surnom — Déesse des ombres nébuleuses,
Peu de lèvres la prononcent,
Peu de langues se tordent pour l’avilir,
Peu de timbres osent faire dérayer son nom,
Aucun surnom pour l’ignoble Carmine aux traits d’archange,
Pas de raccourci pour ce prénom qui l’incrimine bien assez.
âge, lieu de naissance — 19 ans, des messes religieuses aux messes basses de l’âge naïf, aux repas enchanteurs aux réunions barbantes, à l’adolescence tremblante, barbelées de conneries, fardées d’avarice, de luxure et d’égoïsme. Nul ne sait que ces vingt années ont été saupoudrées de maints péchés. Tous ignorent à quel point l’aura policée s’est fait polissonne dans les ombres garçonnes. Belle France sur le bout des lèvres, accent d’arrogance, Marie-Antoinette des temps modernes, parisienne faussement avenante à l’âme avariée mais au prénom de fille bien née.  
nationalité — Bleutée gracieuse du sang, princesse faite pour devenir reine, française n’ayant jamais connue cette terre gouvernée par la dame d’argent, elle n’est qu’une enfant du grand espace américain, pur-sang de ce royaume des grandeurs et de la folie, infant de l’extase exagérée.
situation familiale — Les voiles sombres recouvrent bien la misère des âmes,
Lenoir. Tremblez à la simple entente de ce mot aux allures simplistes et pourtant trop écorchés.
Lenoir et le grand mystère qui sépare le monde des humains du monde mystique.
Ô Grand Dieu vénéré par les ancêtres, auteurs de bacchanales outrageuses, de vices marquant encore la peau de ces adeptes forcés d’assouvir tous les désirs des plus atteints par le temps.
Lenoir, parfaite fratrie pourtant disloquée, maillon manquant du grand-frère vomissant sur la grandeur puante de cette assemblage de vicieux se complaisant dans les apparences infidèles au réel, laissant toute la place à la dernière née, fruit préféré des parents pécheurs.
Brillante enfant que rien ne désappointe. D’une perfection sans fissures sous les yeux aveugles de la mère aimante, du père exigeant. Trop d’amour donné pour cette enfant glorifiée.
Et le nom de l’absent n’a plus jamais sonné.
situation financière — On sort l’argent avec aisance,
Comme si demain ne voulait rien dire.
Peu de craintes quant à cette pauvreté que le bas monde peut craindre.
Tous les vides sont comblés d’or,
Rien ne peut les faire sombrer.
orientation sexuelle — Son courroux a connu le goût des sylphides et des éphèbes, le sel de maintes peaux arrachées par les ongles cherchant les cris des pécheurs ayant tenté de lui échapper. Prêtresse de l’érotisme, elle n’a jamais cessé de se complaire dans la décadence amoureuse. Se venger par le corps, se torturer par le corps, se morfondre par le corps, se complaire dans le corps de l’autre, le sexe comme un sempiternel combat.
côté coeur — Le gong de la  condamnation a depuis longtemps sonné. Un tambour comptant le temps qu’il reste avant que le blanc ne la force à être menée à l’échafaud d’un autel où elle devra encore prêcher d’immondes bobards. Le destin l’a lié au roi de ce royaume de fauves, louve indiscrète se sachant déjà condamnée à voir son doigt prisonnier d’un or indésirable. L’amour est un mirage, les sourires des insultes, les regards des poignards, les baisers des mensonges, les nuits pourpres des cauchemars.