surnom — définition évasive de ce que pourrait caractériser un surnom, s’il devait signifier une connaissance certaine, peu saurait énoncer une réponse justifiée. qui ça ? comme triste alternative, la gamine invisible tristement rappelée sans cesse à son existence vide et le désintérêt total des gens pour sa personne. les uniques murmures qui éclosent en vérité éternelle sont ceux qui prennent la fleur à la racine la sœur de moriarty.
âge, lieu de naissance — dans une destinée presque fatale, un signe des cieux qui l’a fait naitre en avril, soir du printemps diamétralement opposé à son ainé. on prenait ça en rire, une blague douteuse qui les condamnait à être le jour et la nuit.  new haven comme ville patronne et pourtant rien pour la raccrocher dans ces rues qui comptent ses dix-sept ans.
nationalité — le sang étasunien dans les veines, à sa connaissance rien ne la rattache autre part. bien trop prit par sa propre entité pour regarder ailleurs, le destin écrit dans le pays que ses ancêtres parcourent depuis des générations.
situation familiale — fille de personne mais pas fille de rien, la fierté en étendard qui ne résonne contre rien, la solidarité forcée et rien pour faire monter en estime une famille qui s‘évertue à en faire toujours plus. trois enfants et les parents qui crient derrière les portes fermées, des années qu’il n’y a plus rien pour les unir si ce n’est la réussite de leurs progénitures, la pression écrasante d’un trop trou béant qu’ils doivent remplir.
situation financière — argent comme mot grossier dans sa bouche fine, idiote de la conception même du monétaire, pourtant rien à cacher si ce n’est un environnement modeste qui la rend une fois de plus commune à d’autres. jalousement envieuse des rires dorés que semblent posséder ceux qui déambulent les couloirs de clayesmore.
orientation sexuelle — l’envie préposée au féminin, la tentation d’un toucher trop présent la ferait frémir venant de n’importe quel être. le désir trop sensible à la réciprocité d’un simple sourire ou regard. mais il n’y a que pour les âmes féminines que son inconscient perd pied. le silence d’un penchant encore un peu trop perturbateur pour son esprit, jardin secret éprit de roses épineuses.
côté coeur — la solitude qui lui tient au cœur, l’âme perdue de tous gestes affectueux. de l’oxygène sociale dont elle est privée, une poussière pour la faire tomber à la renverse. la dualité insupportable -l’envie et le rejet-, elle veut explorer, découvrir, toucher enfin l’amour du bout des lèvres.