elle semble douce, elle semble docile et pourtant c'est la pire. demetra scrute les murs écrus de la salle d’attente silencieuse et mortifère. les fanatiques de décoration, du type à être abonnés au elle décoration, l’aurait reprise en lui disant que non ce n’était pas écru mais plage de bénidorm. ouais enfin plage de bénidorm après la haute saison estivale alors. la porte s'ouvre laissant apparaître le visage faussement souriant mais particulièrement fatigué de suzanne shapiro, sa psychologue depuis l'âge de huit ans. les consultations s'espacent avec le temps mais sa mère tiens à ce qu'elle la voit dès qu'elle rentre à boston. "on y va ?" qu'elle lui demande comme à chaque fois telle une rengaine devenue épuisante à force. demetra se fait violence pour lever son corps de la chaise offrant à shapiro à peine un regard pour venir se rasseoir de façon lasse sur un fauteuil en similicuir dont le temps a usé la couleur. shapiro, elle s’assoit sur son fauteuil qui avait fini par s’imprégner de sa forme. les lunettes sur le bout du nez, trahissant la cinquantaine juste atteinte ou déjà bien entamée, elle lorgne sur un cahier griffonné avant de s’adresser à demetra. "je vois que cela fait longtemps que nous nous étions pas vu, demetra, comment vas-tu aujourd’hui ?" "vos lunettes ne doivent plus être adaptées à votre vue, suzanne », elle répond du tac au tac, longtemps ce n’est certainement pas le mot qu’elle aurait employé. les séances de psy étaient une des choses qu'elle trouvait barbantes. une heure lui semblait être une éternité et pour passer le temps, elle s'occupait à souffler tout du long. "vous avez passés de bonnes vacances ?" le regard reste inexpressif. sa voix monotome récite un "oh, c'était fantastique ! sans doute les plus belles vacances de ma vie. ils ont voulus faire du camping, il s'est mis à pleuvoir avant que papa ait pu monter la tente. maman a dit que c'était tout de même une idée de merde. pour une fois, j'étais plutôt d'accord avec elle. on a fini dans un hôtel quatre étoiles. des vacances de rêves, y'a pas à dire." suzanne shapiro ne relevait jamais les effets sarcastiques de demetra peut-être parce qu'elle avait fini par les identifier et les apréhender contrairement à ses parents. "vous êtes donc prête pour cette nouvelle rentrée ?" "la rentrée ? non, suzanne ne me dîtes pas que c'est déjà la rentrée !... le temps passe si vite" entre des vacances avec sa famille et claysmore, demetra choissirait avec peu d'hésitation claysmore. non pas que là-bas cela soit plus fun ou autre mais au moins elle était loin de ses parents. après tout, ce n'est pas le concept même d'un pensionnat? se débarrasser de ses enfants en déléguant l'éducation à d'autres contre rémunération ? hum... à vous de juger, mais demetra n'en pense pas moins que ça. shapiro préfère rester silencieuse. demetra continue de la fixer durant de longues minutes silencieuses. elle aurait plus tendance de créer des blancs qu'à les éviter. "c'est une année comme une autre suzanne." elle n'apprécie pas clayesmore, pas plus qu'un autre endroit mais il y a quelques âmes qui lui font un peu de baume au coeur. étonnamment car demetra ne prend rien à cœur, peut-être parce qu'elle n'en a pas. elle a toujours été un peu étrange demetra, tantôt dans la lune, tantôt les pieds bien enfoncés dans la terre. on ne sait jamais vraiment ce qu’elle pense. ses yeux sont malicieux. il y a les rictus, que l'on arrive à entrevoir de temps en temps sur son visage d'ange, sonnant comme des avertissements. elle se moque des autres sans jamais y glisser un rire parfois jusqu’à les mépriser avec une violence que l’on ne saurait voir mais qui se propage dans les moindre syllabes qui roulent sur sa langue - presque de vipère. elle aime se jouer de la crédulité des plus naïfs. elle passe son temps à prétendre le contraire de ce qu’elle pense au point de semer le doute sur ses réelles intentions. demetra, elle a grandit dans un manoir qu’on disait hanté - des rumeurs qu’elle a toujours préféré alimenter plutôt que de les balayer d’un revers de main. après tout, il n’y a rien de plus ennuyeux que la vérité. âme solitaire, elle a trouvé un alter ego dans cette pièce de théâtre française. misanthropie silencieuse qui se propage dans ses veines fragiles. alceste comme compagnon imaginaire. demetra possède un avis sur tout mais elle ne le partage avec personne. elle est brillante mais aime se faire passer pour stupide, par pur distraction. elle porte un regard pessimiste sur le monde qui l'entoure, clayesmore en décor n'aide en rien. il réside chez demetra, une désillusion magnétique qui lui colle à l'âme.

「 keywords 」 blasée, malicieuse, sarcastique, sourcils qui se haussent, chevelure blonde, fausse douceur, brillante, légèrement misanthrope, le sourire forcé, le vrai du faux, fake tears for real bitch, judgmental, vérité ennuyeuse, solitaire, évite le contact physique, resting bitch face, mensonge exacerbé, trilingue sans en avoir fait quelconque démonstration, amour culture, observatrice