – notamment de sueur, et d'alcool. Elle n'y prend pas forcément garde, à se glisser comme elle le fait entre les gens, à regarder ponctuellement à droite, puis à gauche, afin de savoir où se diriger. Nieve a toujours un peu peur de découvrir Ash en compagnie de quelqu'un d'autre, duo improbable qu'elle serait trop intimidée pour briser. Élan douloureux qui élance son ventre et creuse ses chairs, sous cette crainte latente d'arriver trop tard – parce qu'il ne lui appartient pas vraiment, qu'il ne lui appartient pas du tout, et que son chagrin ne serait en rien légitime si elle le surprenait à se laisser voler un baiser – ou une conversation animée. Elle l'aperçoit au loin, tranquillement assis sur l'un des canapés. Elle le trouve beau, dans sa manière sérieuse d'observer le monde, et parce qu'il l'est vraiment, et qu'il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer – elle pourrait l'observer pendant des heures sans jamais s'en lasser. C'est amusant de se dire que, malgré les dizaines de têtes qui gravitent dans son sillage, Ash est toujours celui qu'elle recherche et sur lequel son regard tombe, et ne quitte plus. Nieve s'arrête un instant, et se perd dans sa contemplation, avant de s'en détourner et de saisir deux verres entre ses mains engourdies.

Tout n'est que mouvement au sein de cette salle qu'elle traverse afin de rejoindre le canapé. Y pose un genou malhabile, et tend l'un des deux verres à Ash. « Pour toi, faudrait pas que tu t'endormes. J'compte pas te porter jusqu'à ta chambre, dis, même si tu m'demandes gentiment. » Mots qui s'entrechoquent un peu, qui lui font dire qu'elle commence à se perdre en terre inconnue, et qu'il faudrait ralentir la cadence. C'est alors qu'elle se laisse tomber plus confortablement sur le sofa, étire ses jambes et renverse l'arrière de son crâne contre le dossier du canapé. Tempe qui rejoint machinalement l'épaule d'Ash. Ferme les yeux. « C'était pas terrible avant qu't'arrives, tu sais, et maintenant j'crois que je passe la meilleure soirée au monde. » Moue convaincue qui se déchire d'un gloussement, lèvres au repos qui s'étirent malgré elles. « Dis, Ash » elle souffle en se redressant, plantant son regard brillant, un brin ivre, dans ses prunelles brunes. Frôle lentement son nez du sien. « tu veux danser avec moi, dis ? S'il te plaît ? Dis oui, oui, ouiiiii, s'il te plaît, s'il te plaît » Elle boit une gorgée de cocktail qui la revigore avant de poser le verre à ses pieds, et de joindre ses mains en signe de prière, lèvres tordues en arc-de-cercle pour exprimer son chagrin s'il lui refusait cette demande. « on peut faire tout c'q..c'que tu veux après, ok ? Genre lire des bouquins, faire une bataille de pouces ou parler de l'Everest et c-comment on veut gravir tout ça un jour,..tout c'que tu veux. » signe de prière qui s'étire, moue faussement chagrine qui s'éternise également, bat des cils pour se donner du poids dans cette demande qui n'a, toutefois, rien d’inédite. Hein, Ash, quoi ?

 
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Ash Denbrough
Ash Denbrough
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Dim 23 Aoû - 14:50
Ash Denbrough
“idk how to flirt, imma just stare at you until you marry me” & Disparue, Nieve. Un instant à s'user la rétine sur sa silhouette, son dos tourné, avant qu'elle ne quitte la pièce. Tiraillement dans le fond du ventre à chaque pas la rendant plus inaccessible, c'est plus fort cette nuit, plus terrible que toutes ces fois à l'observer s'éclipser au détour d'un couloir, ou rejoindre un terminal sans lui, à fixer le ciel en espérant ensuite, retrouver sa trace entre les nuages. Il ne lui faut pas plus de temps pour se désintéresser de la soirée, et aller achever un dernier verre. Doigts agacés qui tintent dans une mélodie répétée, une ultime gorgée et il a chaud, Ash, incandescence dispersée jusqu'au fond de la cage thoracique, le contraignant à se laisser tomber dans le canapé le plus proche. Prunelles vagabondes scrutent leur environnement en tâchant de stabiliser le champ de vision. Points de repère aussi bancals que lui, y'a bien qu'elle de tangible, à cet instant précis, le souvenir de sa présence, de son odeur plus enivrantes que les cocktails étranges dont il s'est lentement mais sûrement imbibé. Il se rappelle de cette étreinte déguisée, de ses mains coincées dans son dos qui auraient certainement refusé de la laisser partir, quelques jours plus tôt. Rêves partagés laissant présager une éclaircie prématurée malgré l'approche de la rentrée, à la tenir contre lui, à ce moment-là, il lui a semblé que le temps s'était arrêté. Pour quelques secondes, quelques minutes, il n'y avait plus que Nieve et lui, terrain de basket annihilé par leurs mots enthousiastes, les égarant toujours plus loin de la réalité. Rare être au contact duquel Denbrough peut s'autoriser à rêver. La sensation vient à lui manquer, à peine ses contours effacés, et le garçon est contraint de remarquer qu'il ne tolère que difficilement son absence, et à quel point tout redevient gris autour de lui, subitement.

Peut-être qu'il y a quelque chose d'effrayant, dans cette manière qu'elle a d'illuminer ses environs dès qu'elle revient dans la pièce, ce qui ressemble à deux éternités plus tard. Comme il se redresse, insidieusement, main allongée sur le dossier pour se stabiliser. Il la remarque, forcément qu'il la remarque. Mouvement sur sa gauche et soudain, son regard ne perçoit plus rien d'autre. Et sous le diaphragme ça lancine, dès qu'elle pose un genou sur le canapé et que le mouvement attire malgré lui ses mirettes. A se retrouver à fixer sa cuisse pour la deuxième fois en trop peu de temps, du mal à déglutir, Denbrough, doigts venant desserrer sa cravate en laissant son regard se perdre dans le vague, à l'extrême opposée. Il se sent con, putain, hormones en déluge qui lui labourent les entrailles alors qu'il se saisit du verre et le lève pour trinquer dans le néant. « T'es vraaaiment pas très serviable, Flores. » Il lâche, dans un sérieux mis à mal par l'alcool quand il se met à sourire trop aisément. Battement manqué quand elle finit par s'effondrer à ses côtés, tempe contre son épaule, à rétablir une proximité qu'il peine à gérer, depuis la fois passée. Depuis qu'il a imprimé dans son crâne son visage trop près du sien, se rapprochant avant que quelqu'un d'autre n'interrompe l'instant. « Alors, ça, c'est parce que t'es pompette, ton jugement est forcément biaisé. » Il aimerait que ça sorte avec l'éloquence habituelle, mais les mots trébuchent contre sa langue engourdie et il achève par un rire, l'genre auquel il n'a pas habitué son monde, n'est pas habitué tout court. Et à mesure qu'elle se redresse, il s'étrangle, et renonce à prononcer quoique ce soit d'autre. Il ne sait pas bien ce qu'il attendait, la fois passée, sûrement rien, sûrement tout, le crâne trop retourné pour être capable d'esquisser le moindre geste encourageant ou de recul. Il l'a gardée en lui, la question irrésolue de ce qui allait se produire, ce jour-là. Fait certainement mine de ne pas s'en rappeler, car Nieve n'a pas réitéré depuis, et semble l'avoir oublié, ce moment précis. C'est sûrement pour le mieux, il se l'est répété la nuit qui a suivi, à se tourner et se retourner en se repassant la scène, préoccupé plus qu'il ne l'a montré, ensuite.

C'est quand elle plante ses yeux dans les siens et qu'il la regarde de trop près, à nouveau, que ça lui revient de plein fouet, sans qu'il ne l'ait cherché. Et il la regarde, oscille d'une prunelle à une autre, ancre un peu plus sa nuque dans le dossier quand il sent son nez effleurer le sien et qu'il se met à flipper. « Je t'écoute, Nieve. » S'efforce d'articuler même si ça doit se traîner entre les lippes. Et il la dévisage, attend presque sa sentence, le corps crispé, à percevoir son souffle tiède sur son visage, presque sur ses lèvres. « Mmh j'sais pas trop, tu sais danser, toi ? » Taquin qui tâche de retrouver une contenance, tout sort trop abrupt jusqu'à ce qu'elle ne descende son verre et qu'il ne l'imite, à l'abandonner à côté du sien pour mieux l'observer qui le supplie. Et il aimerait le lui dire, qu'il a été habitué à danser depuis tout môme, durant ces cours particuliers dispensés sur l'initiative de ses parents. C'était moins compliqué, pourtant, de s'entraîner au bras d'une quarantenaire rigide que de s'imaginer mener Nieve sur la musique, presque certain qu'il en oublierait le tempo au premier pas effectué. « Ah ouais, tu m'donnes carte blanche comme ça ?? T'es sûre de toi ? » Reprend du poil de la bête, Denbrough qui se lève, agite sa main sous son nez pour mieux capturer la sienne. « T'as encore l'temps de te rétracter, mais j'te préviens, dès qu'je commence à danser, plus d'retour en arrière, » Et il part à reculons, bouscule peut-être une ou deux personnes au passage, les yeux braqués dans ceux de Nieve, musique qui résonne sous les combles et le sang si réchauffé qu'il la sent, sa pudeur qui s'barre. Parce qu'elle a dit les mots magiques et qu'il a fait le choix de foncer tête baissée. « On va faire tout c'que j'veux, » Qu'il lance à tue-tête, à commencer à agiter son bassin à gauche et à droite en continuant d'avancer à contre-courant. « Parce que j'veux bien danser avec Nie-ve Flo-res ! » Et il se trémousse, en la faisant tourner sur elle-même, pour mieux la réceptionner quand leurs pas se font incertains. Froisse la chemise sous ses doigts, dans son dos, à baisser le front pour coller sa tempe à la sienne et lui lancer à l'oreille : « Le sol il existe pas j'crois qu'on est dans l'espace. » Et il la coeur qui cogne trop fort sous ses côtes, contre elle, alors il recule, invente des pas de danse comme il le peut, sûrement pas en rythme, ou tout juste sur ce rythme qu'il improvise avec elle.
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Nieve Flores
Nieve Flores
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Dim 23 Aoû - 16:19
Nieve Flores

The first time that you touched me. Oh, will wonders ever cease ? Blessed be the mystery of love. Toujours à rechercher sa présence, toujours à vouloir s'en sentir proche. Ash lui inspire une douleur incommensurable, qui en devient grisante, surtout lorsqu'elle sent sa peau chaude glisser sous ses doigts. Ou lorsque son nez effleure le sien en une provocation à peine déguisée, corps engourdi qui voudrait se loger tout contre le sien. Mais, dans cette pièce immense, et au milieu de ces adolescents trop agités, Nieve en vient à s'oublier. Effacées, les nuits à se tourner, à cogiter. Écarté, le besoin de se tenir à bonne distance d'Ash, surtout après l'autre jour, et ce qui aurait pu se passer s'ils n'avaient pas été interrompus. C'est l'esprit pétillant qu'elle l'aborde maintenant, sans vraiment réfléchir – bien qu'elle ait toujours été de ceux, spontanés, qui se lancent et raisonnent après coup.

Visages trop proches, sans doute contraire à l'esprit de bienséance qui devrait la maintenir à bonne distance, prunelles sombres qui lui renvoient son regard joueur. « Mmh j'sais pas trop, tu sais danser, toi ? » Faussement offusquée, ses lèvres se tordent et forment un rond parfait. « Ca dépend si mon cavalier est de qualité. » Qu'elle lui rétorque, avant de lâcher un rire – et de continuer son petit manège, prière et regard qui se voudrait larmoyant. Mais il plonge, en prenant soin de relever cette possible condition qu'elle lui offre gracieusement. Dents qui se plantent dans sa lèvre inférieure, alors que ses paupières se plissent, et que le sourire se fait large. « Ah ouais, tu m'donnes carte blanche comme ça ?? T'es sûre de toi ? » Ash se relève, lui tend une main qu'elle agrippe avec vigueur. Se relève, se hisse sur la pointe des pieds puis colle sa joue à la sienne, lèvres tendues vers son oreille. « J'te connais, Ash, hein. J'ai peur de rien. » Elle s'humecte la lèvre inférieure, le considère un instant – à se demander ce qu'ils feraient maintenant, si leurs lippes s'étaient jointes quelques jours plus tôt – avant de se faire entraîner sur la piste. Trop enchantée de pouvoir le sentir à proximité sans s'en sentir coupable, ou fébrile.

Un Ash plus heureux, plus libéré, sous l'emprise des cocktails qu'il a ingurgités des heures durant, à chercher ce qu'ils contenaient. Vision divine au fond, que de le sentir joyeux. « T'as encore l'temps de te rétracter, mais j'te préviens, dès qu'je commence à danser, plus d'retour en arrière, » Ash qui part à reculons, qui bouscule quelques épaules sans s'excuser – sans en avoir cure. C'est subjuguée que Nieve le suit, doigts toujours enroulés autour des siens. Elle a le cœur qui flanche, à apercevoir son visage aux attraits béats aux pommettes qu'elle imagine rosies. Au souffle court, qu'elle voudrait raccourcir davantage. « On va faire tout c'que j'veux, » Son bassin commence à aller et venir, de droite à gauche. Mouvement qu'elle imite, fossettes creusées jusqu'à en avoir mal au zygomatiques. « Parce que j'veux bien danser avec Nie-ve Flo-res ! » La fait tourner sur elle-même ; exclamation de surprise que Nieve pousse, alors qu'elle a du mal à retrouver la terre ferme et qu'il la réceptionne. Frisson qui court le long de sa colonne vertébrale, lorsqu'elle sent la main d'Ash épouser le bas de son dos. Malgré sa chemise, elle sent la chaleur qui émane de sa paume – alors que ses mains se tendent et s'attardent naturellement sur sa taille. « Le sol il existe pas j'crois qu'on est dans l'espace. » Corps qui lui échappe alors qu'il se recule, manque immédiat qui lui barre le cœur, elle se contente pourtant d'imiter ses moindres gestes. « Oooh, Ash, on est dans l'espace, ouiii. Regarde ça, on dirait qu'on flotte, haa ! » Euphorique comme elle pense l'avoir rarement été, oubliant presque le décor qui s'érige tout autour d'eux, et l'étiquette d'excellence qui leur picore l'épiderme. Elle ne sait pas combien de temps ils restent là, à danser, à se mouvoir – et elle, ne sait pas combien de temps elle pourra prétendre supporter cette distance qui la fait flancher toujours un peu plus.

Nieve lui saisit la main droite et le fait tourner sur lui-même. Obligée de se mettre sur la pointe des pieds afin de faciliter ce pas, elle l'attire de nouveau vers elle, et passe ses bras autour de sa taille. Elle peut ressentir, imaginer surtout, sa peau sous la chemise qui semble étriquée par endroit. Relève la tête, rit d'un rien en glissant ses doigts jusqu'aux omoplates d'Ash, là où le tissu semble plus tendu. « Hééé, Denbrough, j'suis pas sûre que ta chemise va supporter ton rythme très longtemps. » Main droite qui enserre la cravate du garçon, qui tire légèrement dessus afin de l'intimer silencieusement à se mettre à son niveau. Tempe contre tempe, lèvres qui se glissent jusqu'à son oreille, contre laquelle elle étouffe d'un rire bref. « J'me demandais, t'sais, si y a un truc sur cette terre dans lequel tu n'excelles pas ? » Pourrait passer des heures à sentir son odeur, sa chaleur. L'entendre parler, ou l'observer. Elle s'en fout – maintenant sans doute plus que d'habitude. L'esprit pétillant, elle laisse ses lèvres glisser contre sa joue qu'elle ponctue de deux baisers. S'en sent rougir de ressentir sa peau contre ses lippes. Oeil brillant qu'elle esquisse un pas en arrière, sans défaire l'étreinte qu'elle octroie à la cravate d'Ash. « T'veux faire quoi maintenant, alors ? Qu'on s'regarde dans le blanc des yeux jusqu'au petit matin ? » Taquinerie qui passe les lèvres, sans se douter pourtant que sa bouche est sèche – et que le goût de sa peau est encore imprimé sur la langue. « Ou alooooors, tu vas vouloir qu'on fasse un truc plus, genre, fun » Rire qui l'étrangle de nouveau, alors qu'elle se rapproche d'Ash, glisse un bras autour de sa nuque – parce que la distance ne leur va pas bien – et rajoute « un truc qui rendrait tes parents, genre, pas contents. » avant de rire davantage, s'imaginant déjà grimper sur le toit de l'académie – malgré sa frousse du vide. Comprendra jamais vraiment d'où Ash trouve son courage, et le lui envierait presque. « Tout c'que tu veux, Ashley. » Mais ce soir, c'est différent – ce soir, elle le suivra partout.

 
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Ash Denbrough
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Dim 23 Aoû - 20:48
Ash Denbrough
“idk how to flirt, imma just stare at you until you marry me” & « Peur de rien. Parle pas trop vite. » Il le murmure avant de reculer, peine à avaler sa salive et s'humecte les lèvres en retour. Désinhibé, Denbrough en oublie tout ses petits principes bien pensés. Cette idée selon laquelle deux amis doivent rétablir une certaine distance de temps à autre, lorsqu'ils s'appellent Nieve et Ash, que leur proximité brouille ses ondes cérébrales. S'il sait toujours pertinemment à quel point mêler leurs espaces le déstabilise, la provocation est sans doute à la hauteur de sa tête brûlée. Un défi supplémentaire relevé sans se faire réellement prier, faut croire que la brune le connaît, et peut s'en vanter. L'une des rares à le cerner avec autant d'aisance, et ça lui fait bizarre, à imposer de la distance à nouveau, parfois, pour lui éviter de deviner sa prochaine remarque, ou une nouvelle expression sur son visage. Aime cultiver le mystère, n'empêche qu'il ne peut se résoudre à rester loin, pas quand sa présence est devenue si nécessaire durant cette dernière année. Va et vient, finit inévitablement par s'éloigner, abdomen tendu quand les mains s'attardent sur sa taille et que le tissu glisse sous les doigts de Nieve quand il lui échappe.

Le délire est insensé, mais il s'en fout. A appris à lâcher prise il y a un moment, grâce aux réunions interdites auxquelles il se mêle, à ces nuits rituelles qui emmêle les fils de son esprit et semblent rendre, pour quelques heures, la vie plus belle. A peur, peut-être, de ses agissements quand l'éthanol dissèque ses émotions, les laissent pulser sous le sourire et répandent ses pas dans une danse qui le ramène inlassablement à elle. Quand ce n'est pas elle qui s'en charge, Ash se voûtant pour passer sous ce bras qu'elle lui tend, à vouloir esquisser une révérence quand c'est son corps qui revient rencontrer le sien et qu'il fait moins le malin, d'un coup. Bras ballant le long du corps, le souffle court, il grogne et incline la tête en arrière en n'ayant de cesse de pester à sa remarque sur la chemise. « T'es juste jalouse, » Mais il se tait, brutalement, nuque contrainte de s'incliner, tempe à tempe improvisé et les mots de Nieve qui le flattent et manquent de le faire chavirer. Les mains, en retour, s'arriment à ses épaules, pressent sa peau en-dessous quand les lèvres s'égarent sur sa joue. « Rien, tu m'as démasqué, j'suis l'homme parfait. » Rétorque pour ne pas se débiner, loin de l'penser, plus garçon qu'homme et certainement bien loin de son idée de perfection. N'a simplement plus les mots, pulsation lancinante dans le poitrail et les lèvres asséchées à trop causer. Déphasé par tout ce que Nieve avance, ce qu'il songe entendre et le perturbe, songes balayés par l'idée que son esprit lui joue des tours, qu'il s'y méprend. Effrayé par cette aisance nouvelle, l'étreinte qu'elle lui offre et sa main à lui qui, en retour, glisse jusqu'à sa nuque, doigts enfoncés dans ses cheveux pendant qu'il l'écoute. Forcé de s'attarder sur la moindre syllabe quand le monde entier semble vaciller tout autour d'eux. « Ah bah d'accord Nieve se rebelle. Nieve veut que j'me prenne un sermon parental comme ça, vive la mauvaise influence. J'le savais que j'devais pas traîner avec toi, j'le savais ! » La pièce tournoie, lui semble-t'il, et les multiples urgences qui le saisissent le poussent bientôt à reculer, respiration coincée dan la gorge, doigts venant se mêler à ceux de Nieve, l'air soudainement grave. Parce qu'elle l'appelle Ashley, p'tetre, et ça le pique, ça le pique à vif, lui fait regagner un sérieux implacable. « D'accord, alors, suis-moi, Flores. » Formellement qu'il la somme de lui emboîter le pas, comme si ses doigts attachés aux siens n'suffisaient pas.

Et il s'approche des escaliers, de la musique encore plein les oreilles et l'empreinte du baiser de Nieve sur sa joue quand ses doigts lui échappent. Et le coeur pulse et lui envoie des milliards d'étoile derrière les yeux, le vertige conjuré par la main s'écrasant à intervalles irréguliers sur le mur. Il n'sait pas où il va, Ash, même s'il fait mine de. N'a de cesse de tirer sur sa cravate pour la laisser retomber en deux pans distincts autour de son cou, premier bouton qui saute et libère sa trachée. Mais il ne veut pas descendre, ne veut pas s'éloigner d'elle, alors il remonte, gravit les quelques marches quatre à quatre, pour fondre sur elle. « M'appelle pas comme ça, même pour rire. » Il le dit, Ash, main venant refermer la porte derrière eux pour éviter aux autres de profiter du spectacle, bien que tous bien occupés à d'autres choses. Et il tremble un peu, encore grisé par la danse et l'adrénaline qu'elle lui insuffle à chaque contact. Clair obscur rompu par les rayons lunaires découpant la fenêtre sur leur gauche. Y'a un truc irréel dans l'instant, à frôler son corps, baisser le front vers elle pour mieux la regarder droit dans les yeux. Et c'est peut-être pour ça qu'il le répète, Ash : « Même pas quand on est dans l'espace et qu'rien n'existe vraiment. »

L'odeur de Nieve est partout. Partout. Inscrite sous sa peau, même, il se dit. Et elle est belle, encore plus que d'habitude. Et ils sont dans l'espace, et c'est la plus belle des étoiles qui soit. Et il sait pas, sait plus, Ash, a le front qui vient se presser contre le sien quand la tête s'met à tourner, centre de gravité réinventé aux mains s'accrochant aux hanches de Nieve. « T'as peur de rien. Moi non plus j'ai peur de rien. » S'égare, Denbrough, front en caresse sur le sien.

Réalisera sûrement plus tard qu'il ne savait pas, avant, ce que c'était que d'embrasser. Jusqu'au moment où les lippes s'éprennent une première fois des siennes, contact bref, maladroit, complexe à assimiler. Babines encore entrouvertes, une expiration fébrile ricoche sur la bouche de Nieve, lui revient dans l'instant et lui donne envie, déjà, d'y retourner. Ferme les yeux, cette fois, Ash, sens emmêlés en revenant à l'assaut une seconde fois, et une troisième. Et puis, se perd sur sa joue, au coin de ses lèvres, sur sa tempe, même, à enfoncer ses mains dans son dos, jusqu'à ses omoplates, pour la rapprocher de lui, encore, même s'il a la cage thoracique qui va imploser d'un instant à un autre, et tout décimer autour d'eux. Restera rien, que le néant, dès qu'il arrêtera de goûter sa peau, c'est ce qu'il se dit, tant ça le chamboule. Et il n'peut plus s'arrêter, Ash, de répandre ses traînées de baisers à l'angle de sa mâchoire, et puis, enfin, après un temps de latence, à nouveau sur ses lèvres. Pas plus préparé qu'il y a une minute, malgré cette prudence soudaine à y revenir après songer s'être habitué. Foutaises rapidement réalisées, précaution qui n'fait pas long feu, pas quand il peine à retrouver le rythme de sa respiration, à l'embrasser encore, mains qui n'ont de cesse de s'accrocher à chaque parcelle qu'il trouve dans son dos, sur ses bras, sur sa taille. Pas prêt à réfléchir, pas prêt à y penser, s'attarde encore et toujours à découvrir la linéarité des commissures, d'abord, et puis le renflement encore sucré du dernier cocktail. Suffisamment enivré pour ne pas voir le temps passer quand, enfin, les lèvres osent, découvrent, s'emparent, respirent, adorent.
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Nieve Flores
Nieve Flores
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Dim 23 Aoû - 23:25
Nieve Flores

The first time that you touched me. Oh, will wonders ever cease ? Blessed be the mystery of love. « Ah bah d'accord Nieve se rebelle. Nieve veut que j'me prenne un sermon parental comme ça, vive la mauvaise influence. J'le savais que j'devais pas traîner avec toi, j'le savais ! » Elle roule des yeux, Nieve, sourire taquin qui s'attarde – et lueur de défi qui esquinte les mirettes, alors qu'elle rappelle Ash à elle d'un geste assuré. Plus assurée qu'elle ne l'a jamais été, auparavant, plus assurée qu'elle ne le sera probablement jamais. Alcool qui lui permet de s'élancer, de se rapprocher, de laisser glisser ses mains, ses lèvres, sans y laisser son âme.  « D'accord, alors, suis-moi, Flores. » Doigts toujours enroulés autour de ceux d'Ash, elle lui emboîte le pas sans demander son reste – sans le questionner à propos de ce qu'il veut faire, maintenant. Fière de son petit effet, elle se laisse guider jusqu'au moment où les mains se lâchent et qu'Ash s'égare sans Nieve.

A l'attendre, en haut des marches, à remarquer la cravate qu'il a pris soin de défaire lorsqu'il remonte vers elle, et qu'il ferme la porte derrière eux. « M'appelle pas comme ça, même pour rire. » Regard innocent qu'elle lui renvoie, menton légèrement relevé. Frisson qui la fait se tendre, à ressentir son souffle se mêler au sien. « J'fais ce que j'veux..et j'te comprends vraiment pas, c'est joli, ça, Ashley. » Pas sans savoir qu'il a son prénom en horreur, à visiblement s'amuser de cet effroi – le tout joliment flanqué d'un sourire fébrile. « Même pas quand on est dans l'espace et qu'rien n'existe vraiment. » Son front se plisse, alors qu'elle se rapproche. « C'est pas vrai. Tout existe dans l'espace, surtout toi et moi. » Genoux qui flanchent un peu, à plonger son regard dans le sien – à essayer de déchiffrer ce qui se passe derrière ces prunelles dans lesquelles son reflet lui est renvoyé.

C'est le moment qui reste suspendu dans les airs, le battement du palpitant qui semble rater – alors que le tempo s'accélère. « T'as peur de rien. Moi non plus j'ai peur de rien. » Front collé au sien, caresse qu'il lui octroie. Nieve a peur de comprendre, bouche sèche, tandis qu'elle se tend – et attend.

Accueille brièvement les lèvres d'Ash contre les siennes, sans réagir. Yeux ouverts, presque interdite, elle a l'impression que ses organes se liquéfient et se répendent à leurs pieds. Contact qui se brise aussitôt, alors que ses mains frémissantes se portent machinalement à la taille d'Ash, s'agrippent à la chemise. Lorsque les paupières du garçon se ferment, les siennes suivent la cadence, et elle ressent de nouveau ses lippes épouser les siennes. Frustration quand elle les sent s'éloigner, mais grognement étouffé par sa bouche qui lui revient une troisième fois. Mains qui glissent de sa taille jusqu'au bas de son dos, se collant tout à lui, tandis que les lèvres d'Ash quittent les siennes, encore tendues, encore quémandeuses, explorant sa joue, son cou, sa tempe – sa peau. Halète de le sentir si proche, se crispe sous ses baisers, se tend sous ses mains qui épousent son dos, ses omoplates. Des heures, elle pourrait rester. A se hisser parfois sur la pointe des pieds afin de capturer les lèvres d'Ash, à y revenir plus que nécessaire, à l'embrasser à son tour sur les joues et dans le creux de son cou. A faire glisser son souffle contre sa peau, à remonter ses mains le long de son estomac, de son torse, à les glisser derrière sa nuque. Nez qui hume son parfum comme jamais – sans retenue, à suivre simplement les battements désordonnés de son cœur, et son corps qui se presse plus que de raison contre le sien. Engourdie comme dans un rêve, état second qui l'enivre.

La fermeté des lèvres d'Ash est bien réelle, tout comme son propre ventre qui se crispe sous l'attente qui s'étire. Fougueuse car viscéralement amoureuse, en espérant qu'il ne se braque pas face à sa ferveur. Il n'y a plus aucune réserve dans ses gestes, mais bien le désir de lui montrer, à Ash, tout ce qu'elle ressent. Tous ses battements de cœur manqués, ou les regards en biais. Des attentes, des espoirs qui s'affaissent. Une histoire, la leur, qu'elle pense, alors qu'elle se défait de son étreinte et que ses doigts s'égarent dans ses boucles brunes auxquelles elle finit par s'accrocher. Alors, ce sont ses lèvres qui expriment tout ce qu'elle n'a jamais dit, en une danse agitée – alors que la tendresse du premier contact laisse place à une fièvre insidieuse qui lui crispe le ventre.

Nieve n'est pas certaine du temps qui passe, mais c'est essoufflée que ses lèvres abandonnent celles d'Ash. Mécontentement retranscrit dans un grognement raccourci, et dans l'éclat ivre de ses yeux aux cils qui papillonnent. Il lui faut tout le courage du monde pour ne pas y retourner, à le bouffer comme elle se plait à le faire. Et, elle est un peu abasourdie par cette situation dans laquelle elle vient de se mettre, de ce corps contre lequel le sien est pressé tout entier – et la désinvolture presque insolente qui franchirait ses lippes rougies, s'ils se faisaient interpeller à propos de leurs corps collés. Nieve qui observe le visage d'Ash, aux pommettes à damner un saint, et qui sent ses joues se farder de rouge sous la chaleur de son regard. Sa langue vient goûter sa propre lèvre inférieure, comme pour se tarir de la trace qu’a laissé les lèvres d'Ash. Elle ne peut pas calmer les battements frénétiques de son cœur, même si elle le voulait – peut pas s'empêcher de l'effleurer, d'apprécier la fermeté de son torse calé contre sa poitrine, et de leurs souffles qui continuent à se marier.

C'est le fracas des chaises, à l'intérieur, qui la fait esquisser un geste de recul. Air béat dont elle est incapable de se débarrasser, doigts toujours enlacés derrière la nuque d'Ash, dont les pouces glissent lentement de haut en bas de part et d'autre de sa gorge. Léger soupir d'abandon qui passe la barrière de sa bouche entrouverte. « La fête est finie, j'crois bien. » Silence qui s'étire, alors que ses doigts glissent le long de la tempe d'Ash. Il n'y a pas de meilleure vérité, pourtant, que ce qu'ils viennent d'échanger. Nez dont la pointe touche celle du garçon, avant qu'un éclat de rire ne vrille l'air et qu'elle n'enfouisse de nouveau son visage dans le creux du cou d'Ash. Odeur de sa peau dont elle s’imprègne, qu'elle ne veut pas laisser derrière, alors que ses doigts s'écartent et se glissent de nouveau dans ses boucles brunes. « Allez viens, Denbrough, avant qu'on n'se fasse harponner pour comportement indécent. » Elle s'écarte, démarche un brin chancelante, alors que ses doigts s’emparent de ceux de son vis-à-vis. Bien qu'elle conserve précieusement, peur de le laisser partir – peur d'avoir rêvé ce moment rien qu'à eux.

Phalanges qui s'entremêlent à celles d'Ash, tous les deux à rejoindre d'un même pas les dortoirs au pavillon Apollo, Nieve à se loger contre son épaule – corps qu'elle n'a pas envie de laisser derrière. Car c'est son nom que son cœur chante à chaque battement ; et que leurs baisers se rejouent en boucle sur ses yeux, sur ses lèvres, à l'intérieur de sa bouche. Sensation inédite qui se loge dans ses reins, tiraillement d'une douceur qu'elle pensait ponctuelle mais qui se prolonge sans s'arrêter.

Dortoir d'Ash qui se rapproche, et couloir désert qui la fait s'arrêter plus longuement devant la porte. « Je suppose que j'te dis bonne nuit ici, Ash. » Murmures étouffés alors qu'elle se hisse de nouveau sur la pointe des pieds, et embrasse le creux de son cou, la ligne de sa mâchoire et rejoint sa commissure. « T-tu regretteras rien demain, uh, s'il te plaît. J'crois que j'ai jamais autant voulu quelque chose » promesse qu'elle ponctue d'un baiser bref, contact qu'elle pourrait entreprendre tout le temps, partout – tout le temps. « j'crois que j'aurais voulu que tu m'embrasses bien plus tôt et j'sais-j'sais que, que ça va être différent, et que peut-être t'es pas prêt, ou t'as peut-être pas autant envie qu'moi. » Sa bouche se tend vers son oreille, alors que ses bras s'enroulent autour de la nuque du garçon, visage qui s'enfouit entre son épaule et sa gorge. « Mais j'veux pas que tu regrettes, ou que tu penses que..j'sais pas.. » elle sourit, laisse glisser ses lèvres sur la peau tendue. « parce que, moi, j'crois que j'ai jamais été si heureuse. Et j'veux pas que toi, tu sois triste. »

 
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Ash Denbrough
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Dim 30 Aoû - 15:00
Ash Denbrough
“idk how to flirt, imma just stare at you until you marry me” & Fonce, tête baissée. Baisers épars plantés à l'aveuglette sur son visage, à retracer du bout des lèvres ces lignes, ces angles déjà parfaitement mémorisés, jamais de cette façon, pourtant. Sitôt les mains de Nieve amarrées à ses hanches, Ash se sent pousser des ailes et récidive sans honte, sans hésitation. Encouragé par la tension qui gravite sous les doigts navigant sur son ventre, remontant sur son torse, tend le buste dans sa direction, quémandeur de ce contact à la saveur inédite. Presque surpris du désordre causé par les gestes de Nieve, l'expiration sursaute dans un soupir qu'il ne parvient à retenir. Tâche ensuite d'étouffer les prochains contre ses lèvres, à la serrer plus fort contre lui, main enfouie dans les longueurs brunes. Sensation d'être sur le point de chavirer quand le palpitant dégorge ses sentiments en autant de mots non prononcés, balais langoureux amorcé que rien ne saurait interrompre, pas même le besoin de respirer qui entrecoupe l'échange pour mieux plonger à nouveau. S'en fout, de se noyer, à mal caler sa respiration et à aggraver un peu plus encore la plénitude qui pousse contre ses côtes. Parce qu'il n'y a qu'eux deux dans l'espace, comme elle l'a souligné, ou comme il a voulu le comprendre, surtout. Et pour quelques minutes bousculant l'espace-temps, c'est tout ce qui compte, pour Ash. De conjurer le vertige alcoolisé en s'accrochant à elle, à ébouriffer cette chevelure soignée à force de retenir sa nuque de crainte, peut-être, qu'elle s'éloigne.

Il ne sait pas de quelle manière l'ultime baiser se rompt mais il lui faut bien quelques secondes pour réaliser qu'il respire fort. Trop fort. Se racle la gorge dès qu'il s'en aperçoit, à bomber le torse dans un étrange réflexe, et à relever un peu le menton. Comme si ç'allait lui redonner une contenance, un soupçon de sobriété. Les mains redescendent, fébriles, le long des bras de Nieve, s'attardent sur ses avant-bras, coeur battant à tout rompre contre sa poitrine. « Déjà. » Riposte, d'un air franchement déçu, trémolo enveloppant les syllabes quand Nieve lui caresse la tempe et désordonne encore un peu plus ses pensées. Il se demande si elle percute à quel point il lui est compliqué de causer, ne serait-ce que de formuler une phrase de plus de trois mots quand elle se tient si proche de lui, qu'son souffle lui chatouille les lèvres et qu'il meurt déjà d'envie de recommencer. Mais il ne sait pas trop si c'est correct, si ça se précipite de la sorte, d'ordinaire, alors, il se retient. Et quand Nieve se met à rire, il lui semble urgent de rire en retour, pour dépressuriser sa cage thoracique, à appuyer sa tempe contre la sienne, quand tout autour, les environs tanguent.

La proximité achève de lui sauter aux yeux une fois l'impulsion libérée, et il s'empourpre un peu, le garçon, recule en miroir et impose une certaine distance. Nécessaire, quand il a juste envie de secouer les jambes pour que son pantalon lui laisse un peu de lest. Essaye d'ailleurs de remuer vaguement son bassin, discrètement, de tirer sur le tissu, quand elle amorce quelques pas devant lui. « Ouais, faudrait surtout pas risquer ça. » Ironie perçant la voix, Ash la suit, guidé par leurs doigts entremêlés. Lieux abandonnés dans leur dos, ceux qu'il ne pourra plus jamais fouler sans que tout le ramène à ce moment qui semble déjà appartenir au passé. Il a pourtant encore sur la langue le goût de la sienne, son parfum imprégné partout sur ses vêtements, mais il est chamboulé, Denbrough. N'était pas préparé pour cet impact, ni pour le grand vide qui lui vient déjà, juste après, à mesure qu'ils regagnent le couloir des dortoirs. Bras passé autour de ses épaules pour la garder contre lui un peu plus longtemps, démarches vacillantes finissant par interrompre leur course, oublierait presque de s'arrêter devant la bonne porte si Nieve ne s'immobilisait pas la première. Un coup d'oeil jeté au numéro étincelant sur le battant et il ne peut qu'égarer un soupir de contrariété, bras passé derrière sa tête pour se grattouiller la nuque. Et toujours cette putain d'impression que d'ici quelques instants, tout va s'arrêter. Et Ash, il n'veut pas que cette nuit s'arrête. Surtout pas quand elle se remet à picorer sa peau et qu'il peine à déglutir, pomme d'Adam bloquée qui l'empêche de parler, de respirer, de tout. N'est pas certain de comprendre toutes ces craintes formulées, à gronder des « Mh ? Mh. », seules interruptions traversant ses cordes vocales tendues, baiser fugace qui s'envole sitôt posé sur ses lèvres. L'esprit totalement embrouillé, il doit se faire violence pourtant, persuadé qu'il s'agit d'un de ces instants où il s'agit avant tout de s'exprimer, de lâcher ne serait-ce que le minimum syndical mais surtout pas de la fermer. Et c'est un peu maladroitement qu'il amorce un : « Tu voulais que je t'embrasse avant, » S'étouffe dès que Nieve se rapproche, les bras ballant le long du corps parce que perturbé par cette nouvelle étreinte qu'il n'a pas vue venir, qu'il finit pourtant par lui rendre, nez enfoui dans sa nuque et bras enroulés autour de son corps.

Il peine à tout assembler, parce que ce qu'elle avance, il n'a sûrement pas été clairvoyant à ce sujet. Et il peine encore à bien comprendre tout ce qu'elle peut lui dire, d'ailleurs, presque persuadé de répondre à côté, sans que ça lui semble être un drame parce que de toute évidence, ils ont trop bu pour réussir à s'exprimer parfaitement. « Mais j'suis pas triste. » Proteste, Denbrough, à la serrer plus fort dans ses bras. « J't'aurais pas embrassé si j'voulais pas, tu m'as déjà vu faire un truc que j'veux pas, j'crois pas non. » Rigole même pas, le brun qui n'a de cesse de la retenir contre lui, si fort qu'il finit bien par devoir ancrer ses omoplates contre le mur pour cesser d'osciller d'avant en arrière. « Moi j'veux pas que tu m'dises bonne nuit. » Il grogne, s'enivre à même son cou qu'il respire, éclat soudain dans les prunelles quand il les repose dans les siennes, comme s'il venait d'avoir l'idée du siècle. « On fait tout c'que j'veux, mh ? » Et ça crépite de défiance et de malice au fond des prunelles sombres, clé extirpée de la poche arrière de son pantalon qu'il vient ériger entre eux, sous le nez de Nieve. « Moi j'veux qu'tu restes avec moi jusqu'à ce qu'il soit demain. » Parce que comme ça, rien peut changer. Rien peut changer si on passe d'aujourd'hui à d'main ensemble.

Et sur un accès de témérité, un bras toujours glissé autour de sa taille, il se met à essayer d'ouvrir la porte. Après une dizaine d'essais malheureux, ça finit par s'ouvrir sur la pièce sombre, nuit envahissant l'espace qu'il n'a jamais partagé avec quiconque. Et il se sent complètement con, une fois sur le seuil, Nieve à ses côtés, à détacher ses doigts pour fourrer sa main dans sa poche, d'un air pseudo-détaché. « Enfin voilà quoi c'est pas pire que chez ta grand-mère, j'dors par terre si tu veux. » Sauf qu'rien qu'à le dire, le sourire se met à grimper sur ses lèvres, encore, et encore, quand il recule dans son antre en continuant à la fixer. « Sauf si t'as peur que quelqu'un te trahisse et balance que t'as pas dormi dans ta chambre, quoi. » Haussement d'épaule, les mains bien enfoncées dans ses poches. Aussi terrorisé qu'enthousiasmé à l'idée de braver le règlement d'une manière jusqu'alors inexpérimentée. Cap ou pas cap, Nieve ?
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Nieve Flores
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Dim 30 Aoû - 18:32
Nieve Flores

The first time that you touched me. Oh, will wonders ever cease ? Blessed be the mystery of love. La peur gargouille dans le creux de son estomac. A ne pas savoir de quoi demain sera fait, à essayer de repousser les craintes qui l'assaillent en pagaille ; parce que souhaiter bonne nuit à Ash, reviendrait presque à lui faire ses adieux. Elle le sent imprimé sous sa peau, dans l'étau de sa gorge, sur le rebord de la langue. Dans une torpeur inédite, où l'alcool se mêle aux battements désordonnés du cœur, alimentés par le tiraillement qui se produit dans son bas-ventre. Elle prend son mal en patience, toutefois, à se serrer plus fort contre Ash, le nez écrasé contre son torse qui remonte doucement jusque dans le creux de son cou. Embrasse la peau qu'elle trouve, doigts arrimés à sa taille qu'elle ne parvient pas à lâcher. A deux doigts de filer ses phalanges fraîches sous le tissu froissé, mais s'en garde – accrochée à la chemise jusqu'au moment où la séparation sera de mise. « Tu voulais que je t'embrasse avant, » Mais il s'arrête – s'en étoufferait presque, et Nieve se tend, pourtant consciente d'avoir tout fait pour le lui montrer. « J'ai jamais été subtile, Ash. » Qu'elle rouspète – à se remémorer toutes les fois où sa joue a rejoint l'épaule du garçon, à le toucher, à lui faire sentir sa présence dans ses moindres recoins. Et l'été qui vient de passer, à avoir essayé de l'embrasser – mais les rejets, s'ils en sont, sont passés sous silence. Lippes bien scellées sur les petits morceaux de cœur qu'elle a pris le parti de laisser derrière.

Parce que ça, ce qu'ils ont là, c'est mieux que tout ce qu'elle a pu s'imaginer – spécialement la nuit tombée, chez sa grand-mère, à le savoir parfois dans le lit ou sur le sol. A se demander ce qu'aurait été sa réaction si elle avait pris son courage à deux mains. Ou à New-York ; si elle avait suivi son besoin pressant de le rejoindre dans sa chambre, à lui. « Mais j'suis pas triste. » Nieve relève ses yeux sombres, et se sent submergée par une vague de soulagement – qui se lit dans son visage détendu, et dans l'étreinte féroce qu'elle lui octroie maintenant.  « J't'aurais pas embrassé si j'voulais pas, tu m'as déjà vu faire un truc que j'veux pas, j'crois pas non. » Arque un sourcil en réponse, trébuche sur les mots qu'elle essaie de prononcer. « J'sais pas, ça, Ash. Tu m'as pas l'air trop enthousiasmé par ton club de théâtre, hein, et t'y es depuis longtemps. » S'humecte la lèvre inférieure, afin de se reprendre – mais ça ne marche finalement qu'à moitié, surtout lorsqu'elle sent le visage d'Ash dans le creux de son cou. Respiration qui glisse le long de sa peau, surprise par le soupir qui passe ses propres lèvres. « Moi j'veux pas que tu m'dises bonne nuit. » Qu'il grogne, alors qu'elle incline légèrement la tête en arrière, paupières qui luttent pour ne pas se fermer, lèvres pincées afin que les frissons qui picorent sa nuque ne se matérialisent pas entre ses lippes en un soupir d'abandon.

C'est un grognement bloqué dans la gorge qui l'étouffe, lorsqu'Ash se redresse et plante ses yeux dans les siens. S'en sentirait presque rougir, à remarquer l'éclat inhabituel qui s'est logé dans ses prunelles. « On fait tout c'que j'veux, mh ? » Sans un mot, elle acquiesce, paupières qui battent en cadence alors qu'il extirpe ses clefs de chambre de sa poche arrière. « Moi j'veux qu'tu restes avec moi jusqu'à ce qu'il soit demain. » Dents qui s'enfoncent machinalement dans sa lèvre inférieure, pommettes rosies – et yeux brillant d'un éclat semblable au sien. Se rapproche de lui, alors qu'il a son bras enroulé autour de sa taille, à rire de ses tentatives infructueuses. Porte qui reste définitivement close. « T'as peur que je m'envole, c'est ça ? » Elle raille – mais ressent la même chose. Crainte qu'Ash lui échappe une fois le matin venu, et le petit-déjeuner passé.

Porte qui s'ouvre enfin, obscurité dont ses yeux s'habituent. Plantée dans l'encadrement de la porte, alors qu'Ash s'éloigne, pour mieux se positionner au sein de la pièce. « Enfin voilà quoi c'est pas pire que chez ta grand-mère, j'dors par terre si tu veux. » Rire qui l'étrangle. « N'y compte pas. » Grogne Nieve, en fermant la porte derrière elle, et en glissant ses doigts sur l'interrupteur. Immédiatement aveuglée par la lumière qui envahit la chambre, lorsque la voix grave  d'Ash lui résonne dans les oreilles. « Sauf si t'as peur que quelqu'un te trahisse et balance que t'as pas dormi dans ta chambre, quoi. » Ouvre une paupière, puis la seconde. Le considère de ses yeux trop grands, fantôme d'un sourire se démêlant au coin de ses lèvres. Pointe de la chaussure qui se cale contre l'arrière de l'autre – en enlève une, puis la deuxième Doigts qui s'attaquent maintenant à sa cravate, regard rivé vers cette silhouette qui la fait encore chavirer. Elle sent ses jambes frémir, et une chaleur inconfortable, car frustrante, qui se loge dans son ventre remonte incendier les joues. Danse folle qui se déroule dans son corps, dans les chairs. N'y comprend plus rien – ne sait plus ce qui est douloureux de ce qui est grisant. Les deux en même temps, peut-être. Sûrement. « J'croyais que t'avais compris que j'avais peur de rien, Ash. » Répète Nieve, nez froncé, en pliant sa cravate, la posant délicatement sur le rebord d'une chaise. « T'as pas peur qu'on se fasse choper, toi ? » Lui demande-t-elle, la voix vibrante à mesure qu'elle se rapproche. « Qu'est-ce qu'ils diraient tes parents, s'ils savaient que tu étais avec une fille dans ta chambre ? » Index qu'elle tend, et enfonce dans le ventre d'Ash. A l'interroger de son regard faussement candide. « Peut-être que c'est toi la mauvaise influence, Ashley. » Alors que ses mains se saisissent des deux pans de cravate, entourant lâchement la nuque du garçon, et qu'elle la lui retire.

Avant de le contourner, s'asseyant sur le rebord du lit, à tester les ressorts et à attraper la manche d'Ash pour qu'il la rejoigne. « Ton lit est beaucoup plus confortable que le mien, dis. C'est pas juste. » Râle-t-elle en s'éloignant du rebord, à faire grincer le sommier sous son poids tandis qu'elle rejoint le centre du lit, jambes nues étendues, et air vaguement déphasé. Doigts qui se tendent, et glissent dans les boucles brunes du garçon. « T'as quelque chose pour moi, pour dormir ? j'suis pas contre arborer ton meilleur caleçon. » Se laisse tomber en arrière, soutenue par ses avant-bras repliés. A le regarder, à résister au besoin pressant de l'embrasser jusqu'à en avoir les lèvres engourdies. La sensation est inédite; parce que trop consciente de l'avoir à proximité, dans une situation qu'ils n'ont jamais abordée ensemble jusqu'alors. Elle prétend être à l'aise, et peut-être l'est-elle réellement - mais elle ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Ne sait pas ce qu'il recherche. Ce qu'il veut. Elle voudrait qu'il le lui dise.


 
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Ash Denbrough
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Jeu 3 Sep - 20:29
Ash Denbrough
“idk how to flirt, imma just stare at you until you marry me” & Pas subtile ? Il a du mal à y croire. Parce qu'il y en a eu quelques-unes, des filles peu subtiles, l'genre de celle qui l'a eu par surprise y'a deux ans en collant sa bouche sur la sienne avant qu'il le recule précipitamment, et s'encastre dans un mur. « Euh, bah si, t'as été subtile j'crois, plus que tu l'crois. » Il le lâche sérieusement, sans moquerie aucune. Sans doute que c'est lui, surtout, qui n'a rien vu parce qu'il ne voulait rien voir. Qui a détourné les yeux dès qu'elle le regardait un peu trop longtemps, qui a passé un bras amical autour de ses épaules et écrasé son front contre son torse quand elle se tenait trop près. Mais il n'est pas enclin à le reconnaître, tout bouleversé qu'il est par ces initiatives qui s'enchaînent sans être calculées. Effarant à quel point ça lui semble simple, là où il s'en est toujours fait une montagne. A toujours songé que c'était lui qui avait un problème, à ne pas réussir à se lâcher là où d'autres ne réfléchissaient guère en s'emmêlant les uns avec les autres. Toujours un peu en retrait, à laisser ses prunelles vagabonder en devinant les couples avant qu'ils ne se forment. Regard attentif aux baisers échangés sans que tout un plan ne semble avoir été élaboré en amont. Aux mains se liant, aux corps se collant, aux regards se répondant d'un même éclat qu'il peinait à comprendre. Peut-être qu'il n'y a qu'avec Nieve que c'est simple, finalement. Qu'il est tout à fait normal, comme garçon, avec elle, et elle seulement. Et ça le rassure autant qu'il se tétanise dès que ses lèvres flirtent avec son cou ou que ses grands yeux se reposent dans les siens, par intermittence. Emporté par la sensation d'être doté de capacités jusqu'alors abandonnées à d'autres plus téméraires, plus doués, il se laisse griser par les sensations qui affleurent la surface de sa peau dès que celle-ci entre en contact avec celle de Nieve. Qu'ce soit un bout de menton posé sur son épaule, son nez et ses lèvres remontant contre sa jugulaire, ses doigts glissant sur ses épaules, ses bras, ses mains. « Arrête, j'aime bien l'théâtre. Quand tu viens au spectacle de fin d'année. J'aime bien. » Il grogne, bourru aux gestes tendres qui s'égarent en caresse entre les omoplates de sa belle. Avoue plus qu'il ne le dira jamais, à quel point ses pensées s'orientent sur elle à chaque répétition, à ce qu'elle pourra penser de ses numéros.

« Bah ouais, peut-être. » Redresse la nuque et plante un regard en biais dans le sien quand elle le cherche, à mettre encore plus de temps à trouver le chemin de la clé dans la serrure. Elle n'a sûrement pas tort. Crainte de voir l'instant disparaître et n'être relégué qu'au rang de souvenir déjà moins vivace, il s'énerve un peu plus encore sur la porte jusqu'à ce que le mécanisme cède. Coeur qui tressaute et cogne contre son estomac en avançant dans son antre, quand Nieve affirme qu'il n'est pas question de séparer les couchages. Et il n'a jamais dormi avec aucune fille, à part p'tetre gamin, sous une tente avec sa meilleure amie, bien isolé dans un sac de couchage. Là, y'a pas de barrière de sécurité, pas de possibilité de tracer un fossé au milieu du lit qui sera sûrement bien trop étroit pour deux. Pas conçu pour ça, devait pas l'être, pas le genre de l'académie de favoriser ce genre d'écart. Et à nouveau ça pulse en adrénaline ravageuse, l'idée d'être en train de braver le règlement d'une manière inédite, et y'a sûrement un crépitement malicieux qui revient hanter ses yeux.

Peut-être que c'est l'alcool ou l'inexpérience, mais il sait pas s'il doit détourner les yeux quand elle ne fait que retirer ses chaussures, et puis, sa cravate. Ne sait pas ce que ça annonce pour la suite et sent déjà ses joues s'empourprer. Alors il retire les siennes en parfait miroir, comme si ç'allait apaiser le feu qui lui ravage la chair. « Pourquoi j'aurais peur. » Et ça s'étrangle un peu quand elle se rapproche, le kidnappe par la cravate et qu'il peine à déglutir. Pouls en chute libre dans l'attente de ce qui pourrait suivre, besoin de meubler et de laisser le son de sa voix couvrir les battements erratiques du myocarde : « Peut-être qu'on rivalise de mauvaise influence. » Le lui accorde, bref haussement d'épaule peu décontracté pourtant, avant de reprendre, quand elle recule : « T'as encore plus envie d'emmerder mes parents qu'moi, non ? Ils t'ont marquée à ce point ? » Narquois qui souligne que pour la deuxième fois, la belle les remet sur ce tapis où ils n'ont rien à faire. Mais il n'est pas d'humeur à la piquer davantage, garçon docile qui s'assied au bord de son propre lit, à peine sur une fesse, comme si partager ce territoire allait le foutre en syncope s'il ne prend pas le temps de s'habituer. Un peu comme ce que lui ont toujours dit ses parents, avant de se jeter à l'eau. Il faut d'abord que tu t'habitues, Ashley. Et comme si Nieve le sentait, ce sont d'abord ses doigts dans sa nuque et ses cheveux qui lui laissent le temps de prendre la température, et d'éviter de boire la tasse. « C'est pour te donner envie d'y rester, ça. » Sait pas à quel moment il se sent vaillant au point de lancer ça, quand ça sonne pas du tout comme il le songeait. Et il ne lui en faut pas plus pour se relever et se planter debout au pied du lit. Pour le mieux sans doute, quand Flores s'étend comme une sirène - dans l'imaginaire d'Ash - et lui réclame un vêtement. Pourrait se mettre à bégayer, donc se décide à sceller ses lèvres sur des mots maladroits qui ne sortent pas.

Et il s'éloigne un peu, sous la lumière dorée qui éclabousse la pièce et ne lui offre aucune ombre dans laquelle se cacher. Fais comme d'habitude, quand tu vas te coucher. Petit amas de pensées motivationnelles, les doigts s'affairent à déboutonner la chemise en lui tournant le dos, avant de la plier bien soigneusement pour la laisser rejoindre leurs cravates. L'air de rien - ou presque - il se met à farfouiller dans son armoire pour en sortir un t-shirt ample, suffisamment pour la couvrir au maximum, ce qui semble raisonnable, là tout de suite, pour s'calmer. Et puis un caleçon sobrement noir, et il se retourne, torse nu, à venir tendre le bras dans sa direction pour lui livrer son dû. « Tiens, ça devrait t'arriver aux chevilles. » Peut pas s'en empêcher, brin de sourire aux lèvres et tête qui tourne, en s'éloignant de deux ou trois pas pour la laisser se changer. En profite pour retirer son pantalon, non sans sautiller d'un pied à l'autre en peinant à conserver son équilibre, à se rattraper contre le mur en pivotant de moitié. Regard qui malgré lui entrevoie des étendues de peau nue et il étouffe un grognement, Ash, à se redresser en lui tournant parfaitement le dos cette fois, les mains sur les hanches, à fixer un point droit devant lui comme un capitaine analysant l'horizon. En l’occurrence, un mur désespérément blanc. « C'est bon t'es pas toute nue ? » Et putain, rien que de le dire, toute nue, ça lui fait mal dans le ventre. « Bon. » D'une initiative soudaine, il se décide à éteindre la lumière. Obscurité totalement tombée sur eux, c'est à tâtons qu'il regagne lentement le lit, chemin déjà mille fois parcouru avec les sens aux abonnés absents, tâche pour une fois de ne pas se vautrer sur le plumard, de peur de rencontrer sa peau de manière prématurée.

Sûrement que ça dérape pourtant et que sa cuisse rencontre la sienne, qu'il range immédiatement en pivotant sur le dos, yeux fixés au plafond la pénombre. « J'avais jamais vraiment embrassé quiconque avant toi. » Il le dit un peu rapidement. Parce qu'il ne sait pas vraiment ce qu'elle attend, elle non plus. Que c'est sa manière prudente, à lui, d'avouer qu'il n'a rien d'un tombeur, rien d'un mec expérimenté, et qu'il n'a vraiment pas l'habitude de ramener des filles dans son lit, d'ordinaire.
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Nieve Flores
Nieve Flores
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Ven 4 Sep - 20:03
Nieve Flores

The first time that you touched me. Oh, will wonders ever cease ? Blessed be the mystery of love. « T'as encore plus envie d'emmerder mes parents qu'moi, non ? Ils t'ont marquée à ce point ? » Nieve roule des yeux en réponse, prête à s'échouer sur le lit qui, au milieu de cette torpeur sensorielle, semble l'appeler. « Ils sont gentils, j'les aime bien moi. » Réfléchit quelques secondes supplémentaires – essaie d'aligner les mots en une phrase qui aurait un peu de sens. « Mais, j'sais pas. Je pense pas qu'ils seraient très contents de savoir qu'on s'apprête à dormir dans la même chambre, dans le même lit, » Nieve hausse les épaules, en désespoir de cause. « ma grand-mère serait pas ravie non plus, t'sais quoi, mais j'm'en fiche. Ils sont pas là. » Elle dégobille les mots, les fait s'entrechoquer les uns contre les autres – mais l'honnêteté est un étendard qu'elle brandit, sans ménagement, qu'il y ait de l'alcool sur le bout de sa langue suffocante ou non.

Étalée de tout son long sur le plumard, à laisser ses doigts naviguer dans les boucles brunes, à taquiner l'arrière de la nuque d'Ash, à se sentir partir rien qu'à l'effleurant. « C'est pour te donner envie d'y rester, ça. » Le cœur saute, sous ce qu'elle croit comprendre. Mais le garçon est si rapide à se relever, qu'elle pense avoir rêvé. « C'est réussi. » Lui répond-elle, d'un ton léger, alors qu'elle commence à paniquer. Tu me rends nerveuse, Ash. Et c'est grisant, autant que c'en est fatiguant. « J'sais même pas comment on va faire pour tenir à deux dans ton lit, ceci dit..va falloir se serrer j'suppose. » Et les mots dégringolent d'entre ses lèvres, et ça lui tord les entrailles que de dire des trucs qu'elle ne devrait clairement pas aligner maintenant.

Nieve se glisse du centre du lit jusqu'à son rebord, pose ses pieds sur le sol frais, essaie de ne pas épier les moindres mouvements d'Ash – mais, son estomac se crispe lorsque la chemise quitte le corps, et que les muscles de son dos se tendent imperceptiblement. Menton légèrement relevé, comme hypnotisée par cette vision qu'elle n'aurait jamais imaginé pouvoir admirer dans un contexte si intime, Nieve se mord la lèvre inférieure afin de reprendre un peu de contenance. A deux doigts de se fendre la peau sous la pression qu'elle s'inflige, joues déjà rosies lorsqu'il se retourne – et qu'elle se surprend à abaisser ses prunelles de ses clavicules, à son torse, jusqu'à son ventre. Elle se souvient de ces longues journées d'été, où elle pouvait l'observer à sa guise, sous le soleil brûlant – les yeux toujours bien dissimulés derrière des lunettes de soleil. Nieve se demande quelle légitimité elle a, au fond, que de pouvoir l'observer à s'en faire mal aux rétines – avant de se souvenir que ses lèvres ont le goût des siennes, saveur perpétuelle imprimée à la surface et au-delà.

Pensée amplement suffisante, alors que les yeux se relèvent et s'accrochent aux siens. « Tiens, ça devrait t'arriver aux chevilles. » Elle tend les mains, et scrute l'accoutrement qu'il lui donne d'un œil faussement sérieux. « Fallait me le dire si tu voulais que je dorme dans un habit de nonne. » Lui rétorque-t-elle, en commençant à déboutonner sa chemise. Doigts fébriles qui ne parviennent à expulser la prise qu'après la seconde ou troisième tentative – rarement la première. Prunelles qui longent la colonne vertébrale d'Ash, kilomètres de peau lisse et nue qui s'étendent à perte de vue. Ce n'est que lorsque le garçon commence à gesticuler, se débattant d'un pied sur l'autre afin d'enlever son pantalon, que Nieve prend le parti de l'imiter et fait volte-face. Douloureusement lucide de ce qu'il y a dans son dos, alors qu'elle laisse glisser le tissu blanc le long de ses bras, puis qu'elle s'empresse de plier avant de le foutre en vrac sur une chaise. Dégrafe son soutien-gorge, et accélère l'allure maintenant que sa poitrine est libérée. Jupe et sous-vêtement qui rejoignent le sol à une vitesse folle, tandis qu'elle se débat avec le t-shirt qu'elle essaie d'enfiler d'une main.

« C'est bon t'es pas toute nue ? » Ash l'interpelle. Nieve glapit, alors qu'elle se perd à force de manipuler le tissu dans l'urgence d'une situation qui pourrait rapidement déraper. « Attends, attends deux secondes » avant d'introduire ses pieds dans le caleçon, de se courber en deux pour l'agripper et de le remonter jusqu'au nombril. Transfert les vêtements du sol jusqu'à la chaise, dissimulant les sous-vêtements sous jupe et chemise. « Bon. » Coup de glas qui sonne le moment où Nieve soulève le drap et se glisse dans le lit, à se mouvoir jusqu'à l'autre extrémité du matelas. La pièce plonge dans l'obscurité, et ses paupières se ferment machinalement, alors qu'elle entend Ash réduire à néant les quelques mètres qui les séparent.  

Cuisses qui se touchent, chaleur de sa peau contre la sienne – contact qui se rompt dès qu'Ash bascule sur le dos, rapidement imité par Nieve. Yeux rivés vers le plafond, sol qui semble se mouvoir sous le lit. Nieve croise ses doigts sur son ventre, mains qui se soulèvent et s'affaissent au gré de sa respiration. « J'avais jamais vraiment embrassé quiconque avant toi. » Ash est le premier à briser le silence. Révélation à laquelle Nieve répond par un gloussement, qui s'extirpe de ses lèvres sans qu'elle ne s'y attende. Son esprit est encore pétillant de tous ces cocktails, et ses membres sont délicieusement engourdis, cœur qui palpite à mesure que le temps passe. Étrangement consciente de tout – de ce corps avec lequel elle partage ce lit, et de la respiration d'Ash qu'elle parvient à entendre dans la pénombre. « Et, alors ? Verdict ? Traumatisé par l'expérience, ou c'est quelque chose que tu veux maintenant pratiquer tous les jours, à partir de ce soir ? » Se tourne complètement sur le flanc, vers Ash, bras replié callé sous sa joue – alors qu'elle pose prudemment son autre main sur l'épaule nue du garçon. Ne la laisse pas vagabonder vers d'autres territoires inexplorés, craint même de le brusquer à effleurer la peau, bien que celle-ci soit à proximité – et que le contact soit plus ou moins familier. « J'suis contente que tu m'aies demandé de rester, » Doigts qui vont et viennent sur l'épaule, alors qu'elle plisse les paupières et essaie de discerner le profil du garçon dans la nuit. « et j'ai jamais vraiment embrassé quiconque avant toi non plus. » Se racle la gorge, étau d'acier qui commence à se faire sentir, tandis qu'elle peine à déglutir.

Pose ses lèvres contre l'épaule sur laquelle la main se perd en caresses, et étouffe les mots qui suivent sur la peau tiède contre laquelle ses lippes s'animent. « J'aime être ici, être avec toi. J'ai l'impression d'avoir..besoin, que tu sois là, parfois. J'sais juste que ça fait mal quand t'es pas là. » Elle lui embrasse l'épaule, puis essuie l'empreinte de ses lèvres d'un mouvement de pouce. « Et j'aurais jamais cru que..je pensais que j'avais aucune chance. » La voix baisse. Elle s'empourpre, remercie le ciel pour les ténèbres. Elle s'emporte, elle le sait. Ne sait pas si son discours a du sens ; mais Nieve, elle, parvient à en voir. « ..et juste savoir que j'en ai une, ça m'va. Ce que j'veux dire c'est que..on a pas à faire quoi qu'ce soit, tu sais, ce soir..ou demain..ou dans une semaine. On a rien à prouver à personne, » elle s'humecte les lèvres, commence à avoir la bouche sèche. « ..et ça veut vraiment pas dire que j'en ai pas envie..genre vraiment pas, Ash. Mais j'pense aussi,..qu'on a tout le temps du monde. » Finit-elle d'une voix basse, frémissante sur la langue. Lâche l'épaule et bascule de nouveau sur le dos, recroise ses doigts sur le ventre, fantôme des mots prononcés vibrant encore dans la bouche scellée. Si elle est là, s'il est là, alors rien ne peut changer demain. Et la peur la meurtrit un peu, malgré ses grands discours, et son ton qui se veut faussement rassurant – parce que l'inexpérience va de paire avec les doutes qui affluent. « ..ou peut-être que j'ai trop bu, que la terre a plus trop d'sens, et que je dis n'importe quoi. »


 
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Ash Denbrough
Ash Denbrough
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 oh, to see without my eyes (ash)
Dim 27 Sep - 11:23
Ash Denbrough
“idk how to flirt, imma just stare at you until you marry me” & Tant et si bien obnubilé par sa propre nervosité qu'il ne voit guère la sienne. Se l'imagine sereine, à ne rien deviner des gestes empressés et des ondes fébriles qui roulent sous ses muscles en parfait miroir, à mesure qu'ils se déshabillent. L'anxiété le gagne, comme souvent, siphonne toute tentative de raisonner et égratigne la clairvoyance habituelle - si celle-ci s'applique à Nieve, extra-terrienne dont il ne décrypte que partiellement les sentiments. Alors, il s'éloigne et se protège de ses propres craintes, du regard transperçant de la brune, en lui tournant le dos. Prétend vouloir se la jouer gentleman, mais la vérité, c'est sans doute qu'il se cache un peu, Ash. Alcool déliant les traits, minutes à cesser d'arborer le simulacre d'un masque de confiance tant qu'il se tient détourné. Vague de panique qui fronce les sourcils et lui tord les lèvres, sait pas dans quelle situation il les a foutus, tous les deux, mais c'qu'il sait, c'est qu'il ne maîtrise absolument rien. Denbrough qui ne sait absolument pas ce qu'il s'apprête - ou non - à initier, ni si c'est ce que Nieve peut attendre, s'il risque de la décevoir en n'étant pas à la hauteur. Un peu con, d'ailleurs, de s'imaginer une jauge de réussite quand il n'a aucune idée de la manière dont il devrait s'y prendre, s'il décidait de se montrer entreprenant. En a entendu parler les potes, pourtant, plus qu'il ne le faudrait sans doute, toujours à fanfaronner sur le nombre de conquêtes et puis, la fréquence avec laquelle ils se retrouvent, et plein d'autres détails qui n'ont jamais vraiment intéressé Ash. Il se demande, pris d'un regret subit, s'il n'aurait pas mieux fait d'écouter pour de vrai, à l'époque, quand les autres étalaient leur tableau de chasse et ne lésinaient pas sur des comptes-rendus relatant leurs prouesses - un peu trop pour êtres crédibles, mais qu'est-ce-qu'il en aurait su ? P'tetre que ça l'aurait aidé à connaître la prochaine étape, là, tout de suite. Ce serait sans doute plus simple s'il était certain des intentions de son amie, qu'il sent gesticuler sur le matelas, quelques pas à l'envers de son échine. « Même en habit de nonne, tu m'empêcherais de réfléchir. » Tête qui tourne avant qu'il ne s'aperçoive qu'il se met désormais à formuler ses pensées à haute voix. Celles qui devraient pourtant rester sagement cloisonnées sous ses tempes désorientées. Un soupir lui échappe et la suite n'est qu'un amas de mouvements dans l'obscurité, à la rejoindre en tâchant de se montrer moins maladroit, le ventre en proie à la plus profonde indécision.

Protestation entravée dans un grognement réprobateur quand Nieve se met à glousser à l'aveu. Peur, d'un coup, qu'ça lui semble drôle, drôle à se moquer, parce que pour bon nombre de leurs comparses, à dix-sept piges, la révélation frôlerait presque la bonne blague. Mais il ne rit pas, assume en serrant les mâchoires même si dans l'noir, elle ne peut pas la voir, sa gueule résolue à ne pas se décomposer. N'a pas eu envie d'embrasser quiconque avant, voit pas pourquoi il s'y serait adonné, quand ça ne lui semble évident qu'avec elle. Voile levé une fois désinhibé, moins opaque à l'égard de ses propres envies, ça se radoucit dès que la plaisanterie s'avère plus agréable à entendre qu'escomptée. « Complètement traumatisé, dès l'aube j'entreprends une thérapie à ce propos. » Langue qui claque et petit rire qui s'emmêle aux derniers mots, comme s'il avait une seule chance d'être crédible, après l'avoir dévorée de la sorte. Et ça se tord dans l'abdomen à cette réminiscence soudaine, gorge tendue qui peine à déglutir, surtout quand les doigts de Nieve se font caresse à son épaule. « Ah ouais. » Autant un constat qu'une requête, souffle rauque qui merde sur les cordes vocales au moins aussi tendues que tout autre muscle de son corps. La chaleur lui semble étouffante pour une nuit de septembre, presque prêt à bondir hors du lit pour ouvrir les fenêtres en grand, extirper ce grand torse dont il ne sait que faire dans l'embrasure et laisser l'air frais cingler sa chair. C'que dit Nieve le rassure et l'effraie, quand il ajoute, à son tour : « Bah, alors, j'espère que c'était à la hauteur de ce que t'attendais. » Parce qu'il lui semble que c'est assez commun, de se faire tout un foin de ce à quoi pourrait ressembler le premier baiser, le vrai. Et s'il ne s'en est pas vraiment préoccupé jusqu'alors, ça le titille désormais, de s'interroger à propos de celui-ci. S'demande s'il a plu à la belle autant qu'à lui. Plein de choses qui se mettent à creuser ses méninges, sitôt balayées par de nouveaux mots, graines que Nieve plante dans sa tête et qui ne demandent qu'à y fleurir. Sans doute les cocktails jouent-ils dans la langueur soudaine qui le saisit, au gré des mots et des caresses, de ce baiser qui s'égare sur son épaule et lui arrache un frisson. Curiosité certaine à l'égard de ce que son amie commence à énoncer, même si ça s'emmêle, sûrement que malgré tout, il entend, il comprend, à moitié, mais quand même. Trop habile, Ash, pour enterrer ses propres émois, surtout ceux éprouvés à son contact, pour s'être posé autant de question. N'empêche que ça le captive, de l'écouter en parler, de réaliser l'étendue de sa propre ignorance. « J'sais pas si c'est une chance. » Les joues en feu, un nouveau rire extirpe le malaise hors de ses lippes. N'aurait jamais pensé entendre ce genre de ce discours, le songeant réservé à d'autres, d'autres plus avenants, plus aimables, sans doute le genre de personne que devait être son frère aîné, qu'il se dit. Peine à imaginer que Nieve, Nieve Flores, puisse s'épanouir autant à son contact.

Et il se souvient, Ash, de la douleur lancinante née dans sa poitrine la première fois qu'il l'a vue, celle qui n'a fait que s'accroître depuis. Celle qui lui a foutu les jetons, lui laissant craindre une crise cardiaque, avant qu'il ne finisse par s'y acclimater, l'apprécier, même. Même quand ça le prend par surprise parfois, battement manquant sous les côtes en l'observant courir sur la plage, manger ses céréales et le regarder de ses yeux encore gonflés de sommeil, déambuler en accrochant tous les rayons solaires, ou encore, en la serrant dans ses bras. Pour la première fois, il essaye de l'accepter, ce pincement terrible au fond de lui, canalise sa respiration emmêlée par les paroles rassurantes qui s'immiscent à son oreille. Et il réalise, Ash, soudainement, qu'ça n'fait pas mal. Pas mal du tout, quand les muscles acceptent de se relâcher, qu'il s'autorise à respirer. « Tout l'temps du monde. » Il répète, comme un soulagement. Et à peine Nieve se détache qu'il se rapproche, à son tour. D'une impulsion, il pivote sur le côté, et ses bras s'enroulent autour d'elle, sans préambule. Et il l'attire à lui, tout contre lui, emmêle leurs jambes quand il se retrouve, il ne sait de quelle manière, à la surplomber, le nez perdu dans son cou et ses mains contre ses omoplates. Sa manière de lui témoigner que c'est réciproque, même si le vocabulaire vient trop souvent à lui manquer quand il s'agit de puiser dans ses sentiments, et de les exprimer. Alors, pour quelques secondes, quelques minutes, c'est l'étreinte qui s'éternise, les baisers qu'il égare sur sa clavicule, dans son cou, les soupirs qu'il laisse s'échapper à mesure que le poids abandonne sa poitrine.

« J'veux qu'tu partes jamais. » Mots qui s'entrechoquent dans le silence. « C'est toi mes meilleurs moments. » A l'aveugle qu'il se redresse un peu, à ne distinguer que sommairement ses contours, à venir dégager patiemment les mèches qui s'emmêlent de part et d'autre de son visage. « J'veux bien t'embrasser tous les jours si tu l'veux aussi. » Grisé par l'alcool, ça se formule comme ça l'peut, à ponctuer ses mots d'un sourire spontané, lèvres venant s'écraser sur le bout de son nez en calculant mal son cou, avant de revenir ricaner dans le creux de son cou. « Et pour l'reste, on a l'temps, ouais. Même si j'te l'dis, ça m'bute que tu sois dans mes vêtements. » Et il grogne, Ash, parce qu'il en a marre de tout énoncer sans réfléchir, à se redresser à nouveau même s'il ne la voit pas vraiment. « Enfin j'veux dire, pas parce que j'veux pas t'les prêter. » Et il grogne encore, à revenir se cacher dans le creux de sa nuque, décider d'y rester jusqu'à ce que mort s'ensuive.
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