— 10 jours dans la rentrée, 23h17. // @wes pritchard

la tablette de chocolat à la portée de sa main droite, alors qu’il griffonne comme un forcené sur des feuilles qui, à l’évidence, lui appartiennent exclusivement, parce qu’elles n’sont déchiffrables que de lui ; panayiotis profite de la tranquillité ambiante  pour travailler.
c’était l’effervescence en fin de journée, dans cet antre si particulier au corps enseignant. des vagues de professeurs qui ne cessaient d’affluer ; une énorme fourmilière en ébullition, comme s’ils s’étaient tous donnés rendez-vous dans leur repaire sacré. mais non, c’est tout simplement la rentrée.
comme les autres mais pas comme les autres, panayiotis a attendu que cette ambiance erratique se calme pour prendre possession des lieux – s’il se délecte habituellement du chaos, après une décennie il a toujours du mal à se sentir professeur de clayesmore, eux-mêmes étant plus pédants que leurs cadets.
les heures se sont effilées, et les professeurs avec, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que lui. insomniaque, bête de la nuit, son cerveau n’a aucun mal à être performant alors que la lune trône dans le ciel depuis un moment, mais on n’peut pas en dire autant de son corps. lunettes sur l’nez, celles qu’il essaie tant bien que mal d’éviter même s’il est censé les porter. et l’corps qui commence à être endolori. petite pausé étirement des bras en l’air et il fait craquer les cervicales lorsqu’un bruit se faire entendre contre la porte juste avant qu’elle s’ouvre sans permission au préalable. –  what the fucking hell ? » les mots sont durs, mais le ton est posé et impassible. la tête bien connue qui apparaît, l’expression du professeur est toujours neutre alors que son regard se tourne vers l’horloge qui orne la salle. –  what in heaven are you doing here ? it’s like ten minutes before your curfew. » mais l’grand sourire qui étire ses lèvres et illumine son visage bien loin d’être fatigué contredit de suite ses paroles, qu’il ne pense pas du tout de toute manière.

aucune animosité dans les mots qu’il dégaine à l’attention du gamin qui s’croit tout permis alors qu’il est rentré dans la salle des professeurs sans en avoir eu l’invitation. s’ils peuvent paraître sans gêne, l’un à s’installer et l’autre à être vulgaire, c’est la relation qu’ils partagent ; une relation de confiance, de confort et de complicité. déjà qu’il n’arrivait pas à maintenir une expression sévère – il n’a même pas essayé, en fait –, à l’entente indirecte de darcy il ne peut s’empêcher de sourire grandement. sourire de petit con. – i’d be damned if i were him. » et encore il est gentil, pan aurait pu sortir un grand monologue sur la mauvaise estime de soi-même et l’envie de suicide s’il avait été l’aîné pritchard. – but i’m really honored. you’ve took the risk to come see me, while you could have run into frankenstein. » oups, finalement pas si gentil avec pritchard le grand.

- alright alright, don’t be a smartass. » c’est à son tour de rouler des yeux, l’sourire qui n’s’en va toujours pas, cependant. – and yeah, for sure. you’ll be back in time. » l’un comme l’autre n’y croit absolument pas. mais ce n’est pas pan qui va le lui reprocher et le réprimander. il est l’premier à enfreindre le règlement, même en tant que professeur, et il passe son temps à protéger wes – sauf quand il a vraiment trop abusé –, et ce dernier le sait pertinemment, peut-être un peu trop.
le professeur pousse ses affaires en bordel un peu plus loin sur la table. non pas qu’il a peur que wes puisse lire et veuille tricher – de un, il ne comprendrait rien à ce qui est écrit, de deux il laisserait wes tricher sans grande état d’âme –, mais plutôt comme un signe qu’il est toute ouïe quant à ses problèmes. craquement du chocolat alors qu’il casse un carré et le croque.
deux secondes passent après la dernière parole du falcone, deux longues secondes. panayiotis est quelque peu abasourdi à sa révélation, et pas nécessairement surpris. deux secondes, et il explose de rire. – oh damn, wes ! you’ve come all this way to talk to me about girls. » seulement lui, seulement lui. et c’est peut-être pour cela que panayiotis est autant attaché à ce gamin. parce qu’il est totalement lui et décalé, surtout par rapport au reste des élèves de clayesmore. le rire n’a rien de moqueur, évidemment, seulement de la sincérité. il passe bien assez vite, de toute manière. – it must be urgent. yeah sure kiddo, tell me everything. » le travail devra attendre, et pan ne s’en trouve absolument pas désolé.

humour qui laisse à désirer, ‘y a bien qu’eux deux que ce genre de remarques fait rire. rien n’à foutre, c’est tout à fait l’effet escompté – et de toute manière il n’y a personne aux alentours pour les entendre. – no worries. frankenstein is in touch with his feelings, he’ll get over it. » unlike your brother. les mots n’ont pas besoin d’être prononcés, ils planent dans l’air entre eux comme une évidence, l’évidente attaque gratuite à l’égard de sa personne. cohérence dans l’autorité face aux élèves, que certains diront. non, ce n’est pas professionnel que de biatcher ainsi sur un collègue. toutefois, panayiotis ne porte que peu d’attention aux règles qu’on essaie de lui imposer, et ce n’est pas maintenant qu’il va commencer à en avoir quelque chose à faire, alors que visiblement l’un de ses élèves à besoin de lui – et si darcy était un grand-frère sympa, wes ne le chercherait pas lui pour se confier. preuve en est que même lui dit qu’il n’a personne d’autre à qui en parler. foutus privilégiés tous aussi problématiques que pan – mais pour d’autres choses. – sure, your reputation. you’re such a diva, sometimes. », souffle-t-il avec une pointe d’amusement dans sa voix facilement décelable. seulement parfois ? trop souvent, pour ne pas dire tout l’temps. mais c’est aussi peut-être une des raisons pour lesquelles ils s’entendent aussi bien, outre leur haine partagée envers darcy. il hausse un sourcil. – her name ? do i seem like a noisy teacher, to you ? » oui, totalement. mais jusqu’à en discuter avec les autres professeurs… bon d’accord, probablement certains – comme gabriel. toutefois, wes a toujours été différent. et ce qu’il se dit entre eux reste entre eux. non, il ne demandera pas son nom à wes, parce que pan est loin d’être idiot – petit génie – et qu’il sait qu’il ne lâchera pas son identité. est-ce que ça veut dire qu’il va quand même chercher de son côté qui est cette personne ? très probablement. mais juste pour la satisfaction de sa curiosité personnelle. en attendant, il écoute avec attention le jeune. situation qui le fait sourire intérieurement, parce que d’une certaine manière si caricaturale de la vie des jeunes. – i wouldn’t take it personally. i mean, it’s probably not even about you, but about her. i don’t know who she is, but it’s fucking clayesmore, so i assume she also has a reputation. maybe her future already planned. and in whatever way, you don’t fit. if she didn’t like you, why would she bother with you one night per week ? » les gens de clayesmore ne sont pas bons, ce n’est pas nouveau mais chaque jour le prouve un peu plus. ils ne sont pas bons à cause de la pression et de l’éducation qu’on leur impose, avant de finir à leur tour comme cette pression qui leur a fait autant de mal, sans qu’ils ne le réalisent. il espère juste que wes s’en sortira indemne. – tell me more about her. when she’s a bitch, are you alone or around people ? » il casse un autre morceau de chocolat et le lui tend. rien de mieux pour le moral.