istp-t, audacieux, casse-cou, téméraire, réservé, loyal, vif, impartial, adroit, attentif aux détails, facilement anxieux, nerveux, bricoleur, impulsif, créatif, curieux, intrépide, scientifique qui préfère manipuler que d'apprendre tout un tas de théories, en ébullition permanente sous le masque du digne denbrough. heart like a bomb. l'tic-tac qui emmagasine et l'explosion impulsive que personne a vu venir. paradoxal. complexe à cerner. s'comprend pas lui-même. peur de s'emmerder. besoin de liberté. trop cash, honnête à manquer de tact. propres émois en berne, s'y pencher le stresse. l'air de glace mais le magma dans les veines. indécent quand on l'pousse un peu dans ses retranchements.

「 a reason to exist 」 Cours de danse, cours de solfège, cours de piano, cours de tennis, athlétisme. Assiduité apprise au gré des déambulations sur les touches noires et blanches, à comprendre qu'il faudrait se plier à la discipline pour commencer à sortir des sons dans le bon ordre, sans que ça sonne faux. Si l'on devait lui reconnaître une passion, une vraie, ce serait certainement celle qui lui colle à la peau dès qu'il invente ses propres partitions, s'improvise virtuose et extériorise en musique, ce qu'il traîne en dedans.

「 storm with skin 」 L’monde doit être en mouvement constant. Une spirale dans laquelle il est aisé de se laisser happer, et oublier, s’oublier. Dans le brouhaha que se trouve la sérénité. Dans les narines enfarinées et ces réalités alternatives où tout semble avoir plus de sens, finalement. Quand étrangement, c’est le cœur qui retrouve une cadence soutenable et le fil des pensées qui se déroule comme il le devrait. Loin de la blancheur des nuits et des soubresauts sous le pectoral, de la nausée qui hante les tripes et l’anxiété toujours prête à l’enserrer. La peur de ne pas être à la hauteur. Pas assez beau, pas assez bien vêtu, pas assez intelligent, pas assez délicat dans ses touches d'humour pince-sans-rire, pas assez juste dans ses notes de piano. Sous pression depuis qu'il a poussé son premier cri, qu'on s'est vite targué de le voir faire ses nuits et pas moufter. Faut croire qu'sous la carne qui a l'air solide, le coeur, lui, n'a jamais eu de cesse de pulser à revers de ses émotions.

「 learn to be alone, not everyone will stay 」 Deuxième né, vulgaire accident, Ashley n’a que peu de souvenirs de celui qui est arrivé six ans avant lui au sein du foyer. Il le connaît au gré de ces portraits de famille disposés ci et là et des messes basses parentales. Il ne se rappelle plus vraiment ces jeux inventés pour lui, ni même d’avoir été triste quand il est parti. Presque avec surprise qu’il découvre ces clichés d’eux deux parfois, et l’idée étrange d’un monde dans lequel ils auraient cohabité. Et s’il lui en veut de ne pas avoir été présent, c’est surtout de cette hargne égoïste qui ne doit pas s’exprimer en public, pour échapper au sermon, au repenti qui s’en suit. Peut pas s’empêcher de maudire un peu le gosse parti trop tôt, pour ce poids légué. Parfois, ça l’effleure, Ash, quand ça va trop loin dans son crâne, il reprocherait presque à Rich sa dégringolade. Alors, en colère contre Rich, Ash n’est pas triste, même s’il lui arrive de regretter de ne pas avoir grandi davantage à ses côtés. Ça lui aurait évité de cogiter à son sujet, de murmurer des questions qui restent sans réponse, au fantôme qui hante leur maison, au déni qui l’étreint au souvenir de cet été-là, à l'idée de l'amour fraternel.

「 how do you feel ? / i don't 」  Suivi psy hors de prix après le départ de son aîné. Pas d'mot pourtant, pas plus à ses huit qu'à ses dix-sept piges, parce qu'on le force encore à passer voir le Dr Burrows au moins une fois durant l'été, pour être bien sûr qu'il ait causé, qu'il la ferme une fois rentré. Mais avec lui, il s'tait, Ash, parce qu'il ne sait pas c'qu'il devrait raconter. Ne garde de cette perte que la certitude, muette, que l’on aurait sans doute préféré que ce soit le cadet qui trébuche et se vautre, à l'époque, plutôt que le premier héritier.

「 emotions are for children 」 Double peine. Comme ça qu’il y pense, à sa vie sans aîné pour jouer les boucliers, encaisser les remarques en premier, lever les yeux au ciel, peut-être, face aux regards déçus de leur mère, les dédramatiser aux yeux du cadet qui sait pas faire. Pas seul. A bien compris qu’tout lui était retombé dessus, désormais impossible de faire un pied de nez à leurs parents et à l’héritage de leurs espoirs trop véhéments. Mais Ash n’est pas son frère. Il a peut-être les mêmes yeux noirs, les mêmes boucles brunes, qu’il ne lui ressemble pas. Tout le monde dans la famille pourrait le reconnaître, en prenant le temps de discuter avec le gamin. Mais on ne lui demande pas beaucoup de s'exprimer, à Ash, à la maison, hormis pour parler avenir et résultats scolaires. Il sait pas trop comment faire, d’ailleurs, les premiers temps, à l’école. Bafouille quand on l’interroge et a l’impression de se recroqueviller de l’intérieur sous les regards des autres, jusqu'à s'habituer à s'détendre, au contact des autres. La tête haute qu'il entre à Clayesmore, voie toute tracée pour lui, malgré l'fait que pour lui, du haut de ses quatorze piges, les choses sérieuses commencent, et leurs attentes s'amplifient.

「 run for the infinity 」Il s’agite, souvent. Peine à tenir en place, de la semelle qui tapote le sol et du genou qui fait vibrer la table. Besoin de se tirer et de courir jusqu’à s’écrouler sur le bitume, les poumons lacérés et le crâne en vrac. De se tirer tout court, fugues passées sous silence, d’un ou deux jours, ramené au bercail en toisant le sol pour pas affronter le regard de sa mère. Tire sur la corde, toujours à l’assaut des extrêmes. De ces week-ends agrippés aux parois rocheuses, à l'adrénaline après laquelle il court, à filer toujours plus vite que les autres parce qu’au final, ça changerait quoi, de tomber à son tour ?

「 a golden cage 」 Poussée de croissance sur le tard, à la traîne derrière l'ascension prodigieuse de ses potes, un an et demi qu'il se met à pousser à son tour, rattraper le retard centimètre par centimètre. quand on s'attarde sur son mètre quatre-vingt-cinq qui lui colle des airs de géant là où il n'était encore qu'un nabot à quinze ans, ash, lui, se sent toujours à l'étroit dans sa propre peau. Appréhende de ne jamais s'arrêter de grandir, fébrile en s'imaginant finir par défoncer le plafond de son crâne, un matin, en s'levant de son pieu. Cauchemars encore récurrents d'être étouffé par ses propres vêtements, après des mois à se sentir à l'étroit et à sentir les coutures grincer trop rapidement. Hulk, qu'on l'a surnommé pour se foutre de sa gueule quand sa chemise a craqué au milieu de son dos, l'an passé, en s'penchant pour ramasser un stylo en cours.

「 like a virgin 」 Malgré ce que tout le monde a l'air de penser autour de lui, Ash n'a jamais sauté le pas, jamais couché avec qui que ce soit. Dans l'inconfort de sa propre chair, à devoir s'adapter à l'apparence qui n'a eu de cesse de changer, aux hormones qui l'éprennent et qu'il ne sait pas gérer, difficile pour lui de s'imaginer passer à l'acte. D'ailleurs, même s'il le dira jamais, ça le flippe, un peu. Ose pas dire qu'non, y'a jamais rien eu, s'est même inventé une première fois avec la fille factice d'amis de ses parents, lors de l'été de ses seize ans, pour contenter tout l'monde et qu'on lui foute la paix. Rare de le voir échanger des baisers, plutôt volés qu'initiés. Quand il danse qu'il est sans doute le plus facile de l'approcher, peu tactile comme il l'est.

「 a perfect match 」 Percuté par l'arrivée de Nieve à Clayesmore Prep, et dans sa vie, existence remuée par l'énergie solaire éclairant toutes ses zones d'ombre. En est tombé amoureux tout d'suite, en l'accueillant, guide attitré de ses premiers pas à l'académie. C'était la première fois et bien après, Ash n'a toujours pas vraiment compris. Pour quelle raison il se met à sourire bêtement dès qu'elle lui envoie un message, dès qu'il l'aperçoit au détour d'un couloir, dès qu'ils s'allongent côte à côte dans le parc et qu'ils finissent inévitablement par s'enlacer. Depuis qu'il l'a rejoint chez elle, durant l'été, et qu'elle est venue chez lui, à New-York, Ash peine à la voir si entourée, à la rentrée, à surprendre les regards qui se posent sur elle quand il souhaiterait qu'personne ne se fasse d'idée. Mais quelle idée au juste, et quelle légitimité, d'sa part, lui qui prétend ne rien voir, ne rien entendre, persuadé que leur amitié surpasse sans difficulté cette notion d'amour que d'autres ont pu lui conter ?

「 lost inside his head 」 N'a découvert les romans que sur le tard, encouragé par ses parents à n'effectuer que des lectures utiles, et à s'imprégner des journaux. Livres plaisir qu'il a feuilleté dans une certaine curiosité, poèmes (à commencer par ceux dénichés entre les pages du carnet précieux de son frère, celui qu'il n'avait pas ouvert durant des années), récits, tout un univers dont il ne sait pas grand chose, stimulation de son imagination qui lui plaît autant que ça le fait flipper.

「 too tired to sleep 」 Somnifères qu'on lui a collé au gosier parce qu'il pionçait pas, étant môme. le corps s'y est accroché. En trouve toujours un flacon sur sa table de nuit en rentrant durant les vacances. L'genre qu'il planque et qu'il essaye d'économiser, parce que les pilules sont comptées et qu'il les redoute, les nuits sans sommeil ou pire encore, les nuits à rêver.