— jeudi, 21h30 l'entraînement se termine dans une fatigue générale et le gymnase est vite rangé, élan collectif motivé par l'envie d'aller se coucher. pourtant wes, il est pas encore fatigué. loin d'être prêt à dormir, il se hâte sous la douche, prend soin de mettre une bonne dose de gel douche pour sentir bon en allant voir la belle, rendez-vous hebdomadaire sur le toit de l'académie à la nuit tombée. comme toujours, le garçon passe chercher une pizza pepperoni au café des dames, toujours prête pile quand il arrive, il la fait glisser dans sa paume alors que son sac de sport se balance contre sa hanche. il traverse de nouveau l'académie pour rejoindre le bâtiment principal et son toit, échelle qu'il grimpe de plus en plus facilement avec le carton dans la main. quand il arrive, la brune est déjà là, comme toujours. « evening langdon » qu'il laisse échapper d'une voix douce alors qu'il est enfin monté et s'approche d'elle. et comme toujours, il se laisse tomber à ses côtés, toujours à sa droite et pose le carton de la pizza entre eux deux avant de sortir les kisses (guilty pleasure pas si guilty que ça) et le thé glacé. il referme doucement son sac et respire enfin, laissant son regard dériver sur la voûte étoilée, guignol à côté de l'impératrice.

— un large sourire s'imprime sur les lèvres du garçon lorsqu'elle le réprimande de son retard. « shocking i know » qu'il glisse, s'il n'est d'habitude que rarement en retard (heures de cours mises à part), il est presque toujours en retard pour la rejoindre. le temps de traverser le campus deux fois, ranger le gymnase. même s'il apprécie la belle et qu'il aimerait enfin réussir à avoir quelque chose avec elle, rien ne le fera déroger de son rôle de capitaine. consécration après presque dix ans d'entraînement, il n'y a jamais cru, lui qui n'est pas passeur. et pourtant. « you wish langdon » il rigole, attrapant la bouteille de thé avant de laisser le liquide se déverser dans sa gorge. « you should come see me play one day. you'll see i'm the one who throws the ball right in the head, not the one who receives it » il laisse un clin d'oeil lui échapper alors qu'il la suit, attrapant une part de pizza qu'il engloutit presque en une bouchée. ce petit rendez vous qui réchauffe son coeur, son secret, leur secret, quelque chose que même elione ne sait pas. pourtant, il le sait. que dès le lendemain, elle recommencera à l'ignorer de plus belle. et si ça l'agace profondément et le fait bouillir, il n'a pas envie de rompre l'équilibre fragile qui s'est installé entre eux deux. au moins le temps d'une soirée par semaine, il a le droit de voir la véritable dinah. « how was your day chastity ? » surnom qui traîne dans les couloirs de l'académie et qui amuse profondément le garçon, surnom qui dissimule une réelle envie de savoir comment s'est passée sa journée.

— wes fait mine de s'offusquer face à sa remarque, mais au fond, ça le fait plus rire que ça ne le vexe. « you do know you're standing next to an idiot in tight shorts ? » un léger rire s'échappe de ses lèvres, gamin solaire qui brille même lorsque la lune commence son ascension dans le ciel. « plus, aren't you like on the cross country team ? » évidence qui le frappe, critique qui sort des lèvres de la jeune femme qu'il retourne avec une facilité déconcertante. comme toujours. pourtant, il écoute patiemment ce qu'elle lui dit et se surprend à penser qu'il n'aimerait pas être dans son cas. s'il est détesté - ou du moins loin d'être aimé, par le reste de sa famille (et peut-être même toute l'académie), au moins ses parents ont abandonné l'idée de le forcer à faire quoi que ce soit maintenant qu'il est plus âgé.  « i can give you a kiss to cheer you up you know » clin d'oeil exagéré qu'il lui lance, ambiguïté dont il se délecte quant au nom de leurs chocolats préférés. et si au début elle le regardait avec dédain lorsqu'il mangeait ses hershey's, elle est aujourd'hui la première à lui en réclamer, des kisses.  « class (boring) so i ditched it and took a nap, volley ball, nearly broke a bone like always » il grimace en regardant sa main, bandée de toute part comme toujours, strap qui ne quitte jamais longtemps sa peau parce qu'il se fait toujours mal. il frappe toujours trop fort, bourrin lorsqu'il s'agit d'attaquer, wes n'a qu'un seul objectif, percer le bloc adverse et ce n'est pas une blessure qui va l'empêcher d'atteindre son objectif d'être un jour champion. « but now that i get to see your radiant smile, it's all better » ironie qui dénote dans sa voix parce que dinah n'a jamais été la plus souriante, pourtant il la surprend à se détendre un peu plus à chaque semaine, rigolant même franchement de temps à autre.

— il lève les yeux au ciel lorsqu'elle parle de pouvoir le dépasser, léger ricanement qui lui échappe. parce que s'il manque de confiance en lui au niveau de l'école, il sait que c'est une vraie bête en sport, et plus particulièrement au volley. seule discipline qui lui fait aimer ce nom qui lui colle toujours à la peau, bête. bête de foire, imbécile dans les 3/4 du temps. sur le parquet il est simplement la bête qui frappe trop fort et déchire tous les blocs en face de lui. « you wish, i'm way more experienced than you » et il refuse de perdre contre une fille. surtout elle. mais ça, il se garde bien de le dire, masculinité un peu fragile qui tangue de temps en temps. « oh i'll give you the pritchards anyday of the year, better an orphan than these fuckers » qu'il marmonne, pas assez fort pour qu'elle puisse l'entendre, qu'elle puisse comprendre. il en viendrait presque à les mépriser, avec les années. à espérer trouver une deuxième famille. une qui saurait l'aimer et l'apprécier. si seulement. ses mots résonnent dans ses oreilles et il reprend ses esprits, absence d'une poignée de secondes, sa main se lève et vient se placer à la hauteur de ses yeux, doigts écartés. « i'm used to it. it's not broken this time so i'll be okay, don't you worry about me baby » qu'il ajoute de façon légère en pinçant le nez de la jeune femme comme si c'était un geste totalement habituel et naturel entre eux deux.  « i'd have to be crippled to stop playing » il ajoute, l'air pensif. il n'a jamais considéré sa vie sans sport, encore moins sans volley maintenant qu'il y a joué pendant plus de la moitié de sa vie. et seul un fauteuil roulant pourrait l'empêcher de fouler le parquet. les doigts couverts de bandage se lancent en direction de la pizza avant qu'une main vienne les claquer.  « what was that for ? » qu'il lâche, à la fois surpris et exaspéré.   « i bought the damn pizza et climbed the ladder with it so it's my bloody half if i want too » qu'il laisse échapper avant d'attraper à la volée la part de pizza dont elle vient de s'emparer et en avaler la moitié en une bouchée. « thats better » un sourire narquois sur les lèvres, il rigole (tant qu'il le peut encore).