léor rodds courtise @Séléné Wright en #006666
(play) janet suhh - i'm your psycho

Ah, la voilà. Les portes s’ouvrent et recrachent une dizaine d’étudiants de sixième année, textbook sous le bras. Ils s’amassent là le temps de clore leurs discussions - de ce que je saisis le prof était spécialement hot ce soir. Dans l’ombre, j’étais adossé au mur, visage impassible, j’attends mon tour. Chacun se salue et prend sa route individuellement - elle passe, talons qui claquent sur ce chemin de dalle. A en faire trembler les étoiles. Cromwell, reine de glace armurée dans son manteau d’hiver en cette fin d’été. Je pense, depuis quand te revêts tu de froideur ?

- Séléné, j’interpelle, sans brusquer. Elle m’entend. En deux temps, j’enjambe la distance et arrive à sa hauteur. Well, this is the awkward part. Je suis moi-même un supplicié du small talk - si ce n’est pas moi qui l’avorte, c’est bien souvent lui qui m’achève. Soit, j’avais déjà décidé que le jeu en valait la chandelle. Salut, j’amorce sur un sourire léger avec la décence de m’arrêter là sur l’aspect fake mondanité. Quand j’y pense, cela fait bien un an que nous n’avons pas échangé plus d’un signe de tête. De plus près, je constate à quel point elle a changé - pas pour le plus radieux. Je relève les différences avec plus de soucis que je m’y attendais. Puis mes yeux s’échappent au loin, c’est pas le moment pour la détailler. - Tes cours finissent plutôt tard, je constate en redirigeant mon regard vers ses opales. En effet la nuit est tombée. Soupir intérieur. C’est pas facile d’avoir l’air naturel - mais je pense que je me débrouille plutôt bien. Je fourre mes mains dans mes poches, sourcil arqués, feins la nonchalance.

Voix lascive, tête penchée : je te raccompagne ?

A vrai dire c’était plutôt rhétorique.

sweater weather, ft. @léonildor rodds

le cours de valse qui peine à prendre fin alors que la fatigue menace de la faire sombrer. son corps si lourd ces derniers temps qu'elle force à suivre le rythme, le port de tête toujours bien haut pour ne révéler aucune faiblesse. entourée de lions ne qui cherchent qu'à se bouffer les uns les autres, les cromwell n'attendant qu'une occasion pour lâcher leurs fauves vicieux. séléné qui finit inhabituellement en nage, le professeur ayant choisi le mauvais jour pour les pousser à leur limites, et qui accueille avec soulagement la fin de son supplice. les plaintes qui résonnent dans le couloir alors que la maison rouge s'éparpille hors de la salle, séléné qui ne souffle mot et se retourne sans un regard. encore le trajet du retour à effectuer sans ne rien laisser paraître, et enfin elle pourra se laisser aller dans sa chambre. alors c'est avec agacement qu'elle s'arrête à l'entente de son prénom, attendant que son interlocuteur malvenu parvienne à sa hauteur. lueur de surprise à la vue de léonildor qu'elle rattrape d'un battement de cils. « salut. » la réponse par simple politesse pour celui avec qui elle s'entendait plutôt bien il y a plusieurs années, puis le regard qui se tourne vers la fenêtre à travers laquelle passe la lueur argentée de son astre totem, confirmation de sa phrase inutile. et enfin, la raison de son interpellation. elle s'interroge séléné, plisse les yeux comme pour deviner ses pensées. « pourquoi ? ce n'est pas la première fois que je fais ce chemin. » évidence teintée de sarcasme pour contrer le ton sensuel qu'elle ne comprend pas. pas le temps de tourner autour du pot, séléné, elle ne reconnaît que la franchise.

 

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Sans grande surprise, Séléné est méfiante. L’inverse serait plutôt inquiétant. Pour être honnête si on me venait me cueillir de la sorte, sans préavis même en tout bien tout honneur, je le serai aussi. J’le sens dans le regard dubitatif: comme une torche qui survole les apparences, enquête sur le mobile de ma présence. Alors, l’intuition (ou la sagesse ?) m’avertit de ne pas abuser de boniments - ou du temps. Sans détour ou fais demi-tour. Compris. Round two.

Sans m’offenser, j’esquisse un sourire, émoussant la pointe de son sarcasme.

- Certes, je concède, mais jamais avec moi. rétorqué en accentuant l’accent charmeur, non sans dérision. Naturellement, le sourire se fade et la lueur amusée s’éteint comme elle est venue lorsque plus sérieusement j’ajoute; “parce qu’il est tard et qu’on ne sait pas qui rôde ces temps-ci.” Je m’arrête là, sur ces derniers mots évasifs, plus évoqués que réellement prononcés. Ma sensibilité est peu inspirée à l’idée expliciter d’avantage l’affaire d’Alana Thurman. Dans mon crâne, évoquer les défunts c’était fixer un rendez-vous avec mes fantômes la nuit même. L’amertume sur le palais, je cligne des yeux, coupant court aux idées noires. C’est pas le moment Léor.

Elle parait éreintée, Séléné. Un type de fatigue différent de l’après coup d’un cours de danse. Quelque chose en moi l’identifie parfaitement bien, et le reste s’ensuit si vite que je me surprends à sympathiser. Il en faut peu, ça m’afflige. Mais je devine que j’en souffre en toute égalité. Dénudé de charmes forcés, un simple sourire désolé se révèle - trop furtif pour que je puisse le filtrer. “Je voulais parler” j’admets, aussi naturellement que l’aveu était évident. Sans y penser deux fois, je tends une main cavalière, proposant de la délester de ses affaires - Si ça te va, bien sûr.

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elle le voit, le léonildor joueur en face d’elle. elle sait pas encore le but derrière sa démarche, mais elle est bien déterminée à le découvrir. séléné devenue méfiante de tout le monde, l’impression d’avoir ses méfaits inscrits sur le front. « c’est vrai, mais que m’apporte ta présence ? » le ton posé, la glace qui recouvre les mots joueurs. car malgré qu’elle se prête à son jeu séléné, elle attend une réponse à sa question. le besoin de comprendre la situation pour en avoir la maîtrise, la volonté de ne rien laisser au hasard. les mots suivants qui viennent assombrir ses yeux, l’ambiance étrange planant sur l’académie lui revenant. alana, non pas disparue mais assassinée. le corps repêché dans le lac qui a projeté une ombre sur toute la ville, les murmures qui résonnent entre les murs et les regards qui se font à la fois inquiets et suspicieux. les messes basses et les rumeurs qui circulent à foison, séléné qui d’habitude adore écouter tout ce qu’elle peut, en a des sueurs froides dès que le sujet revient sur le tapis. les voraces déterminés à fouiller dans les affaires de tout le monde, persuadés de trouver des éléments incriminants, et séléné bien trop effrayée à l’idée que l’on découvre ce qu’elle cache. elle se contente d’hocher la tête en silence, bien loin de l’envie de poser des mots sur la mort d’une fille qu’elle a connu. à la place, elle se bat contre la fatigue qui souhaite prendre le dessus pour se concentrer et détailler le visage de son interlocuteur. des ombres qui passent sur son visage, les pensées sûrement dénuées de lumières elles aussi. et puis, un sourire qui la surprend tandis qu’il disparaît aussitôt, et que le ravenswood ne lui révèle ses intentions. la méfiance à son paroxysme tandis qu’elle considère sa main tendue d’un sourcil relevé, mais la curiosité qui fraie son chemin. elle lui déleste le sac qui commence à lui peser sur l’épaule droite à cause de la fatigue, l’attitude royale digne de ce qu’attendraient d’elle toutes les vipères encore dans le coin. « je t’écoute. »

 

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Que lui apporte ma présence. Battement de cils et sourcil arqué alors que je sens mes viscères se nouer. Dans un soucis d'apparence, je noie le poison en dégainant une mine amusée mais il y a peu d’espoir qu’elle éclipse totalement la moue endolorie. Bigre, s’il faut que j’énumère mes qualités le soleil sera à midi avant que je puisse en dégoiser une. Mais Léor, ta personnalité, c’est comme pour un cv, on s’la fait broder. Puis sans m’avancer, Séléné semble, pour l’heure, davantage intéressée sur la lettre de motivation. Rien n’est perdu, je pourrais toujours devenir le mec parfait d’ici là jusqu’au prochain tour - voire pourquoi pas un humain décent ? Aussi, je fais mine de compter, rabattant chaque doigt de ma main, vitesse grand V. Je tente, - l’aubaine de se détendre avec quelqu’un qui en a quelque chose à faire...? oups. J’avais peut être parlé trop vite, trop sincèrement et j’accuse ma nervosité. Mais j’suis pas si perdu, et le sujet est vite changé.

Alors que les ombres du passé passent sur le visage de Séléné, les ombres de ma psyché dansent sur le miens. léonildor rodds, un mensonge que l’on sculpte et cisèle selon les trends de notre ère. Parfois je me demande si ces anges de pierres, ceux qui donnent l’air d'être aussi vrais que nature, éprouvent les coups du burin qui façonne leur auréoles. Et ces anges de pierres perchés sur les hautes églises, quand ils contemplent le pavé, entendent-ils l’appel du vide ? c'est probablement seulement moi.

J’émerge; appelé par le poids du sac me remontant à la réalité, lequel je balance au dessus de mon épaule avant d’enclencher la marche. Elle m’écoute. J’avance lentement, consultant le sol le temps de composer mes idées - Tu vas bien ? je lance alors, brisant le silence qui s’était installé. La question tombe de nulle part, assurant que j’étais engagé à en écouter la réponse. Le ton était emprunté au sien, celui qui avertissait un no bullshit - sous entendant que j'avais au final déjà une idée d'une partie la réponse. Pour le coup je regarde droit devant moi, un peu comme si j’respectais son droit de ne pas être vue.

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ses mots qui frappent et la glace qui vient recouvrir ses iris, pour cacher le feu qui se déverse dans ses veines. car le ravenswood semble très bien comprendre sa position, l’univers dans lequel elle évolue entourée mais si seule. mais la confiance une denrée si rare, les rares moments de détente impossibles en compagnie de celui qui est devenu un inconnu. « ah oui, et d’où vient ce soudain intérêt pour ma personne ? » le ton qui se veut joueur pour correspondre à son adversaire en face, l’impression qu’un duel se met doucement en place.

la question posée de but en blanc, une seule réponse envisageable. « ça va. » l’intention qui semble sincère, mais séléné qui n’y voit que des banalités dont le seul but est d’alimenter leur trajet. il attend une réponse honnête, elle le sait, mais elle ne peut tout simplement pas lui révéler ce qui la pèse tant. la patience inexistante ce soir là alors que des marteaux commencent à taper dans son crâne. « qu’est-ce que tu veux, léor ? » doux surnom qui n’a pas franchi ses lèvres depuis une éternité, l’époque des joues cramoisies et des regards naïfs. « réellement. » fini de tourner autour du pot, séléné attaque pour mener la discussion vers une franchise toute directe. dévoiler ses plans ne fait souvent pas partie du plan d’un ennemi mais cette fois, elle espère qu’il le fera. séléné qui profite que son interlocuteur regarde ailleurs pour l’observer à la dérobée, essayant de lire ses intentions sur son visage. il a changé léonildor, pendant qu’elle était elle-même occupée à voguer vers d’autres horizons. et les voilà à marcher ensemble dans la même direction, l’un et l’autre semblant marcher sur des œufs.

 

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Pas déstabilisée pour un sous, mes mots ricochent sur le glacier que la demoiselle semble dorénavant incarner. Un peu comme si j’avais visé juste. Mais sans manquer de ressources, la maligne, elle inverse les rôles. Et face à son ton joueur, me voilà à masquer ma surprise d’un battement de cils; - je ne me rappelle pas l’avoir perdu, que j’argue du tac au tac, sans manquer d’afficher une plaisance ostentatoire de cette joute verbale. C’est plutôt pompeux de ma part, d’insinuer une telle chose en étant celui qui s’est éloigné. Et si j’le dis sans honte comme un plaisantin, je sais qu’aucun humour ne me sauve des flammes de mes scrupules lorsque je croise son frère et le toise froidement. Puis Séléné prise entre les feux. Ah Léor, indécis entre assumer d’être salopard ou s’en flageller, the I’m not sure if I’m sure anymore type. C’est pénible d’être moi parfois.

Elle répond que ça va - attestant une nouvelle fois de son armure à l’épreuve des balles. Sans me laisser abattre, je note. En soit, le temps que la demoiselle prend pour s’en défaire témoigne de sa nécessité vitale. c’est le type d’info bonne à prendre. “ ben voyons ” je commente avec un sarcasme clément. A mes yeux, l’abîme entre le sourire de mes souvenirs et l’austérité présente est aussi évident qu’il est dur à ignorer - même au travers d’un couloir. Séléné, qu’est ce qui a bien pu t’arriver ?

J’articule lentement, à la recherche d’une vérité suffisamment véritable - je sais pas... si tu sais, dans le fond, tu sais. pas encore. l’ennui c’est que je suis trop horrifié pour chercher dans le fond de moi même. Mais je suis bien conscient que c’est pas assez pour reine Séléné. Alors je soupire, puise dans le semblant de certitude que j’ai, “ pour le peu que je te vois, on dirait que ça va pas bien voir plutôt mal. et... et je suis intrigué, ou inquiet, si faut vraiment être honnête” trop tard pour revoir mon choix de mots. je m’arrête, m’avance d’un pas plus proche. C’est à ton tour d’être honnête. Sans s’en cacher, mes yeux détaillent son visage sous le clair de lune - échancré par l’ombre des pins qui nous surplombent. " ça va vraiment Sél ? ”

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le froncement de sourcils, alors qu’il prétend ne jamais avoir cessé de s’intéresser à son cas. le cœur de la gamine qu’elle était qui aurait raté un battement à ces mots, mais cette petite fille naïve n’existe plus. le crush d’enfance rapidement dissipé, accéléré par la distance qu’a progressivement placé léonildor entre lui et les wright. leurs rencontres au conseil des élèves sans un mot personnel pour l’autre, les regards cordiaux. pour séléné, on est soit un ami soit un étranger. la confiance qui ne permet pas d’entre deux, le cœur et l’âme tous simplement pas prêts à une autre trahison.

il ne la croit pas, évidemment. car à cette question, il n’est jamais possible de répondre sincèrement par un simple "ça va". il y a toujours quelque chose de bien ou de mal à développer, ou même quelque chose de neutre qui apporte un meilleur élément de réponse que ce basique mensonge. mais lui non plus, ne se montre pas totalement honnête. la question ignorée, soit disant sans réponse pour l’instant. mais elle peut pas concevoir qu’il soit venu la chercher à cette heure si tardive devant sa salle de cours sans raison particulière. puis le cœur qui se serre à ses mots. cela se voit donc tant que ça ? et elle qui pensait réussir à garder la maîtrise d’elle-même, cacher ses problèmes au monde entier. sa façade qui s’effrite, l’attention dans sa voix qui la touche. pas habituée à ça séléné, son monde  hypocrite qui est devenu la norme. le trouble qui s’insère au ton de sa voix et son visage qui se rapproche. et pour une fois, elle sait pas comment répondre la cromwell qui a toujours réponse à tout. l’instinct qui lui intime de mentir et de prétendre que tout va bien, mais l'intention sincère de sa démarche vers elle qui l’encourage à être honnête. mais elle ne peut tout simplement pas. « que veux-tu que je te dise ? il n’y a rien de spécial. je suis fatiguée, c’est tout. » la vérité après tout, la cause de la fatigue simplement mise sous silence. « et j’aime pas être à clayesmore. » elle sait pas trop pourquoi elle a ajouté ça séléné, la confidence qui lui a échappé des lèvres. l'image de la fille et élève parfaite qui se craquèle, elle tente un haussement d’épaules pour noyer le poisson, comme pour dire c’est rien. et elle se remet en marche séléné, mal à l’aise sous ses yeux scrutateurs qui semblent tout voir. le coup d’œil curieux par dessus son épaule. « c’était tout ? » il est simplement venu s’assurer que tout va bien, tout en sachant que ce n’est pas le cas ? elle est méfiante séléné, l’attitude et les questions qu’elle ne comprend pas.

 

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Fatiguée, c’est tout. Impassible j’attends. C’est un bon début. Peu importe comment j’essaie, les mots, les sourires, le ton; dans le fond je ne pourrais pas entièrement balayer le fait que nous ne sommes plus que deux étrangers. Qui l’un et l’autre exigeons un rouleau vérité formulée de manière claire, complète et précise - sans le mériter. Preuve première que ces deux gosses naïfs sont trop accoutumés à tout avoir rien qu’en le demandant. C’est aliénant mais il faut que je me fasse à l’idée que ce privilège là ne vient qu’après une longue liste de prérequis, incluant premièrement confiance et proximité. Du travail et du temps.
A ce moment, j’avais presque tiré la référence pour la soirée, lorsqu’à mon plus grand étonnement, elle concède, me laissant entendre pour la première fois de la soirée, sa voix la plus sincère. Alors pour la première fois j’aperçois Séléné, pour un brief instant, entre les fissures de son armure. Vulnérable, mais véritable.  ça fait longtemps.  Elle ne me laisse pas le temps de répondre et se dégage de mon regard d’un haussement d’épaule. Reprend son chemin. Moi, je reste là, planté comme un extravagant; pensif.  

Elle se retourne, me questionne, l’investigatrice. J'arque un sourcil " t’en veux plus ? ” je nargue, joueur. Je me sens bizarrement soulagé, bizarrement plus jovial. Séléné n’a pas réellement disparue, et je n’ai pas totalement perdu. Dans un coin de mon crâne, je prémédite l’engrenage. Et maintenant quoi ? Je m’élance à sa suite, passe une main dans mes cheveux. “tu sais...” mon regard se perd sur la dalle, à la recherche des mots parfaits. “on n’est pas obligé d’en parler...” et j’avais compris qu’il était encore trop tôt. "En attendant, je suis là." En attendant qu’on puisse se confier plus qu’un lourd sac à dos.

Je soupire, pour moi même. - Comment t'as fait pour - KYAAAAAAAH !! Le cri perce la nuit, perce mon palpitant. Et je m'arrête net - sonné. Est-ce qu'elle l'a entendu ? C'est dans ma tête. Non, c'est réel cette fois. Je suis le regard de Séléné, en direction du toit du bâtiment principal - Faut, faut que... j'réalise que j'avais arrêté de respirer. Le sang me vrille les tempes, neutralise mes connexions cérébrales. Impulsivement, je commence à marcher en sa direction, le pas qui presse de plus en plus jusqu'à ce que je me rende compte que je cours comme si ma vie en dépend, en direction de l'appel de détresse. Pas la même erreur deux fois Léor.

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le terrain glissant, le ravenswood manifestement déterminé à la percer à jour et séléné apparemment trop fatiguée pour garder sa contenance. si les confidences commencent à pleuvoir dès les premiers mots échanges, il est grand temps qu’elle aille retrouver les bras de morphée. le ton joueur adopté pour faire baisser la pression, comme pour faire oublier ses précédentes paroles. révélations pas très importantes, mais signes de faiblesse intolérables. les yeux qui se plissent à sa question ambiguë, le choix de ne pas répondre pour éviter les complications. mais léonildor qui semble déterminé à réinstaurer leur relation. sa présence, si elle en a besoin. mais séléné qui ne peut se permettre de compter sur la présence de quelqu’un, car personne ne reste éternellement. cette confiance là qui n’appartient qu’à priam, leurs âmes liées à jamais. elle sait pas ce qu’elle est sur le point de répondre séléné, ses lèvres semblant vouloir décider toutes seules de la suite. mais soudain, un cri qui résonne dans le couloir. les yeux de séléné qui posent immédiatement sur le plafond, la direction du toit clairement identifiée. et avant qu’elle puisse comprendre ce qu’il se passe, elle voit léonildor s’enfuir en courant. avec son sac. la surprise qui s’évapore alors que son instinct prend les commandes et qu’elle le suit. séléné qui court comme une folle dans les couloirs, à la poursuite d’un fou. le souffle court alors qu’elle gravit les escaliers menant au toit, elle s’arrête net lorsqu’enfin elle le rejoint au milieu du toit. BOUM. elle se retourne en sursaut, la lumière qui a disparu en même temps que la porte menant à l’intérieur qui s’est refermée. le cœur battant a tout rompre, elle ose plus bouger. le premier réflexe de se saisir de son téléphone qui ne mène à rien, l’engin étant resté dans son sac. sac entre les mains de léonildor, quelque part avec elle sur le toit. mais les nuages qui cachent la lueur de la lune, et ses yeux pas encore habitués au manque brutal de lumière. « léonildor ? » l’adrénaline et la peur qui débarquent enfin dans le système, l’incompréhension de la situation. « qu’est-ce qu’il se passe ? » elle tenterait bien de le trouver en tâtonnant mais elle a bien trop peur de tomber, rouler et glisser du toit. un poil trop dramatique, mais on ne sait jamais par les temps qui courent.

 

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(play) 방용국 - codex gigas

Comme un disque rayé, le cri passe en boucle dans mon crâne. Passe et repasse, tenace. Motherfucking trigger monster. Oppressive, la voix se tord, retord et distord; ricoche sur tous les fonds de ma caboche. La litanie incessante de ces sirènes hurlantes, dérangeantes, invoque des morts-vivants et retourne mes tombes à demi-creusées. Et dans mon esprit aux fondations fragiles défilent les derniers dominos défenseurs de Léor, démunis face à ses démons démodés.
Alors je cours comme un fou, fou furieux qui s’abat sur la porte à battant, un possédé dans la cage d’escaliers. Au plafond, les LEDs qui m’auréolent peignent d’affreux mensonges sur ces murs fissurés - et mon oeil les surprend faire, horrifié. “하늘아...” J’arrive.

Et ce cri, toujours, rythme mes enjambées.
Palpitant pulsatile. Carotide chaotique.
Mille tambours déroulent ma cage thoracique.

La dernière porte s’affale, et je dévale. Creuse dans la nuit, en cavale. Au beau milieu du toit, mes poumons prescrivent de l’air, mais moi j’erre, pourchasse des chimères. “야, 여기 있냐?!” j’aboie, l’espoir tortionnaire. L’écho suppliant se brise sur ce dur Silence qui plante son drapeau noir dans mon âme. Et dans mes oreilles, le vent ricane.  BOUM.  Je fais volte-face. Trébuche, tombe. Rudement. Sonné, je reste là, une chaleur coule sur ma nuque.  Le cri s’est arrêté.  Je grimace de douleur. Putain, réveil brutal. J’attends appeler mon prénom. Confused blink. Séléné. Toujours au sol, j’indique; “ ici ” ignorant la seconde question à laquelle j’ai aucune réponse. “J’arrive”, je dis en me relevant. Ma main se referme dans le vide. Shit. Mon corps bascule. Duel macabre face au macadam.

(haneul (prénom) )
(t'es là?!)

sweater weather, ft. @léonildor rodds

l’incompréhension qui règne alors qu’on les a enfermé sur ce toit. elle sait pas trop si c’est une mauvaise blague, de la malchance ou une tentative d’assassinat, mais elle en mène pas large séléné. le froid qui fond au contact de l’adrénaline, les pupilles qui se dilatent pour essayer d’apercevoir quelque chose. sursaut magistral quand elle entend léonildor crier dans une langue qu’elle ne comprend pas, quand elle l’entend s’agiter, et sûrement tomber. puisqu’il ne lui reste plus que l’ouïe, elle essaie de le repérer au son séléné. le souffle rapide qui ne semble pas loin, et puis la confirmation qui l’aiguille vers sa droite. elle comprend pas trop ce qu’il se passe séléné, elle n’arrive pas à se repérer dans l’espace et c’est le vertige qui la prend d’un coup. le corps qui tangue au milieu du toit ou au bord du vide, elle ne sait pas. la reine qui se met à genoux, qui avance à tâtons dans le noir pour essayer de trouver léonildor. pas très rassurée par un autre gros bruit séléné, l’impression que son camarade vient de retomber, l’esprit confus qui ne comprend plus rien. « ça va ? » qu’elle demande à voix basse, comme si quelqu’un était tapi dans le noir, tranquillement en train de les espionner. le sursaut et le cri à grande peine réprimée alors qu’elle touche quelque chose de mou, chaud, vivant. heureusement elle reconnaît le ravenswood, et s’occupe de le fouiller sans gêne à la recherche de son téléphone pour utiliser la lampe torche. le saint graal trouvé, elle brandit la lumière et vérifie que personne d’autre ne se trouve sur le toit. seuls, ils sont seuls. enfin un peu rassurée, elle éclaire léonildor et remarque directement le liquide sombre s’écoulant dans sa nuque. « mais tu saignes ?? » la panique dans sa voix, séléné qui s’assure n’avoir aucune blessure visible elle-même. aucune blessure visible sur ses mains, elle s’empresse de poser ses mains sur sa nuque et l’arrière de son crâne, à la recherche de la plaie. le réflexe de la pression sur la blessure automatique, le reste, elle n’en sait foutrement rien.

 

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J'aurais sûrement vu défiler ma vie, s'il ne faisait pas aussi sombre. Ma vie n'avait pas été si lumineuse, pour ne rien arranger. Préparé à faire le saut de l'ange, je surprends mon corps par un changement de dernière minute, propulsé en arrière dans un effort immense qui me bascule du bon côté du toit. Surprenant cet instinct de survie, vraiment, j'en tombe des nues. Façon de parler. Retombe sur ce sol, une seconde fois, secoué. Putain, faut que je me remette au sport. Je pose une main sur mon cœur, apaise ma respiration les yeux fixés droit devant moi. Le vide est dans cette direction. Noté. J'entends Séléné qui approche, « ouais, oui, me suis cassé la gueule » deux fois. je grommelle à voix basse, ma fierté censurant ces derniers mots. J'allais lui dire de ne pas approcher lorsque sa main tâtonne mon corps, nous surprenant tous les deux. « attention, c'est dangereux là » à l'aveuglette, j'attrape son bras et l'écarte doucement du grand vide. Loin de s'laisser intimider sa main retourne ma poche et se saisit de mon cell. Quelque secondes plus tard, Séléné m'éblouit de la lampe torche, et avec elle je regarde autour de nous évitant de trop gigoter mon crâne qui vibre salement. Personne d'autre en vue. La porte est fermée. « c'est quoi cette blague ? » je souffle. Le cri de tout à l'heure... d'où venait-il ? Mes idées planent vers l'affaire Thurman et le reste des choses louches de ce Clayesmore. « t'as vu personne hein ? » J'mettrai ma main à couper que Cromwell n'a pas fermé la porte d'elle même. Cette dernière découvre ma blessure et ses mains accourent à ma nuque écorchée. Au contact, je me fige deux secondes, pris à revers par ce geste spontané. Ma main se pose sur la sienne, celle qui vient de trouver ma plaie, m'arrachant une grimace de douleur. Je m'éclaircis la voix, snap out of it dude « toi ça va ? » je m'enquis en la détaillant.

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séléné la glace qui ne laisse aucun contact la réchauffer. le toucher humain prohibé, le regard plein de mépris dès que quelqu’un ose tendre le bout des doigts vers sa peau. et pourtant, la voilà collée à léonildor, la main pressée contre son crâne pour l’empêcher de trop saigner, après l’avoir littéralement fouillé au corp pour trouver son téléphone. séléné qui comprend pas trop ce qu’il se passe, et qui préfère expliquer le rouge s’étalant sur son visage à l’adrénaline qui pulse dans ses veines. après tout ils se trouvent au bord du vide, il est presque tombé dedans il y a quelques minutes et elle a bien failli les précipiter dedans lorsqu’elle était occupée à le palper. la lumière de la lampe torche qui leur permet de visionner les environs, et de s’apercevoir avec plus de réalisme qu’effectivement, le grand plongeon est très près. « non il n’y a que nous deux, et je n’ai pas vu qui a fermé la porte. » parce qu’il n’y a pas de vent cette nuit, donc elle ne s’est pas clairement pas refermée toute seule. la paume de sa main qui commence à devenir poisseuse alors qu’elle tente d’apposer une pression à sa blessure. mais séléné, elle a jamais vraiment prêté attention aux procédures de premier secours. elle sait pas si ce qu’elle fait est bien, elle sait même pas si la blessure est grave ou profonde, et elle sait clairement pas ce qu’ils doivent faire maintenant. « euh oui, ça va je crois. » elle sent rien de particulier à part une douleur aiguë au genou, qui s’est sûrement écorché au contact du toit lorsqu’elle avançait à tâtons au sol. mais ça, c’est rien de grave alors elle préfère pas l’évoquer. le plus important, c’est de sortir de là. sa main qui se glisse délicatement hors de l’étau formé entre celle de léonildor et son crâne, elle lui redonne son téléphone auquel elle ne peut pas accéder puisque verrouillé par un mot de passe. « tiens, tu peux appeler quelqu’un qui peut venir nous rouvrir la porte ? » en espérant que ce quelqu’un soit digne de confiance, car une séléné et un léonildor coincés sur le toit réputé pour les retrouvailles amoureuses, c’est pas bon. les rumeurs qui se répandent comme une traînée de poudre dans l’académie, et bientôt ils devront faire face à des regards entendus et des messes basses sur leur passage. les yeux qui se lèvent au ciel par avance, elle préfère penser à ce qui leur arrive maintenant. « tu penses que c’est une blague au hasard ou...? » les mots qui ne franchissent pas ses lèvres, la paranoïa qui monte et l’impression que corvus pourrait se cacher derrière la porte, à épier leur conversation. les barrières qui tombent un instant, le regard qui se perd dans celui du ravenswood. foutue académie.

 

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(play) 방용국 - codex gigas

J'essaye de ne pas trop penser, ou peut être penser à autre chose. Bien que lever les yeux sur son corps si proche du miens soit plutôt contre productif, je m'efforce -du moins je m'y force- à observer des idées décentes. A quelques roulement de cœur dévalés, j'entends que ses mains sur ma nuque me troublent. A croire que je suis le seul que ma propre nonchalance ne peut duper. Combien de temps cela fait-il que je m'esquive au contact humain ? L'ironie me fait doucement sourire, Séléné impératrice de l'hiver à pourtant les mains chaleureuses. Aussi vite partis que venus, ses doigts s'échappent comme du sable entre les miens, laissant la coupure au frais. Le courant d'air glacial lèche la plaie ouverte, ça pique un peu. Plutôt beaucoup.

C'est une mauvaise blague, mais à qui devons-nous la courtoisie ? Il y a définitivement quelqu'un et pourtant ni elle ni moi n'avons vu un chat passer. J'exhale un soupir frustré, cerné dans cet esprit tentant de faire sens de pistes qui s'effarent de part et d'autres. « tiens, tu peux appeler quelqu’un qui peut venir nous rouvrir la porte ? » Je considère mon téléphone sans le saisir, échangeant une œillade dubitative. Tu veux vraiment que j'appelle quelqu'un ? Mon regard se déporte au milieu de ce toit, berceau des rumeurs les plus impudiques de l'académie. Ça m'chagrinerait vraiment d'entendre des messe-basses circuler sur mon épine dorsale. J'imagine les regards dans ces couloirs interceptés, puis inévitablement les questions indiscrètes. Quel ennui. Cela dit, est ce que ça m'arrangerait pas que des rumeurs sur mademoiselle Wright et moi venaient à courir ? Ça se défend, bien qu'ce soit à double tranchant. De toute manière ce n'est pas comme si j'ai réellement le luxe du choix, le fait est que nous devons évacuer le toit, aussi certain qu'il n'existe pas de langues fiables à Clayesmore. Au final mes digitales écarlates s'impriment sur l'écran tactile, à la destination hasardeuses du dernier contact. coincé sur le toit. viens m'ouvrir. plus qu'à patienter.

A sa question je baisse le regard, sombre. « C'est ce que j'aimerai croire » mais ça me parait trop louche. « Tu t'es fais des ennemis récemment ? » je tâte, candide impoli. J'attrape mon sac et en dégaine des compresses stérilisées, un flacon d'alcool et du sparadrap. Pour une fois que mes lubies prévoyantes s'avèrent utiles. Cela dit je ne m'étonne plus, j'avais cédé dès mon arrivé en Amérique à l'oppression des "au cas où" sans mentionner les "on sait jamais". Léor typique. Je les lui tends conservant une compresse que je presse à l'aveugle sur mon cou, « pour ton genou »